Murat Yakin «Votre job est de me critiquer, le mien de motiver mes joueurs»

ATS

8.12.2022 - 10:02

L'an dernier, il avait surfé pendant quatre mois sur l'euphorie de la qualification pour la Coupe du monde. Aujourd'hui, c'est le souvenir mortifiant de ce 6-1 contre le Portugal qui va peupler les nuits de Murat Yakin jusqu'en mars prochain. «J'aurais connu les deux extrêmes», sourit le sélectionneur.

LE WRAP - Mondial : l’heure du bilan pour la Nati

LE WRAP - Mondial : l’heure du bilan pour la Nati

Chaque jour, nos journalistes vous font (re)vivre le meilleur de la Coupe du monde au Qatar dans notre capsule LE WRAP - Mondial. C’est l’heure du bilan pour l’équipe de Suisse, éliminée mardi en 8es de finale par le Portugal (6-1).

06.12.2022

8.12.2022 - 10:02

Reparti jeudi du Qatar sous les feux d'une critique nourrie et il est vrai fondée, Murat Yakin s'attaquera, le samedi 25 mars en principe, à une nouvelle campagne à la tête de l'équipe de Suisse. Son équipe est appelée à affronter le Bélarus sur un terrain neutre avant de rencontrer trois jours plus tard Israël pour le compte du tour préliminaire de l'Euro 2024. «Nous sommes les favoris du groupe. Il convient d'assumer ce statut», souligne le sélectionneur.

Une union sacrée qui s'est lézardée

D'ici le 25 mars, Murat Yakin prendra la peine de rencontrer ses joueurs pour panser les plaies de Doha. Pour recréer une sorte d'union sacrée qui s'est lézardée avec ce choix de jouer ce huitième de finale de la Coupe du monde contre le Portugal dans un schéma de jeu qu'il n'avait encore jamais mis en place en match officiel. «Votre job est de me critiquer, lançait-il mercredi à l'adresse des journalistes. Le mien est de trouver une source de motivation pour mes joueurs.»

La prochaine est toute dessinée avec l'Euro 2024 qui se déroulera en Allemagne du 14 juin au 14 juillet. La Suisse aura un rang de quart de finaliste à défendre avec, dans un premier temps, l'ambition de poursuivre une série vertueuse. Elle est, avec la France, l'une des deux seules équipes à être sortie des phases de poules des trois dernières Coupes du monde et des deux derniers Euros. Dans un tournoi qui ne laissera sur le carreau avant les huitièmes de finale que huit des vingt-quatre équipes en lice, cet objectif s'apparente à un minimum syndical.

Murat Yakin entend s'appuyer sur l'ossature de l'équipe au Qatar pour cette prochaine échéance même si elle présente un âge avancé. A Doha, neuf des vingt-six sélectionnés avaient dépassé la trentaine: Yann Sommer, Ricardo Rodriguez, Fabian Schär, Fabian Frei, Remo Freuler, Xherdan Shaqiri, Renato Steffen, Granit Xhaka et Haris Seferovic.

Avec Sommer et Seferovic ?

Si Frei et Steffen ne devraient plus vraiment entrer en ligne de compte, deux joueurs n'ont pas encore vraiment clarifié leurs intentions: Sommer et Seferovic. A bientôt 34 ans - il les aura le 17 décembre -, le Bâlois peut s'interroger. Est-il prêt à repartir pour un tour ou préfèrera-t-il se consacrer uniquement à son club qui pourrait être, selon la rumeur, Manchester United ? Quant à Seferovic, on doute qu'il accepte encore longtemps, lui l'auteur du doublé contre la France à l'Euro 2021, de ne plus jouer que les utilités en raison de son manque de temps de jeu en club.

Murat Yakin devra donc retrouver la confiance des trois leaders que sont Manuel Akanji, Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri pour repartir du bon pied. Si les deux premiers n'ont pas voulu commenter vraiment les choix de l'entraîneur, Xherdan Shaqiri est apparu très remonté après la déroute contre le Portugal. Le Bâlois a avoué n'avoir appris que deux heures avant le coup d'envoi l'option tactique retenue pour ce huitième de finale. Ne pas mettre le joyau de l'équipe dans la confidence s'apparente à erreur tragique. La gommer ne sera pas simple.

ATS