Stéphane Henchoz Stéphane Henchoz: "Je sais que je prends un risque"

ATS

6.7.2020

L'intime conviction que le maintien est encore une fois possible, l'amour du maillot et une passion dévorante pour le football: telles sont les trois raisons qui expliquent pourquoi Stéphane Henchoz a accepté de revêtir à nouveau les habits du sauveur de Neuchâtel Xamax.

Stéphane Henchoz avoue qu'il n'a pas vraiment hésité pour répondre favorablement à l'appel de Jean-François Collet.
Stéphane Henchoz avoue qu'il n'a pas vraiment hésité pour répondre favorablement à l'appel de Jean-François Collet.
Keystone

«Je suis convaincu que nous avons les moyens de nous maintenir, affirme le Fribourgeois avec force avant même de diriger son premier entraînement. Je ne me retrouve pas à la tête d'une équipe qui est à la rue.»

Avec cet hommage indirect à son prédécesseur Joël Magnin, débarqué dimanche soir après avoir concédé quatre défaites de rang contre les trois premiers du championnat, il veut croire que tout demeure ouvert. «L'an dernier, l'équipe avait pratiquement un pied en Challenge League lors de ma nomination, se souvient-il. Aujourd'hui, elle n'est qu'à deux points du barrage et qu'à trois du maintien. Mais attention rien ne sera acquis. On s'est sauvé l'an dernier à un pénalty près et dans l'imaginaire des gens, un second maintien est presque automatique.»

Entre l'imaginaire et la réalité, il se peut effectivement que l'on y trouve parfois un fossé...

Gérer la fatigue mentale

Si la situation est moins précaire sur le plan mathématique, cette position de «lanterne rouge» demeure peu enviable. «Elle suscite une pression négative, souligne Stéphane Henchoz. La clé dans cette lutte pour le maintien réside dans la fatigue mentale. Celui qui parviendra à mieux la gérer la gagnera, poursuit-il. Avec un match tous les trois jours, les joueurs n'ont pas le temps de relâcher la pression. Si peut-être un petit quart d'heure après un match sous la douche. Mais après, il faut déjà se projeter sur la prochaine rencontre.»

La prochaine pour les Xamaxiens, c'est ce mardi avec la venue du FC Zurich. «J'espère être en mesure de mettre en place deux ou trois choses, glisse Stéphane Henchoz. Comme je connais déjà les deux tiers de l'équipe, je n'avance pas vraiment en terrain inconnu. Mais avec l'enchaînement des rencontres, il est presque illusoire de vouloir travailler les systèmes. Il convient en revanche de bien soigner les détails. Ces détails qui font toute la différence, qui expliquent pourquoi le match contre Saint-Gall que Xamax aurait pu gagner 2-1 s'est terminé sur une défaite 2-1.» Face au FCZ, Stéphane Henchoz devra composer sans Musa Araz et Thibault Corbaz suspendus alors qu'un retour de Johan Djourou apparaît bien hypothétique.

«Je n'ai jamais décroché»

Stéphane Henchoz avoue qu'il n'a pas vraiment hésité pour répondre favorablement à l'appel de Jean-François Collet. «Xamax, c'est mon club. J'y a joué. Je l'ai entraîné», dit-il pour rappeler quel est son attachement au maillot rouge et noir. Et on mesure aussi son envie de renouer le fil d'une carrière d'entraîneur qui s'est interrompue de manière abrupte au soir d'une défaite en novembre dernier à Saint-Gall à la tête du FC Sion.

«Je n'ai jamais décroché, explique-t-il. Avant le confinement, j'ai suivi la Super League, en particulier les matches de Xamax, les Coupes d'Europe et les championnats étrangers. Depuis le restart, je ne crois pas non plus avoir manqué grand-chose.»

Mais mardi, il traversera l'écran pour engager cette lutte à mort avec le FC Thoune et le FC Sion qui viendra à la Maladière le 15 juillet pour un match qui ne sera pas un match comme les autres. La – courte – expérience de Stéphane Henchoz à la tête du FC Sion est encore bien trop présente dans les esprits pour que ce derby ne sente pas, au-delà de l'importance de l'enjeu, le soufre.

Quel que soit le verdict de cette saison pas comme les autres, Stéphane Henchoz a tenu à s'engager jusqu'au 30 juin 2021 avec Neuchâtel Xamax. «Je sais que je prends un risque, explique-t-il. Mais signer un contrat pour huit matches sur cinq semaines ne me parlait vraiment pas.» Ce souhait de s'inscrire dans la durée qui lui avait été refusé l'an dernier traduit bien l'investissement de l'ancien joueur de Liverpool envers son club de coeur.

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