HC Bienne Martin Steinegger : «Nous avons appris du passé»

ATS

29.3.2023 - 16:08

Bienne attend un titre de champion suisse depuis 40 ans. Vainqueurs de Berne 4-2 en quarts de finale des play-off de National League, les Seelandais en veulent plus au moment d'affronter Zurich. Dans une interview accordée à l'agence de presse Keystone-ATS, le directeur sportif biennois Martin Steinegger revient sur les raisons de ce succès.

Martin Steinegger (ici à gauche) est revenu sur les raison du succès du HC Bienne.
Martin Steinegger (ici à gauche) est revenu sur les raison du succès du HC Bienne.
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ATS

Vous avez terminé la qualification à la deuxième place, votre meilleur rang depuis l'introduction des play-off en 85/86. Quelles sont, selon vous, les raisons pour lesquelles les choses se passent si bien aujourd'hui ?

«Pour moi, il y a trois points déterminants. Premièrement, nos joueurs blessés ne l'ont quasiment jamais été en même temps. Deuxièmement, nous avons dû gérer très peu de contrats expirants et donc vécu une période entre novembre et décembre plutôt sereine. L'an dernier, nous avions vécu un creux. Cela touche les joueurs dans leur subconscient lorsqu'ils réfléchissent à leur avenir, qu'ils examinent des alternatives. Cela absorbe de l'énergie. Du coup l'année dernière, nous avons choisi d'essayer de jouer avec cette équipe pendant deux saisons. Troisièmement, nous avons fait preuve d'une certaine capacité d'apprentissage. Nous avons réussi à ne jamais perdre plus de trois ou quatre matches d'affilée. Nous avons appris du passé.»

Quels sont pour vous les aspects les plus importants lorsque vous composez votre équipe ?

«Clairement les positions et ensuite la répartition des rôles. Je vous donne un exemple: Si j'ai cinq défenseurs ambitionnant d'être numéro 1 ou 2 en power-play et que nous ne jouons qu'avec un seul défenseur dans celui-ci, il est clair que trois feront toujours la gueule. C'est pourquoi il est important pour moi de répartir les rôles au sein de l'équipe de manière à ce que je sache que les joueurs sont satisfaits, tout en étant conscient que ce ne sera jamais le cas pour tous, car on a besoin d'une certaine friction au sein du groupe. Ensuite, le caractère doit correspondre à l'équipe. On pose toujours la question des joueurs difficiles, mais nous n'en avons pas. Tous ceux qui jouent chez nous savent que c'est donnant-donnant. Mais c'est un combat bien évidemment un combat de tous les jours, puisque tous les joueurs ne peuvent pas être traités de la même manière.»

D'une manière générale, que pensez-vous du fait que, par rapport à des pays comme la Suède ou la Finlande, on mise nettement moins sur les jeunes ?

«Je ne vais pas dire le contraire, c'est un point dont nous discutons beaucoup avec nos coaches. L'une des raisons vient du fait que le championnat est très serré. Fribourg a par exemple manqué le top 6 de deux points et a ensuite été éliminé en pré-play-off. Si cela vous arrive et que l'analyse montre que la promotion de jeunes joueurs a coûté des points, il faut être capable de gérer cette situation en interne et en externe. Il faut faire la différence entre les joueurs qui traversent une bonne période et les talents qui ont besoin d'un peu plus de temps. Pour ces derniers, nous avons la responsabilité de trouver les moyens qui leur permettront de franchir la dernière étape de leur développement pour devenir des joueurs de National League. Actuellement, la tendance est de faire passer de nombreux jeunes par la Swiss League. Mais nous avons clairement une responsabilité envers le hockey suisse de chercher activement des solutions et de soutenir le mieux possible nos talents. Prolonger Forster va dans ce sens, notre idée, c'est qu'il encadre les jeunes.»

Votre adversaire en demi-finale s'appelle Zurich. Un club qui vous avait éliminé la saison passée alors que vous meniez 3-2. Comment savez-vous que vous allez prendre votre revanche ?

«(rires) Je pense que mentalement, le principal obstacle était Berne. On a vu que par moments nous étions plus crispés que lors de la saison régulière. Maintenant que cet obstacle est derrière nous, cela va nous libérer et nous aider à jouer notre jeu de manière encore plus précise. En plus nous sommes presque au complet. Brunner sera certainement absent au début, mais il n'est pas impossible qu'il revienne en cours de série. Il s'agit maintenant de faire preuve une nouvelle fois de capacité d'apprentissage.»