Sexo Les Européennes sont de plus en plus enclines à se masturber, en particulier les moins de 30 ans

Relax

20.9.2021 - 14:26

En Europe, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se masturber. Sept femmes sur dix se sont masturbées au moins une fois dans leur vie et six femmes sur dix l'ont fait ces trois derniers mois, selon une enquête réalisée dans cinq pays européens. 

Les Françaises se rangent en avant-dernière position, avec seulement 31% de femmes qui se masturbent régulièrement.
Les Françaises se rangent en avant-dernière position, avec seulement 31% de femmes qui se masturbent régulièrement.
OliviaSabeskaya / Getty Images

20.9.2021 - 14:26

Que ce soit en Allemagne, en Espagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni, la part de femmes qui se sont masturbées «au moins une fois dans leur vie» dépasse les 70%, selon un sondage Ifop réalisé auprès de plus de 5.000 femmes originaires de ces cinq pays en mars dernier pour la nouvelle plateforme pour adulte Pokmi. 

Mais quand il s'agit de ces trois derniers mois, le pourcentage moyen pour l'ensemble de ces cinq pays tombe à 60%, et à 38% pour celles qui se sont masturbées plusieurs fois dans le mois. Les Françaises se rangent en avant-dernière position, avec seulement 31% de femmes qui se masturbent régulièrement. 

La proportion de femmes adeptes de l'onanisme varie fortement avec l'âge, montre aussi l'étude. En effet, les femmes de moins de 30 ans sont 50% à se masturber régulièrement, contre 46% chez les 30-39 ans et 40% chez les quarantenaires. Des différences qui s'expliquent sans doute par un fossé générationnel et le fait que le sujet de la masturbation féminine, longtemps tabou, sort peu à peu de l'ombre. 



Le sujet de la masturbation des femmes est en effet devenu un objet de revendication féministe ces dernières années, et plus largement du plaisir des femmes avec un grand P. C'est par exemple ce que fait Lucile Bellan dans son ouvrage «Masturbation», paru en mai dernier aux Editions Leduc, qui incite toutes les femmes qui le souhaitent à explorer les voies de l'onanisme.

«Les femmes qui doivent gérer une multitude de choses dans leur journée n'ont souvent tout simplement pas le temps de penser à se masturber. Or, les statistiques montrent bien que les femmes sont beaucoup plus concernées par la charge mentale que les hommes», expliquait la journaliste dans un entretien accordé à ETX Studio.

Plus de masturbation chez les femmes lesbiennes ou bisexuelles

Ce fossé masturbatoire entre hommes et femmes dont parle Lucile Bellan est loin de se cantonner aux frontières de l'Hexagone. En août dernier, une enquête réalisée par la marque de sextoys Womanizer dans 17 pays du monde auprès de 14.500 personnes a révélé que les hommes interrogés s'étaient masturbés en moyenne 140 fois en 2021, contre 53 fois pour les femmes. 



Si la charge mentale peut représenter un obstacle à la masturbation féminine, la sexualité hétéronormative est aussi souvent citée comme un frein puissant. Le sondage Ifop révèle d'ailleurs que les Européennes qui se déclarent lesbiennes ou bisexuelles sont presque deux fois plus susceptibles de se masturber que les femmes hétérosexuelles (67% contre 37%).



«Quand on parle sexualité, on se focalise beaucoup sur la pénétration, en particulier au sein des relations hétérosexuelles. Or, si un jour la pénétration n'est plus possible pour diverses raisons, il est important de savoir comment jouir et trouver du plaisir autrement. Et on a très peu d'informations sur le sujet, même au niveau médical», confirme Lucile Bellan.

Les sextoys et la pornographie ont contribué à banaliser la masturbation féminine

L'enquête Ifop s'est également intéressée aux sources de stimulations sexuelles. Et si vous pensez que le porno ou les sextoys sont l'apanage des hommes, détrompez-vous. La moitié des Françaises sondées dans le cadre de l'enquête Ifop déclarent en effet avoir regardé du contenu pornographique au moins une fois dans leur vie, dont 22% au cours de ces trois derniers mois, tandis que 38% ont utilisé des sextoys au cours de ces trois derniers mois.



«Cette évolution tient sans doute à un accès de plus en plus dématérialisé à la pornographie. En effet, alors que la consommation de pornographie en ligne se généralise lentement mais sûrement à l'ensemble des générations, les supports physiques sont, eux de plus en plus délaissés, notamment en France où le nombre de femmes ayant déjà vu un film X sur un support télévisuel a chuté fortement entre 2016 (58%) et 2021 (42%)», commentent les auteurs de l'étude.

Relax