Cybersécurité Pour André Kudelski, la Suisse doit absolument innover  

cc, ats

28.2.2021 - 11:34

La Suisse doit se focaliser sur la recherche et le développement en matière de cybersécurité, estime André Kudelski. La collaboration entre les secteurs privés, publics et académiques doit être renforcée: «C'est la clé du succès».

«La crise sanitaire a mis en évidence l'importance cruciale du numérique, qui est plus que jamais une infrastructure critique», relève André Kudelski. (archives)
«La crise sanitaire a mis en évidence l'importance cruciale du numérique, qui est plus que jamais une infrastructure critique», relève André Kudelski. (archives)
KEYSTONE

«Nous avons besoin d'avoir un bon écosystème, avec de la recherche fondamentale (...) et des entreprises ayant les moyens d'innover», explique le directeur général de l'entreprise Kudelski, spécialiste du cryptage et des accès, dans le Matin Dimanche.

«La crise sanitaire a mis en évidence l'importance cruciale du numérique, qui est plus que jamais une infrastructure critique. On ne peut pas y répondre avec des concepts anciens». «En utilisant les outils de lutte existants, nous aurons toujours une guerre de retard», insiste André Kudelski. Il s'agit pour lui au contraire «d'inventer les techniques de lutte du futur».

Cryptographie quantique et big data

La Suisse ne forme pas assez de spécialistes, reconnaît-il. «Mais ce n'est que la pointe de l'iceberg». Prenant l'exemple d'Israël, il note que ce pays dispose certes de nombreux spécialistes militaires en cybersécurité, mais «s'appuie surtout sur un écosystème militaire et académique pour faire la différence».

En Suisse, la recherche fondamentale en sécurité numérique devrait selon lui porter par exemple sur le domaine de la cryptographie quantique ou le big data.

Le système politique suisse étant «complexe», il ne suffit pas que le gouvernement veuille quelque chose pour que ça se produise, constate le spécialiste.

«Il faut une prise de conscience globale, un alignement entre les différentes entités, soit le Conseil fédéral, l'administration, le Parlement, sans oublier la société civile et les entreprises. Le secteur privé et le monde académique doivent aussi faire davantage pour que nous puissions relever notre niveau en matière de cyberdéfense», estime M. Kudelski.

Retour à la page d'accueil

cc, ats