Liverpool - Real Madrid Un duel aussi sur le banc de touche

ATS

26.5.2022 - 15:58

L'un est une pile électrique et l'autre un maître zen. Mais, surtout, Jürgen Klopp et Carlo Ancelotti partagent un amour des joueurs et un sens du détail qui valent à Liverpool et au Real Madrid de s'affronter samedi en finale de la Ligue des Champions (en libre accès sur blue Zoom).

Jürgen Klopp tentera de décrocher sa deuxième Ligue des champions avec Liverpool. 
Jürgen Klopp tentera de décrocher sa deuxième Ligue des champions avec Liverpool. 
Keystone

26.5.2022 - 15:58

Quatre ans après la finale remportée (3-1) par le Real de Zinédine Zidane, les deux équipes se retrouvent face-à-face après des saisons très réussies. Engagé à l'été 2021 pour remplacer «Zizou», Ancelotti a rempli sa mission: après une saison blanche, le Real a écrasé la Liga, décroché la Supercoupe d'Espagne et rêve de la «Decimocuarta», sa 14e C1.

Considéré comme un vieux briscard avec son air débonnaire, sa franchise et sa bonhomie, «Carletto» a immédiatement gagné le respect du vestiaire. «Les joueurs sont mes amis», a même lâché Ancelotti après la célébration du 35e sacre du Real en Liga, quand une photo de lui, lunettes noires sur le nez et cigare au bout des lèvres, a enflammé Internet.

Mais si sa méthode, basée sur ses qualités humaines intrinsèques, son talent pour le relationnel ou son flegme à toute épreuve, n'a jamais variée, elle masque une soif de victoire inassouvie. Et malgré ses 62 ans, Ancelotti, ne croit «pas être de la vieille génération», et assure suivre «de près les mutations du football».

«Bonne ambiance de travail»

A Valdebebas, centre d'entraînement du Real, il s'appuie sur un encadrement qui mélange figures expérimentées, comme le préparateur sportif Antonio Pintus, et jeunes talents, comme son fils Davide Ancelotti, qui va passer son diplôme UEFA Pro. «On a été capables de créer une bonne ambiance de travail à Valdebebas (...) et quand tu es sur une bonne dynamique de travail, tu peux tout gagner», avait-il expliqué, mardi.

Devenu en gagnant la Liga le seul entraîneur à avoir remporté les cinq grands championnats européens, il pourrait devenir le premier à soulever une quatrième «Coupe aux grandes oreilles» comme technicien principal, après deux C1 à l'AC Milan (2003, 2007) et une, déjà, au Real (2014). «J'en serais satisfait, mais les récompenses individuelles ne sont pas une obsession pour moi. Quand je serai à la retraite, peut-être que je pourrais dire que j'ai été le premier à le faire... Mais aujourd'hui, ça ne me fait rien», a-t-il coupé, mardi.



En face de lui, il retrouvera un Jürgen Klopp réputé pour ses réactions exacerbées sur la ligne de touche et ses célébrations rageuses devant les supporters des Reds après chaque victoire. Arrivé il y a 6 ans et demi, Klopp a récemment prolongé jusqu'en 2026 et sa symbiose est totale avec ce club chargé d'histoire et son public bouillant, tout comme sa mainmise sur la politique sportive, grâce à des résultats phénoménaux dont la conquête de la C1 2019.

Il disputera samedi sa troisième finale de C1 en cinq ans et si Manchester City a remporté quatre des cinq derniers titres en Premier League, dont deux avec un point d'avance sur les Reds, Liverpool s'était adjugé celui de 2020, le premier depuis 30 ans.

«Un sur un million»

Assisté de Pep Lijnders, chargé du contenu des entraînements et de Peter Krawietz, son «oeil» tactique, il connaît son groupe sur le bout des doigts mais cherche toujours comment fignoler le moindre détail. Après un gros travail sur les touches les années passées, avec un coach dédié, Liverpool a énormément progressé sur les coups de pieds arrêtés cette saison, avec des neuroscientifiques travaillant sur la prise de décision.

Les 11 tentatives sur 11 réussies aux tirs au but en finale de la Coupe de la Ligue et les 6 sur 7 en Coupe d'Angleterre, avec deux sacres arrachés aux dépens de Chelsea, ne sont pas un hasard.

Les 63 matches sur 63 possibles qu'aura disputé Liverpool cette saison, non plus. Bénéficiant pour une fois de quatre semaines de stage l'été dernier, Klopp avait préparé son équipe comme jamais, avec un suivi médical poussé pour prévenir tout risque de blessure.

L'après-Klopp est une pensée qui inspire les pires frayeurs au club. «Cela n'aurait pas été possible de remporter (la C1 2019) sans le manager», a récemment rappelé le capitaine Jordan Henderson. «Les supporters de Liverpool devraient profiter de Jürgen Klopp. Je pense (que c'est un coach comme) il y en a un sur un million, il est aussi bon que ça», a renchéri Steven Gerrard, capitaine des Reds quand Klopp est arrivé, et pressenti pour lui succéder un jour.

ATS