Trois jours d'essais pour s'acclimater: à l'aube d'une saison record de 23 courses, la Formule 1 reprend la piste pour des essais de pré-saison de jeudi à samedi à Bahreïn, théâtre du premier Grand Prix de l'année le 5 mars.
Comme en 2021, la période d'essais avant la première course a été raccourcie à trois jours – contre six jours au total en 2022 et encore plus auparavant. Les équipes ne disposant que d'une seule monoplace pour deux pilotes, chacun n'aura donc qu'une seule journée et demie de tests.
Si tous les pilotes ont déjà pu tester ces derniers jours leur bolide 2023 à l'occasion d'un «shakedown», un roulage limité à 100 km, l'enjeu sera toutefois de taille pour les nouveaux, les «rookies» – Nyck de Vries (AlphaTauri), Oscar Piastri (McLaren) et Logan Sargeant (Williams)- , qui disputent leur première saison complète dans la catégorie reine du sport auto.
«Gros changement» pour Gasly
Pour d'autres, comme le double champion du monde Fernando Alonso, c'est au sein d'une nouvelle écurie qu'il faut prendre ses marques.
«Je suis conscient que je ne serai pas à 100% à Bahreïn, ni à Jeddah (la deuxième manche de la saison) et peut-être pas en Australie», troisième étape de la saison, a d'ailleurs reconnu «Nando». Et d'expliquer: «je pense que la F1 est le seul sport au monde où vous ne faites qu'une journée et demie d'essais avant de disputer un championnat du monde».
Après deux saisons disputées au volant d'une Alpine, l'Espagnol de 41 ans a rejoint Aston Martin, en lieu et place du quadruple champion du monde allemand Sebastian Vettel.
Il fait désormais équipe avec Lance Stroll (24 ans), qui, victime d'un accident de vélo, manquera ces trois jours de tests. Le Canadien laissera sa place au Brésilien Felipe Drugovich, l'un des pilotes de réserve de l'équipe.
Comme Alonso, Pierre Gasly se lance aussi dans une nouvelle aventure, avec Alpine chez qui il formera un duo 100% français avec son ancien adversaire en karting, Esteban Ocon.
«C'est un gros changement, il y a un gros travail de fait cet hiver», a estimé l'ancien pilote AlphaTauri de 27 ans, qui assure «essayer de faire le nécessaire pour réduire [s]on temps d'adaptation».
L'Allemand Nico Hulkenberg revient, lui, en F1 avec Haas, quatre ans après sa dernière saison complète disputée avec Renault.
«Les premiers vrais tests»
Chez les écuries, Ferrari, conduit par son nouveau patron, le Français Frédéric Vasseur, entend bien amorcer son retour au sommet de la hiérarchie.
La Scuderia avait le potentiel initial pour lutter pour le titre en 2022, avec de belles batailles entre son pilote Charles Leclerc et la Red Bull du champion du monde Max Verstappen en début de saison, mais elle n'a pas tenu la cadence à cause d'erreurs de stratégie en course et des problèmes de fiabilité sur son moteur.
Contrairement à l'an dernier qui a vu une nouvelle réglementation technique arriver, cette saison «le concept de la voiture est le même, la règlementation est la même (...), seul Bahreïn nous dira où nous en sommes en termes de fiabilité et de performance», a assuré Vasseur. Avec quelques jours seulement entre les essais et le GP, «il sera difficile de réagir en cas de problème» sur la voiture.
Ces tests seront d'une importance capitale pour Mercedes, 3e au championnat l'an dernier derrière Red Bull et Ferrari, qui a cherché tant bien que mal à se défaire de soucis liés à l'aérodynamisme de sa monoplace.
Si ses pilotes britanniques Lewis Hamilton, en quête d'un 8e titre record, et George Russell ont effectué leurs premiers tours de roues avec la nouvelle W14 la semaine dernière à Silverstone (Angleterre), difficile pour l'heure de savoir si le constructeur allemand s'est débarrassé des problèmes qui ont entravé ses performances en 2022. «Nous savons que les essais de pré-saison à Bahreïn seront les premiers vrais tests de la voiture», a assuré Russell.
La F1 veut aussi voir d'autres prétendants au titre. A commencer par Alpine, 4e au championnat des constructeurs l'an dernier, qui espère tutoyer les trois premières places chez les constructeurs.