Coronavirus Prolonger les mesures jusqu'à fin février au lieu de fin mars

kigo, ats

17.1.2022 - 20:04

Les cantons sont dans l'ensemble unanimes quant aux mesures de lutte contre le coronavirus mises en consultation par le Conseil fédéral jusqu'à lundi. Ces mesures devraient être prolongées jusqu'à fin février, et non jusqu'à fin mars. L'enseignement devrait lui rester en présentiel au degré tertiaire.

Des etudiants portant un masque scannent un QR code afin de notifier leur présence dans la salle avant un cours de la faculte de droits. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)
Des etudiants portant un masque scannent un QR code afin de notifier leur présence dans la salle avant un cours de la faculte de droits. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)
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17.1.2022 - 20:04

Le gouvernement avait renforcé le 17 décembre les mesures: règle des 2G (vacciné ou guéri) dans les espaces intérieurs, 2G+ (vacciné ou guéri + test négatif) s'il n'est pas possible de porter un masque ou de consommer assis, restrictions dans le cercle privé, télétravail obligatoire, ou encore masques dès le secondaire II.

Les cantons latins acceptent de prolonger ces mesures jusqu'à la fin février seulement et de faire le point à ce moment-là. «Il est prématuré de prendre des engagements jusqu'à la fin mars tant que l'évolution de l'incidence du variant Omicron n'est pas connue», écrivent les autorités fribourgeoises. Le Valais propose de réévaluer la situation à la mi-février déjà.

En Suisse alémanique aussi, la plupart des cantons demandent de faire le point à la fin février. Seuls Zurich, Argovie, Soleure, Lucerne et Obwald sont d'accord de déjà fixer l'échéance à fin mars, moyennant la possibilité d'adapter plus tôt les mesures suivant l'évolution de la pandémie.

Validité du pass réduite à 9 mois

Le Conseil fédéral propose aussi de réduire la validité du certificat de vaccination et de guérison de 12 à 9 mois à partir du 1er février. Les cantons saluent cette réduction, qui doit permettre de s'aligner avec la norme européenne. Fribourg prône lui une approche différenciée: une réduction à 9 mois pour les déplacements internationaux, mais le maintien à une année en Suisse.

La plupart des cantons demandent que la mise en oeuvre ne se fasse pas dans des délais trop courts afin de laisser le temps aux personnes qui le souhaitent de recevoir le booster. Genève demande un délai de 14 jours.

«Les cantons ne pourront pas absorber une hausse soudaine et importante de la demande», craignent les autorités jurassiennes. Le Tessin fait lui remarquer que des changements fréquents dans ce domaine pourraient conduire à de l'incertitude auprès de la population.

Pas d'enseignement à distance à l'uni

L'enseignement à distance au degré tertiaire fait lui face à une levée de boucliers. Aucun canton ne soutient la mesure. Un enseignement de qualité dans les hautes écoles est tributaire des cours en présentiel, précise pour sa part Swissuniversities. Elle rejette l'idée selon laquelle le passage à l'enseignement à distance peut se faire sans problème et sans «conséquences négatives importantes».

Une haute proportion du corps estudiantin est vacciné et les plans de protection mis en place par les différentes hautes écoles se sont avérés efficaces, abonde l'Union des étudiant-e-s de Suisse. Le maintien de l'enseignement en présentiel doit aussi permettre de préserver la santé mentale des étudiants.

En ce qui concerne le port du masque, le Jura est en faveur de sa généralisation à partir de 8 ans au niveau fédéral, parlant de «cohérence». «La contagiosité du variant Omicron plaide en la matière pour des mesures nationales.»

Il est aussi proposé de renforcer l'obligation du port du masque dans les transports publics au niveau local, c'est-à-dire qu'il serait interdit de boire et manger durant les trajets. La mesure ferait suite à une revendication déjà formulée, précise à Keystone-ATS le Syndicat du personnel des transports.

Prioriser l'accès aux tests

Le Conseil fédéral s'interroge encore sur la question du dépistage en raison de la surcharge des laboratoires. L'accès aux tests devrait être priorisé, notamment pour les personnes symptomatiques et le personnel soignant, selon les cantons latins. A l'exception du Jura, qui avance que chaque canton a une réalité différente, avec une collaboration plus ou moins importante avec des partenaires privés.

Quant à la suppression des quarantaines, Genève, Fribourg, le Jura et le Valais s'y montrent favorables. Des conditions particulières devraient être prévues pour ceux travaillant avec des personnes vulnérables. Vaud ne suit pas ses voisins sur ce point. Cette mesure pourra être prise une fois le pic de la vague dépassé, estime-t-il. La situation dans les hôpitaux est pour l'heure encore trop chargée et incertaine.

En revanche, tous s'opposent à la suppression de l'isolement pour les personnes testées positives. L'auto-isolement ferait perdre toute visibilité de l'évolution des cas au sein de la population, relève le canton de Genève.

Enfin, le tourisme a des raisons d'espérer. Les cantons sont favorables à ce que les personnes vaccinées ou guéries n'aient plus à présenter un test négatif à l'entrée en Suisse. Contactée par Keystone-ATS, la Fédération suisse du tourisme trouve que les restrictions de voyage ne sont plus la cible à viser, étant donné qu'Omicron présente une incidence bien plus élevée en Suisse que dans les pays de provenance des touristes.

kigo, ats