L'équipe de France compte sur sa fusée Kylian Mbappé pour boucler sa saison avec une victoire, décoller enfin en Ligue des nations et atténuer les doutes qui la traversent à cinq mois du Mondial-2022, lundi (20h45) contre la Croatie à Saint-Denis.
Après une défaite 2-1 face au Danemark et deux matches nuls 1-1 en Croatie et en Autriche, les Bleus ont besoin de points et de confiance pour leur quatrième rencontre en onze jours, la dernière d'un copieux rassemblement de juin, avant les vacances.
La fatigue, les blessures, la nécessité de faire jouer les plus jeunes ou le manque de réussite ont tour à tour été avancés pour expliquer les contre-performances du stage. Pour que ces aléas ne passent pas pour des excuses, les Tricolores se doivent de faire le plein dans un Stade de France à guichets fermés.
Tout autre résultat confirmerait la dernière place des Bleus dans leur groupe de Ligue des nations, un rang indigne pour un champion du monde et qui laisse planer la menace d'une relégation en deuxième division (Ligue B). Pour la première place synonyme de qualification au «Final 4», les Bleus n'ont déjà plus leur destin en main.
«On sait que cette équipe de France ne devrait pas être à cette place-là. C'est une obligation de gagner demain, on en est tous conscients», a assuré dimanche Presnel Kimpembe, qui portera lundi le brassard de capitaine à la place d'Hugo Lloris, ménagé au profit de Mike Maignan.
Mbappé espéré d'entrée
Seule équipe sans victoire dans la poule, la France veut surtout se rassurer dans l'optique du Qatar: après la Croatie, il ne restera que deux rencontres, en septembre, avant l'entrée en lice des tenants du titre à Doha, le 22 novembre contre l'Australie ou le Pérou.
Entre sautes de concentration et erreurs défensives, les hommes de Didier Deschamps ont beaucoup donné aux adversaires cette saison, avec uniquement quatre «clean sheets» (aucun but encaissé) en douze matches. Mais ils ont aussi péché, ces derniers jours, dans la finition, à l'image de Kingsley Coman et Moussa Diaby, ailiers virevoltants mais maladroits.
Absent au match aller en Croatie à Split, Kylian Mbappé a fait des étincelles à Vienne pour son retour au jeu en fin de rencontre. Sa présence dès le coup d'envoi à Saint-Denis changerait sans doute beaucoup de choses pour l'efficacité offensive tricolore.
Gêné au genou gauche, le Parisien «n'est pas à 100%» selon Deschamps, mais pour la première fois en 10 jours, il a participé à une séance collective avec ses partenaires, dimanche.
«Il faut regrouper toutes nos forces pour bien terminer ce stage et gagner avec Kylian et ceux qui pourront commencer», a affirmé «DD» en conférence de presse.
Fatigue
La présence au coup d'envoi de Karim Benzema aux côtés de «Kyky» est moins certaine: le Madrilène a été ménagé dimanche à l'entraînement et pourrait céder sa place à Christopher Nkunku, auteur de deux passes décisives dans le rassemblement.
Le sélectionneur va également devoir faire un choix concernant Antoine Griezmann, fantomatique. «C'est juste un petit peu de (manque de) réussite. Tous les grands joueurs connaissent ça, ça va revenir, c'est sûr. Il va marquer à un moment ou un autre», a assuré Benzema, venu à la rescousse de son coéquipier.
Contre les «Vatreni» de Luka Modric, Deschamps devra aussi répondre aux interrogations tactiques, après avoir délaissé par deux fois son schéma privilégié à trois défenseurs centraux, au profit du 4-4-2 de la Coupe du monde 2018. «Je n'ai pas changé d'avis», martèle-t-il, appréciant être «moins prévisible pour l'adversaire».
Sa décision risque de dépendre des joueurs de champ à sa disposition. Dimanche, ils n'étaient que treize à participer à l'ultime séance d'entraînement, au lendemain du départ de N'Golo Kanté, blessé à un genou, et Lucas Hernandez, parti rejoindre sa compagne sur le point d'accoucher...