Séville - Roma Une recette parfaite, une pluie de cartons et le show Mourinho

Léo Martinetti, à Budapest

1.6.2023

Séville a remporté l'Europa League pour la 7e fois de son histoire, mercredi, face à Rome (1-1 ap, 4-1 tab). À Budapest, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette finale un moment inoubliable. Une petite ombre au tableau est tout de même à signaler, sans oublier l'homme qui a été au centre des discussions ces derniers jours.

Sevilla – Roma 1-1 ap, 4-1 tab

Sevilla – Roma 1-1 ap, 4-1 tab

UEFA Europa League, Finale 2023

31.05.2023

Léo Martinetti, à Budapest

1.6.2023

On a aimé…

... une vraie finale. Soyons honnêtes, un match pour le titre est rarement le plus beau de la compétition. Cependant, tous les ingrédients nécessaires pour en faire une bonne finale ont été réunis, mercredi, dans la splendide Puskás Aréna de Budapest.

Tout d'abord, les fans des deux équipes ont répondu présents. Les Romains, qui avaient pris possession de leur secteur deux heures avant le début de la partie, ont été très vite rejoints par leurs homologues espagnols. Moment fort de l'avant-match, les hymnes des deux clubs chantés avec beaucoup de ferveur par les supporters.

Il fallait ensuite des héros. Titularisé à la surprise générale, Paolo Dybala a endossé ce rôle lors de la première mi-temps en ouvrant le score pour les Giallorossi (35e). Côté espagnol, si plusieurs joueurs avaient mis leur cape pour cette finale, la prestation de Yassine Bounou est à souligner. Élu homme du match, le gardien marocain a notamment arrêté deux penalties romains, offrant ainsi la victoire aux siens.

Enfin, une finale se doit de rester dans l'histoire. Une équipe menée finit par s'imposer, poursuivant ainsi sa série d'invincibilité en finale d'Europa League. En face, un entraîneur renommé perd sa première finale européenne et tout un club passe à côté d'un premier titre en C3. Nul doute que cette finale fera encore parler d'elle.

On a moins aimé…

... la pression mise sur les arbitres. Il est clair que jouer une finale provoque énormément de tensions et que discuter avec le corps arbitral peut parfois s'apparenter à une stratégie psychologique. Toutefois, ce genre de manèges est devenu très vite lassant et ce n'est pas Michael Oliver, le quatrième arbitre de la partie, qui dira le contraire.

Il y a tout d'abord eu des faits de jeu qui ont provoqué énormément de réclamations. Par exemple, la VAR est intervenue suite à un pied venu toucher la tête de Tammy Abraham dans la surface de réparation andalouse (32e), une faute était demandée au début de l'action qui mène au 1-0 (35e) ou encore, un penalty accordé à Séville a été annulé après consultation de la vidéo (75e).

À chaque fois, les joueurs se précipitaient sur l'arbitre, les personnes assises sur le banc bondissaient sur le quatrième arbitre et de longues minutes s'écoulaient avant que le jeu puisse reprendre. Rafa Mir, Bryan Cristante, plusieurs membres du staff romain ou encore Gonzalo Montiel, pour ne citer qu'eux, ont été avertis pour contestations.

Si cela n'a pas gâché la fête, plusieurs situations d'incompréhension totale sont survenues durant la partie suite à ces nombreuses contestations, cassant ainsi le rythme du match. Au total, 14 cartons jaunes ont été distribués aux différents acteurs de la soirée.

Le facteur X…

... José Mourinho. Le Portugais a été l'une des principales attractions de cette finale. Il y a tout d'abord eu la question de son avenir qu'il a évoquée en conférence de presse mardi, avant de revenir sur le sujet après le match, laissant planer le doute tout en semant quelques indices. Mercredi, il a notamment déclaré : « Je voudrais rester, mais mes joueurs méritent plus et je mérite plus. Je suis fatigué de devoir faire le manager, le responsable de la communication, etc. Je veux rester, mais à certaines conditions. »

Autre sujet qui a placé The Special One au centre des discussions, la présence ou non de Paolo Dybala. « 20 ou 30 petites minutes », avait-il déclaré le sourire en coin en sortant de la conférence de presse d'avant-match lorsqu'un journaliste lui a demandé si l'Argentin pourrait jouer. Finalement, La Joya a été titularisée et José Mourinho a réussi un nouveau coup de bluff.

Adulé par les supporters romains, comme peuvent en témoigner les chants qui ont résonné lorsqu'il est apparu, sortant du bus, sur les écrans géants du stade, le Portugais a aussi énormément gesticulé durant le match. Demandant à quelques joueurs d'aller chauffer le public avant les prolongations, il est même allé jusqu'à vouloir s'expliquer avec certains membres du staff sévillan.

Pour terminer, avant cette partie, tout le monde évoquait les cinq finales européennes remportées par le Portugais en autant de participations. Une invincibilité mise en rapport avec celle de Séville en Europa League. « L'histoire ne joue pas », avait déclaré José Mourinho. Malheureusement pour lui, ses nombreux coups de poker ne se sont pas avérés gagnants et son invincibilité a pris fin, laissant ainsi l'histoire se poursuivre du côté de Séville. Toutefois, « Mou » fera encore très certainement parler de lui ces prochaines semaines.