Marc Madiot «Que ça fasse rire certains, je m’en fous»

AFP

17.7.2023

Débarqués avec des ambitions de podium, David Gaudu et son équipe Groupama-FDJ sont loin du compte avant la dernière semaine du Tour de France à l'image des autres Français qui peinent à briller dans cette 110e édition supersonique.

Le patron de la Groupama-FDJ, Marc Madiot, espère un réveil de ses coureus.
Le patron de la Groupama-FDJ, Marc Madiot, espère un réveil de ses coureus.
imago/Sirotti

AFP

C'est un classement annexe qui ne dit pas tout de la réussite ou de l'échec d'une équipe mais qui a valeur de baromètre: après deux semaines de course, Groupama-FDJ n'a amassé que 8.630 euros de primes - seules deux équipes ont fait pire -, à comparer avec le pactole de 63.000 euros raflé par la formation Alpecin, boostée par les victoires de Jasper Philipsen.

Zéro victoire d'étape, peu de présence à l'avant et un leader, David Gaudu (9e), relégué à 14 minutes du maillot jaune et près de 9 minutes de la troisième place: c'est très loin de l'objectif affiché par la formation bleu-banc-rouge.

«On ne va pas se voiler la face: ce n'est pas le Tour de France que j'espérais et que l'équipe espérait pour moi», a reconnu Gaudu lundi, sans être en mesure d'offrir une explication à sa contre-performance.

«Je suis en forme, les autres sont juste plus forts que nous», se désole le grimpeur finistérien, souvent décroché avant même la dernière ascension et réduit à se reposer sur ses équipier pour le «sortir du pétrin». Pour ce Tour, Marc Madiot lui a mis à disposition une équipe entière, laissant à la maison le sprinteur Arnaud Démare, dégoûté par sa non-sélection.

Madiot droit dans ses bottes

Thibaut Pinot par exemple lui a offert une assistance tous terrains, avant de se glisser dans quelques échappées sans lendemain. «J'aimerais être plus devant, il me manque pas grand-chose pour peser sur la course. Mais ça court très très vite. Et j'ai le Giro dans les jambes», explique le Franc-Comtois.

Quant à Valentin Madouas, tout frais champion de France, on ne l'a quasiment pas vu, détaché auprès de son leader, alors qu'il disait avoir des jambes de feu.

Face aux critiques sur sa gestion des troupes, Marc Madiot reste droit dans ses bottes. «Les ambitions restent les mêmes: être le plus près possible du podium. On n'y sera sans doute pas mais il y a des places encore à aller chercher», affirme le manager de Groupama-FDJ à l'AFP avant de développer sa philosophie.

«On essaye depuis plusieurs saisons de construire une équipe opérationnelle pour jouer les classements généraux des grands Tours et on va rester là-dessus. Se relever pour faire des étapes, pour moi c'est du pipeau, c'est choisir la facilité. Je préfère qu'on ne gagne pas d'étape et qu'on se batte pour la 7e, 8e ou 9e place. Que ça fasse sourire certains, je m'en fous.»

Il promet tout de même que, pour la dernière semaine, ses hommes vont «mettre les rangers et le treillis pour monter à l'assaut», défendre le Top 10 de Gaudu et pourquoi pas décrocher une étape. Ce serait la première depuis 2019.

Lafay, et puis rien

Quatre autres équipes tricolores sont en lice, dont Cofidis qui était bredouille depuis quinze ans sur la Grande Boucle et vit un rêve éveillé cette année avec déjà deux succès d'étape et la 10e place provisoire de Guillaume Martin.

La superbe victoire de Victor Lafay dès le deuxième jour à Saint-Sébastien a lancé la 110e édition sur des bases idéales pour le camp français. Mais depuis, le compteur s'est enrayé et l'optimisme n'est pas franchement de mise pour le reste du Tour.

Dans les étapes de montagne, Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar risquent de tout gober, alors que Jasper Philipsen règne en maître sur le sprint où Bryan Coquard collectionne les places d'honneur (4 Top 10 depuis le départ).

Christophe Laporte, meilleur coureur français du début de saison, est cantonné à un rôle d'équipier dans une équipe Jumbo-Visma moins dominante cette année.

Et surtout, le principal fournisseur de victoires de ces dernières années, Julian Alaphilippe (6 succès d'étape sur le Tour) s'agite en vain dans des échappées de début de journée avant de s'éteindre à petit feu. «Les fondations sont moins solides qu'avant», constate l'ancien double champion du monde.