Les saisons des montagnes russes au FC Sion sont-elles passées? Le calme des Alpes valaisannes a-t-il repris le dessus? À la veille du début de la nouvelle saison, Steve Guillod, consultant chez Teleclub, s’est plongé dans le tourbillon valaisan.
Peut-on parler de bon casting avec l’arrivée de Fabio Grosso sur le banc du FC Sion? Son engagement est-il sensé ou le club repart dans l’inconnue la plus totale?
"Avant de parler de Grosso, mentionnons Paolo Tramezzani. Depuis son départ, les choix du FC Sion sont cohérents. Il ne fallait pas à tout prix garder Lenjani et Kasami avec qui Tramezzani était arrivé en 2017. Les deux sont d’excellents joueurs mais, finalement, ils ont quand même symbolisé l’échec du FC Sion lors de ces trois dernières saisons. Fabio Grosso n’a pas énormément de référence en tant qu’entraîneur et il arrive dans un championnat qu’il ne connaît pas. De plus, avec tous les changements intervenus au sein du club ces dernières saisons, on part dans l’inconnue. Si Sion veut former une équipe plutôt que de faire jouer ses individualités, on sera vite fixé. On sait que Sion est bon individuellement, mais la mayonnaise ne prend que trop rarement."
Le club du président Constantin a-t-il perdu en qualité avec les départs de Toma, Lenjani et Kasami? La balance est-elle équilibrée avec les arrivées annoncées?
"Le constat est clair: Sion a perdu une force offensive très importante avec ces départs. Uldrikis va-t-il enfin confirmer? Pas sûr! Stojilkovic aura-t-il sa chance? Pas sûr non plus! Sion avait besoin d'aller chercher un milieu de terrain qui donne cette dernière passe. Tosetti, avec sa manière latine de jouer, conviendra très bien au FC Sion."
Et Hoarau, une bonne affaire pour les Valaisans?
"C’est clairement un pari. S’il retrouve sa forme de la saison précédente, c'est un pari gagnant. Mais dernièrement, il a peu joué et a 36 ans. C’est une prise de risque. Il y a aussi d’autres raisons, d’ordre marketing, qui entrent en jeu et si on conjugue sa présence à celle de Serey Die, on se retrouve avec deux joueurs d’un certain âge sur le terrain. Donc attention danger! On a vu ces dernières saisons que les joueurs d’expérience comme Djourou, Kouassi ou encore Behrami n’ont finalement pas apporté ce qu’ils devaient."
Depuis la mise à la porte de Zeidler en 2017, suivie de la première défaite en finale de Coupe, le FC Sion nage à contre-courant. Le public valaisan attend un électrochoc pour changer cette dynamique. Va-t-il surgir?
"Depuis son départ, on ne vit plus dans la sérénité à Tourbillon, mais il faut absolument éviter tout électrochoc en Valais, car à chaque fois, on accouche d’une nouvelle montagne. Si on peut l’éviter, on retrouvera enfin cette sérénité qu’on avait sous Zeidler."
"Même s’ils sont importants, il ne faut pas exiger trop rapidement des résultats et vivre avec des objectifs à court terme. Le football suisse et ses dix équipes te permettent quand même d’éviter d’avoir rapidement le feu dans la maison."
"Aujourd’hui, Sion a un contingent de 30 professionnels. Les deux ou trois joueurs qui vont encore arriver devront vraiment faire la différence. Sion a un excellent gardien et a enfin trouvé, avec Bamert et Ndoye, une défense centrale de qualité. Reste à découvrir son identité offensive avec les nombreux joueurs à disposition. Il faudra donc trouver la parade et une bonne mentalité pour avoir des résultats et permettre à Grosso de travailler dans la tranquillité."
Les autres clubs Romands, sont-ils mieux armés que le FC Sion?
"Il y a une certitude, c’est Servette. Les Genevois sont armés pour vivre une saison positive et nourrir des ambitions. Il y a de la stabilité et une bonne philosophie. Son directeur sportif et sa cellule de recrutement travaillent avec intelligence. Servette ne sera plus une bonne surprise, mais va confirmer ce qu’il a fait la saison dernière."
"À Lausanne, on est dans l’attente d’un ou deux gros renforts qui pourraient arriver. On connaît la puissance d’INEOS, mais on est pour l’instant dans l’expectative. C’est difficile de situer le club vaudois avant la reprise. Quant à Sion, je souhaite que le club puisse vivre une saison plus sereine que la dernière."
Les pronostics de Steve Guillod pour la saison 2020/2021
Votre champion et son dauphin?
"YB champion, suivi du FC Bâle."
Le classement des clubs romands?
"Servette sur le podium, Sion au 6e rang et le LS barragiste."
Votre relégué?
"Le FC Vaduz."