Au procès à huis clos d'ex-rugbymen du club français de Grenoble accusés d'un viol collectif en 2017, la victime a donné lundi sa version de la nuit des faits, entre souvenirs et «black-out», ont indiqué à l'AFP ses avocats.
«Elle s'est expliquée avec sincérité et pudeur. Elle avait l'émotion que vous pouvez imaginer mais elle a été très digne», a souligné Me Gaessy Gros. «Elle a dit la même chose qu'elle a toujours dit, dès le début.»
Le procès, qui s'est ouvert le 2 décembre devant la cour d'assises de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, se déroule à huis clos. La jeune femme, qui avait 20 ans à l'époque, dit avoir été violée alors qu'elle était dans un état second après une soirée très alcoolisée, qui faisait suite à un match de Top 14 entre les clubs de Grenoble et Bordeaux-Bègles.
Les mis en cause, l'Irlandais Denis Coulson, le Français Loïck Jammes et le Néo-Zélandais Rory Grice, reconnaissent les relations sexuelles mais plaident le consentement. L'Irlandais Chris Farrell et le Néo-Zélandais Dylan Hayes comparaissent pour avoir assisté à la scène, sans intervenir, dans une chambre d'hôtel à Mérignac (sud-ouest).
«Elle est revenue sur cette soirée, les souvenirs qu'elle en avait, qui sont assez peu nombreux. Le black-out commence à la sortie de discothèque», a poursuivi Me Gros. La victime, qui avait rencontré les joueurs dans un bar et les avait suivis en discothèque, l'alcool coulant à flots, affirme avoir repris ses esprits nue sur un lit d'hôtel, avec une béquille dans le vagin, entourée de deux hommes nus et d'autres habillés.
«Le problème, ce n'est pas ce qu'elle ressent»
«Pour nous, il n'est absolument pas question de penser que cette jeune femme ment. Elle a un traumatisme, elle se réveille, elle se retrouve dans une chambre d'hôtel avec des rugbymen, nue. On comprend qu'elle soit dans une situation de panique», a déclaré Me Corinne Dreyfus-Schmidt, avocate de Denis Coulson.
«Mais le problème, ce n'est pas ce qu'elle ressent, c'est ce que les garçons ont pensé de son comportement», ajoute-t-elle, faisant référence à une vidéo tournée par son client pendant un acte sexuel. Selon elle, la jeune femme s'y montre «active»: «elle n'est pas dans un coma éthylique. Son comportement laisse à penser qu'elle était consentante et participative».