"Toutes les polémiques auxquelles nous sommes confrontés nous rendent plus fort." Désireux sans doute de s'inspirer de Friedrich Nietzsche avant le 8e de finale de l'Euro face à la France, Vladimir Petkovic aborde le défi ultime de sa carrière avec une certaine foi.
Ce lundi à Bucarest face aux Champions du monde en titre, le Tessinois dirigera une 77e fois la Suisse pour égaler le record du légendaire Karl Rappan. Vladimir Petkovic a remporté 41 victoires à la tête de la sélection. Une 42e lundi lui réservera une place de choix dans le livre d'or du football suisse.
"Nous devons donc donner 120 %"
"Nous avons livré ces derniers mois de très bons matches contre les grandes équipes", souligne avec raison Vladimir Petkovic. "Lundi soir, nous ne renoncerons pas à nos principes de jeu. Mais si nous donnons 100 % et les Français aussi, cela ne suffira pas pour passer. Nous devons donc donner 120 %", lâche-t-il
"Je veux voir une équipe de Suisse qui gagne ses duels et qui enchaîne les courses", enchaîne-t-il. "Je reconnais que ce fut loin d'être le cas à Rome contre l'Italie. Mais depuis deux jours, je sens mon équipe monter en puissance. Tant sur le plan mental que physique."
La coupure de huit jours entre le match contre la Turquie et ce huitième de finale de Bucarest a été bénéfique. "Jusqu'au mercredi soir, nous ne connaissions pas le nom de notre adversaire. Les joueurs ont, ainsi, pu se ressourcer pleinement", précise Vladimir Petkovic, dont les joueurs avaient auparavant dû assimiler les différents transferts entre Bakou et Rome.
"Nous avons appris du passé"
Le souvenir mortifiant de la défaite contre la Suède en 8e de finale de la Coupe du monde 2018 est toujours présent dans les têtes du sélectionneur et de ses joueurs. Mais "nous avons appris du passé. Je veux croire que nous sommes capables de relever la tête après une contre-performance. Après le pas en arrière contre l'Italie, nous avons su en faire deux en avant contre la Turquie. Lundi contre la France, nous voulons faire un pas de plus", poursuit Petkovic.
Même s'il pourrait être tenté de relancer Kevin Mbabu sur le flanc droit à la place de Silvan Widmer pour mieux contrer la vitesse de Kylian Mbappé, on voit mal Vladimir Petkovic modifier le onze qui a battu la Turquie 3-1 dimanche dernier à Bakou. Le grand perdant de cette nouvelle formation est Fabian Schär, qui n'a plus sa place en défense centrale avec le recul de Ricardo Rodriguez pour permettre à l'homme aux trois assists Steven Zuber d'occuper le flanc gauche.
Une défense à trois pour Deschamps?
Dans le camp tricolore, Didier Deschamps pourrait bien aligner une défense à trois en raison des blessures de Lucas Digne (forfait) et de Lucas Hernandez. Ce dernier est néanmoins remis de sa blessure à un genou, a affirmé dimanche soir le sélectionneur des Bleus.
Le double Champion du monde aurait arrêté ce choix en concertation avec ses cadres qui estiment qu'une organisation en 3-4-3, en l'absence d'un véritable latéral gauche, offre les meilleures garanties. C'est Adrien Rabiot qui devrait occuper le flanc gauche derrière Kylian Mbappé. Les deux hommes possèdent certains automatismes après leur passé commun au PSG.