La formule 1 remet les moteurs en marche ce week-end à Bahreïn sur le circuit de Sakhir. La discipline reine du sport automobile a prévu un calendrier plus chargé que jamais avec 23 Grands Prix.
Il n'est cependant pas garanti que toutes les courses puissent se dérouler comme prévu, la faute évidemment à la pandémie de coronavirus qui pourrit la vie depuis un peu plus d'un an. En 2020, la F1 s'en était bien sortie avec une saison à 17 GP en Europe et au Moyen-Orient.
La crise sanitaire, de même que les problèmes financiers qui en découlent, ont forcé la F1 à quelques changements. Le nouveau règlement prévu à la base pour 2021 a été repoussé d'une année, mais quelques modifications, notamment au niveau aérodynamique, ont été décidées pour les monoplaces 2021. Un effort de limitation des budgets entre aussi en vigueur, avec l'objectif salutaire de réduire l'écart entre les écuries.
Poursuivre la série
Il ne faut toutefois pas s'attendre à un bouleversement immédiat de la hiérarchie. Une fois encore, comme c'est le cas depuis le début de l'ère des moteurs hybrides en 2014, le chemin du titre passera par Mercedes. L'équipe a remporté tous les championnats des pilotes et des constructeurs depuis sept ans, et l'espoir que la série se poursuive est bien présent dans les esprits de l'équipe dirigée par Toto Wolff.
Auréolé d'une septième couronne mondiale qui en fait l'égal de Michael Schumacher, recordman des victoires en GP (95) depuis l'an passé, Lewis Hamilton a l'occasion de devenir le premier octuple champion du monde de F1. A priori, le Britannique – qu'on peut désormais appeler Sir Lewis depuis son anoblissement par la Reine Elizabeth II – n'a pas trop à craindre de son coéquipier finlandais Valtteri Bottas, rapide mais trop inconstant sur une saison.
Spéculations
Hamilton, qui a fêté ses 36 ans en janvier, n'a paraphé qu'un nouveau contrat d'une année avec Mercedes, ce qui alimente les spéculations. Va-t-il tourner le dos à la F1 en fin de saison pour se consacrer à ses nombreuses autres passions que sont la mode, la musique, la défense des droits humains et l'égalité, ces derniers thèmes ayant pris pour lui une énorme importance depuis l'an dernier?
Le phénomène britannique est donc le favori logique, mais pas unique. Car les essais d'avant-saison, réduits à trois jours à Bahreïn, ont laissé entrevoir quelques soucis sur la Mercedes W12, qui manque de stabilité du train arrière. Mais beaucoup soupçonnent l'écurie d'avoir un peu caché son jeu à cette occasion, car elle a déjà procédé ainsi par le passé.
Surplus de puissance
Le premier challenger pour Hamilton et Mercedes, ce sera les Red Bull-Honda et surtout Max Verstappen. Le Néerlandais brûle d'avoir enfin la chance de lutter pour le titre. Pour sa dernière saison comme motoriste sous son nom, Honda semble avoir trouvé un surplus de puissance. Et comme les châssis de Red Bull sont toujours très efficaces, Verstappen peut rêver. Il aura en plus cette fois l'aide d'un coéquipier plus rapide et solide que par le passé avec l'arrivée du Mexicain Sergio Perez.
Derrière ces deux écuries, les candidats aux places d'honneur, voire mieux, pullulent. McLaren, qui enregistre l'arrivée de l'Australien Daniel Ricciardo et du moteur Mercedes, affiche des ambitions certaines. Une première victoire depuis 2012 est dans le domaine du possible.
2022 en ligne de mire
Qu'attendre de Ferrari après un millésime 2020 au goût prononcé de bouchon? Le Monégasque Charles Leclerc et son nouveau coéquipier espagnol Carlos Sainz espèrent progresser dans la hiérarchie, mais les efforts de la Scuderia se tournent sans doute déjà vers 2022 et la nouvelle réglementation.
Le discours est similaire pour Alpine, l'ex-équipe Renault. La grande nouvelle est le retour, à 39 ans, de Fernando Alonso. L'Espagnol, double champion du monde (2005, 2006) n'a pas perdu l'espoir de retrouver les sommets, mais cela semble difficile d'y parvenir déjà cette année. Des podiums constitueraient déjà un bon début pour celui dont le coéquipier sera le Français Esteban Ocon.
L'autre changement d'appellation sur la grille concerne Aston Martin, qui succède à Racing Point. Motorisée par Mercedes, la marque anglaise mise sur Sebastian Vettel, qui doit faire oublier ses deux dernières saisons décevantes chez Ferrari. Le quadruple champion du monde allemand joue un pari intéressant. Il fera équipe avec le Canadien Lance Stroll, le fils du patron d'Aston Martin, Lawrence Stroll.
Menée par le Français Pierre Gasly, AlphaTauri-Honda est capable de coups d'éclat comme lors de la victoire acquise à Monza en septembre dernier. On suivra avec intérêt les débuts en F1 du Japonais Yuki Tsunoda.
Ambitions limitées
Les ambitions sont plus limitées chez Williams-Mercedes et chez Haas-Ferrari. Les deux équipes ont choisi des approches différentes concernant les pilotes. Williams repart avec le duo composé par le prometteur anglais George Russell – qui semble destiné à une place chez Mercedes en 2022 ou plus tard – et le terne Canadien Nicholas Latifi.
Pour sa part, Haas mise sur deux rookies. D'un côté Mick Schumacher, fils de Michael, couronné champion de F2 l'an passé et dont le talent semble évident. De l'autre, le Russe Nikita Mazepin, à la réputation sulfureuse et auteur de manoeuvres discutables en piste en F2. Son père a investi massivement dans l'équipe, ce qui explique sa promotion.