Football Inquiet, Deschamps tire la sonnette d'alarme

Teleclub NL

28.5.2020

Dans une interview accordée au "Parisien", Didier Deschamps est revenu sur la période compliquée que traverse le monde du football, ainsi que la reprise des championnats à huis clos. Le sélectionneur de l'équipe de France s'est également soucié de l'état de forme des joueurs.

Didier Deschamps a tiré la sonnette d'alarme dans un entretien accordé au "Parisien"
Didier Deschamps a tiré la sonnette d'alarme dans un entretien accordé au "Parisien"
Keystone

Privé d'équipe de France en raison de l'épidémie de coronavirus, Didier Deschamps s'est confié au "Parisien" concernant la période floue que traverse le monde du football. Le sélectionneur des Bleus est notamment contraint de prendre son mal en patience, lui qui n'a plus entraîné sa formation depuis novembre 2019.

Le Français de 51 ans devait, en effet, retrouver ce mercredi 27 mai ses joueurs à Clairefontaine en vue de la préparation pour l'Euro 2020, reporté à 2021, coronavirus oblige. "Cette décision de l'UEFA était inéluctable et on doit s'adapter. Je ne veux surtout pas me plaindre. Dans la situation sanitaire actuelle, ce serait indécent", a avoué celui qui a conduit les Tricolores au sacre mondial en 2018.

Les prochaines rencontres internationales devraient donc se dérouler cet automne. "On est tous impatients, moi le premier, de pouvoir reprendre ce chemin commun, de préparer des matchs et de les jouer dans des stades à guichets fermés. Ce sont des moments merveilleux. Quand on y a goûté, on a envie que ça ne s'arrête jamais", s'est alors réjoui le natif de Bayonne.

"Certaines images me semblent tellement incohérentes"

Toutefois, le football dans des stades pleins ne semble pas être encore d'actualité. Malgré cela, certains championnats européens sont sur le chemin de la reprise. Un sujet sur lequel Deschamps a livré un avis très critique et a émis certains doutes.

"Dans le football, la reprise de certains championnats répond évidemment, en premier lieu, à une problématique économique", a-t-il rappelé. Avant d'étayer ses propos: "Regardez les décisions prises en Espagne et en Angleterre. Ces deux grands pays de football sont en train de planifier la reprise de la Liga et de la Premier League mais ils ont décidé de ne pas reprendre les championnats féminins, lesquels génèrent beaucoup moins de recettes. Ça veut tout dire!"

L'ex-milieu de terrain a ensuite pris l'exemple de la Bundesliga, qui a repris le 16 mai dernier à huis clos et avec des mesures sanitaires strictes. Une situation qui ne plaît pas forcément au champion du monde de 1998. "Certaines images me semblent tellement incohérentes...", a-t-il reconnu.

"Je vois des joueurs disputer une rencontre avec tous les éléments propres au football: à savoir des contacts et des accrochages. Et puis on aperçoit en tribune des remplaçants masqués à deux mètres de distance les uns des autres. Sincèrement, je ne comprends pas. Ils sont dans la même enceinte, susceptibles d'entrer en jeu à tout moment. En tribunes, le risque est-il accru? Quelle incohérence! Je n'aime pas ça", a alors pesté le Basque.

"Le risque de blessure est accentué"

Par ailleurs, l'ancien capitaine de l'EDF a exprimé ses craintes concernant l'état de santé des joueurs suite au possible enchaînement des matches de la saison en cours et de l'exercice suivant. "Ça m'inquiète. Que l'on soit sélectionneur, entraîneur ou président d'un club, on a tous des intérêts propres à notre fonction", a-t-il expliqué.

"L'intégrité physique de mes joueurs constitue mon souci majeur. Certains à l'étranger vont reprendre la compétition sans avoir effectué une préparation complète. On a beau dire, pareil arrêt nécessite six semaines de remise à niveau agrémentées au minimum de cinq matchs amicaux. C'est loin d'être le cas", a ajouté Deschamps.

Ce dernier redoute que le nombre de blessures chez ses protégés soit augmenté avec le programme chargé qui s'annonce cet été. "Ils vont enchaîner des rencontres tous les trois jours en été, avec des températures élevées. Le risque de blessure est accentué. Je dénonçais déjà des calendriers très chargés. Ça ne va pas s'arranger et ça s'annonce même encore plus sensible avec très peu de coupures à prévoir. Leurs organismes auront été très, très sollicités au moment d'aborder l'Euro 2021", a-t-il conclu.

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