Ligue des champions La passion peut-elle renverser la raison ?

ATS

13.4.2022 - 05:00

La passion ou la raison ? Battu 1-0 à l'aller, l'Atlético Madrid ultradéfensif de Diego Simeone compte sur son orgueil et sa folie mercredi (21h00) pour renverser le Manchester City de Pep Guardiola et atteindre le dernier carré de la Ligue des champions.

Diego Simeone réussira t-il à motiver ces troupes pour réussir un exploit à Madrid ?
Diego Simeone réussira t-il à motiver ces troupes pour réussir un exploit à Madrid ?
Keystone

Proche de déjouer les schémas du cérébral Guardiola avant de céder en quart de finale aller, Simeone mise désormais sur la ferveur du stade Metropolitano, où l'Atlético n'a jamais perdu un match à élimination directe de Ligue des champions, pour tenter d'écarter le finaliste 2021. Objectif: ramener l'Atlético en demi-finales de C1 pour la première fois depuis cinq ans.

Et tant pis si l'Atlético a été critiqué pour sa frilosité tactique à l'issue de la première manche: c'est ainsi que le club madrilène a atteint deux finales de Ligue des champions (2014, 2016) et gagné deux Europa League (2012, 2018) sous les ordres de Simeone. «Peut-être que ce n'est pas beau à voir, mais c'est efficace», a résumé lundi le milieu français de l'Atlético Thomas Lemar.



«Nous surpasser»

Le stade madrilène (68'000 places en temps normal, 63'000 au plus mercredi après une injonction de l'UEFA) devrait être bouillant mercredi soir à Madrid, où City et l'Atleti se préparent à un match âpre et ardent. Entre les deux manches, les «Citizens», finalistes de la dernière édition, ont été accrochés 2-2 par Liverpool dans un duel au sommet du championnat anglais, dimanche, tandis que les «Colchoneros» ont été surpris 1-0 à Majorque samedi.

Tous avaient peut-être en tête leurs retrouvailles, pour lesquels l'Atlético devrait rester fidèle à son hermétisme défensif du match aller et guetter les contres dans le sillage d'Antoine Griezmann. «Ils ont joué avec deux lignes de cinq!», avait commenté Guardiola après le succès étriqué de l'aller. «Dans la préhistoire, aujourd'hui ou dans 100'000 ans, attaquer contre deux lignes de cinq sera toujours très difficile.»

Réputé pour sa motivation sans limite et pour sa capacité à fédérer son groupe autour de lui, Diego Simeone devra encore une fois toucher ses joueurs dans leur fierté pour leur transmettre sa soif de victoire. «Il n'a pas besoin de nous donner de conseils (réd: sur l'aspect mental). Son discours, sa manière de parler, sa franchise, ça nous permet de nous surpasser», a résumé Thomas Lemar.

Et le milieu français de rappeler la hargne de l'ex-milieu international argentin. «Vous avez connu le joueur? Eh bien, ça donne l'image de l'Atlético maintenant. C'est une équipe bagarreuse, qui est là sur chaque ballon, qui ne veut pas perdre, en match ou à l'entraînement... C'est ce qu'il veut nous transmettre, de ne pas nous reposer sur nos lauriers», a appuyé Lemar.

Dans le rétro, 2016

Spécialiste des remontées incroyables, l'Atlético a souvent su trouver les ressources dans des matches mal engagés cette saison en Liga: contre Valence en janvier (3-2), contre Getafe en février (4-3)...

Et s'il leur fallait une référence, les «Rojiblancos» peuvent regarder dans le rétroviseur. En 2016, lors des quarts de finale de la Ligue des champions face au Barça de la «MSN» (Messi, Neymar, Suarez), héritier de Guardiola et champion d'Europe en titre, les «Colchoneros» s'étaient inclinés 2-1 à l'aller... avant de s'imposer 2-0 au retour pour se hisser en demi-finales.

Même phase de la même compétition, même revers à l'extérieur à l'aller, même sentiment d'impossible... Pour un même résultat mercredi?


ATS