Lukas Engelberger: «La voie prise par la Suisse est truffée de risques»

jc, ats

21.4.2021 - 05:15

Le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé Lukas Engelberger s'inquiète des effets sur la population des 200'000 doses de vaccins contre le Covid-19 que la Suisse recevra en moins en mai. «Il faut éviter une perte de confiance», avertit-il.

21.4.2021 - 05:15

Le conseiller d'Etat bâlois Lukas Engelberger est le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (archives).
Le conseiller d'Etat bâlois Lukas Engelberger est le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (archives).
ATS

«Nous dépendons de la confiance que les gens placent dans la vaccination et dans l'ensemble de l'organisation. La motivation à vacciner dépend aussi de cela», déclare dans un entretien diffusé mercredi par la Neue Zuercher Zeitung Lukas Engelberger, pointant des rendez-vous annulés ou reportés.

Les cantons ont besoin d'une certaine réserve de doses pour pouvoir absorber de tels problèmes d'approvisionnement, estime-t-il. Jeudi, le Conseil fédéral avait demandé aux cantons de ne plus conserver la deuxième dose de vaccin en réserve. S'il comprend cette demande, il note cependant que «la nécessité de vacciner le plus rapidement possible doit être mise en balance avec l'exigence d'une certaine fiabilité».

Des perspectives pour les Suisses

M. Engelberger soutient l'assouplissement des mesures annoncé par le Conseil fédéral mercredi dernier, qui avait été en partie fortement critiqué. La dimension psychologique est importante, selon lui: «La population veut des perspectives». Elle suit ainsi mieux les règles et se montre plus disciplinée si elle est optimiste, affirme le responsable.

Mais «la voie prise par la Suisse est truffée de risques», qui doivent être pris «très au sérieux», note-t-il. Les ouvertures ne doivent pas être considérées comme une autorisation à tout faire, ajoute-t-il. «Si la population perd sa discipline, il y a un réel danger que la Suisse se mette en danger avant de franchir la ligne d'arrivée».

Le conseiller d'Etat centriste bâlois s'oppose à un rythme hebdomadaire de nouveaux assouplissements. Il faut d'abord observer attentivement pendant quelques semaines les effets des dernières ouvertures, selon lui. Il préconise de viser la fin de l'année. «Nous devons être plus clairs sur les objectifs des cinq à dix prochains mois». Le Conseil fédéral travaille actuellement sur un modèle à cet effet, a-t-il ajouté.

jc, ats