Après deux ans d'inactivité, le légendaire Manny Pacquiao fait à 42 ans son retour sur les rings, samedi à Las Vegas face au Cubain Yordenis Ugas, champion WBA des welters. Il rêve de décrocher un énième titre, avant de se lancer peut-être dans la course à la présidence des Philippines.
Rien ni personne ne peut faire douter «Pac-Man», sacré dans six catégories de poids différentes et vainqueur dans sa longue carrière de 62 combats (dont 39 avant la limite) pour sept défaites et deux nuls.
Même un changement d'adversaire en dernière minute ne perturbe pas le placide boxeur philippin, icône nationale dans son pays.
«Il m'a fallu deux jours seulement pour m'ajuster, j'ai affronté beaucoup de droitiers dans ma carrière (...) Il n'y a aucune raison de s'inquiéter», a-t-il martelé.
Longue pause
Pour son premier combat depuis juillet 2019 et sa victoire contre l'Américain Keith Thurman, Pacquiao devait en effet affronter Errol Spence, mais le gaucher américain a déclaré forfait il y a moins de dix jours en raison d'une blessure à un oeil.
Yordenis Ugas a accepté de relever le défi en dernière minute: à 35 ans, le Cubain n'est pas un faire-valoir avec à son palmarès une médaille de bronze olympique en 2008, un titre mondial chez les amateurs et depuis ses débuts chez les pros 26 victoires (dont 12 avant la limite) pour quatre défaites.
«Je me sens jeune»
«Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour préparer ce combat, surtout contre un boxeur du calibre de Pacquiao, mais je suis prêt à saisir ma chance, je n'ai aucune excuse», a prévenu Ugas.
Le Cubain détient depuis septembre 2020 le titre WBA des welters qui a été retiré à Pacquiao en raison de son inactivité. Une décision que le Philippin n'a toujours pas digérée et qu'il entend bien rectifier avec ses poings.
«Je n'ai pas aimé que quelqu'un récupère 'ma' ceinture sans m'affronter. Disons que nous sommes tous les deux champions et on verra bien qui aura le titre samedi soir», a souri Pacquiao.
Son entraîneur Freddie Roach n'a aucun doute sur l'issue du combat: «Il s'entraîne toujours autant et aussi bien qu'il y a vingt ans. Je m'attends à ce que combat se termine sur un k.-o.»
Alors qu'on lui prête l'ambition de se lancer en 2022 dans la course à l'élection présidentielle pour succéder au controversé Rodrigo Duterte, Pacquiao a, comme souvent dans sa carrière, pris un malin plaisir à brouiller les cartes.
«Je me sens jeune. Je ne sais pas s'il s'agit de mon dernier combat, je prends les combats les uns après les autres», a expliqué celui qui est depuis 2016 sénateur, après avoir été député, chanteur, acteur ou encore joueur de basket.