Noè Ponti a offert à la natation suisse sa deuxième médaille en l'espace de 24 heures aux JO de Tokyo. Le Tessinois de 20 ans s'est paré de bronze sur 100 m papillon samedi. «C'est complètement fou. Je suis médaillé olympique. Je n'arrive pas à y croire», a-t-il lâché.
«Ce n'était pas facile de gérer mes émotions. Après les demi-finales, j'avais envie de pleurer. Mais je me suis dit que je devais tenir encore un jour», a-t-il poursuivi. «Je suis juste méga satisfait. C'est une journée merveilleuse que je n'oublierai jamais.»
«C'est incroyable. Je ne sais même pas quoi dire. C'est un rêve et, je l'espère, le début de ma carrière. Je vais m'endormir avec la médaille», a expliqué le futur étudiant en économie de la North Carolina State University, qui rejoindra les Etats-Unis dès la fin du mois d'août pour concilier au mieux sport et études.
«C'était probablement la finale olympique du 100 m papillon la plus rapide de tous les temps. Les chiffres parlent d'eux-mêmes», a poursuivi Noè Ponti, seulement battu par l'intouchable Américain Caeleb Dressel (49''45, record du monde) et le Hongrois Kristof Milak (49''68, record d'Europe).
Une première depuis 1984, encore
Quatrième à mi-parcours mais à seulement 0''02 de la 2e place provisoire, le Tessinois a comme d'habitude fini très fort pour réussir un chrono de 50''74, soit 0''02 de mieux que son record de Suisse établi la veille en demi-finales. ll a devancé de 0''14 le 4e de cette finale, le Russe Andrei Minakov.
«J'ai commencé à croire qu'une médaille était possible après les demi-finales. J'avais terminé 3e, et je me suis dit qu'un chrono de 50''75 ou 50''80 devrait suffire pour un podium», a expliqué le premier Tessinois à figurer sur un podium olympique estival depuis 1984 et la 2e place de Heidi Robbiani en saut d'obstacles.
Le champion d'Europe junior 2019 du 50 m papillon assure ainsi à la Suisse sa 10e médaille à Tokyo. C'est la première fois depuis les JO de 1952 à Helsinki (14 médailles) que la Suisse atteint les 10 podiums. Depuis le rendez-vous finlandais, la meilleure performance d'ensemble avait été réalisée en 2000 à Sydney, avec neuf breloques.
Une leçon très vite apprise
Si la médaille de bronze conquise par Jérémy Desplanches vendredi sur 200 m 4 nages semblait envisageable avant ces JO, celle de Noè Ponti constitue une immense surprise. Il n'avait pu faire mieux que 7e sur la distance aux Européens de Budapest, fatigué par les trop nombreuses courses qu'il avait disputées en Hongrie.
Le Tessinois, qui avait signé un prometteur 51''15 en décembre 2020 (troisième temps de l'année), a très vite appris sa leçon. Il a pu garder suffisamment d'énergie à Tokyo pour sortir le grand jeu sur sa discipline favorite lors de sa dernière course, devenant le 14e performeur mondial de tous les temps.
«Ce ne fut pas facile mentalement, mais j'ai tout donné une dernière fois. La médaille décrochée par Jérémy (réd: Desplanches, 3e du 200 m 4 nages vendredi) m'a évidemment aidé sur le plan mental», a-t-il souligné. «Deux médailles en 24 heures pour la natation suisse, c'est fou.»
L'exploit de Noè Ponti permet par ailleurs aussi à la natation helvétique de tripler son capital de médailles olympiques en moins de 24 heures. Le seul précédent podium suisse dans une course olympique en grand bassin avait été l'oeuvre d'Etienne Dagon, en bronze sur 200 m brasse en... 1984.