Lara Gut-Behrami est enfin une championne olympique! La Tessinoise a couronné une carrière exceptionnelle en se parant d'or dans un super-G où l'Obwaldienne Michelle Gisin a décroché le bronze, vendredi à Yanqing.
A 30 ans, Lara Gut-Behrami s'offre une consécration qu'elle attendait depuis plus d'une décennie. Forfait pour les Jeux de Vancouver 2010 après une opération à la hanche, elle avait enchaîné les déceptions à Sotchi, où sa médaille de bronze de la descente lui avait laissé un goût amer, puis à PyeongChang.
Privée d'or pour 0''10 par le duo Dominique Gisin/Tina Maze en descente à Sotchi, la Tessinoise avait surtout terminé à la pire des places - la 4e - dans «sa» discipline, le super-G, en Russie comme en Corée du Sud. Elle avait manqué le bronze pour 0''07 à Sotchi et pour... 0''01 à PyeongChang!
Peur que ça ne suffise pas
«J'avais peur que ça ne suffise à nouveau pas, qu'il me manque un dixième», a lâché au micro de la RTS une Lara Gut-Behrami en larmes dans l'aire d'arrivée. «J'étais plus nerveuse à l'arrivée qu'au départ», a souligné la reine du super-G, qui a devancé de 0''22 sa dauphine autrichienne Mirjam Puchner.
«Ce n'était pas simple comme attente. J'ai déjà vécu des moments comme celui-ci dans le passé et je n'étais pas convaincue à 100% par ma manche», a précisé «LGB», qui se félicitait d'avoir su «retrouver de la facilité sur les skis après le géant».
Première Suissesse à cueillir l'or olympique en super-G, la blonde de Comano avait avant tout envie de profiter du moment présent. «Un de mes grands défauts était auparavant de ne pas savoir réaliser ce que j'accomplissais. Là, je vais savourer. Je penserai demain à la descente» prévue mardi prochain, a-t-elle conclu.
Une nouvelle approche
Lara Gut-Behrami, qui suscitait déjà les plus folles attentes alors qu'elle avait à peine 17 ans, n'est en effet plus la même femme. Désormais plus relâchée dans son approche de la compétition, elle a touché le Graal en ce 11 février 2022, un an après avoir cueilli ses deux premiers titres mondiaux à Cortina (super-G et géant).
La lauréate du classement général de la Coupe du monde 2015/16 a pu aborder ce super-G de manière d'autant plus détendue, quatre jours après avoir arraché une deuxième médaille de bronze olympique inespérée en géant. Elle n'a cette fois-ci pas failli dans une discipline qui lui a rapporté 17 de ses 34 succès en Coupe du monde.
Une 2e médaille pour Gisin
Troisième à 0''30, Michelle Gisin a quant à elle effacé sa déception du slalom, dans lequel elle avait craqué en deuxième manche après avoir signé le 2e temps sur le premier parcours. «A un moment, je me suis dit d'arrêter d'être un bébé», a lâché l'Obwaldienne de 28 ans, dont la déception était immense deux jours plus tôt.
«J'ai su voir que j'étais compétitive et ne pas penser au fait que j'avais manqué une médaille en slalom. J'ai pu skier l'esprit libre. C'est certainement un moment inoubliable», a expliqué la championne olympique en titre du combiné, qui aurait même pu espérer mieux sans une faute de ligne commise sur un mouvement de terrain.
Le sourire rayonnant de Lara Gut-Behrami et de Michelle Gisin contrastait forcément avec la déception de Corinne Suter, 13e à 0''98, juste derrière la quatrième représentante de Swiss Olympic Jasmine Flury (12e). «J'ai mal skié», a relevé Corinne Suter, qui rêve certainement de prendre sa revanche en descente.