«L'euphorie incontrôlée» provoquée par le championnat d'Europe de football inquiète le vice-président de la task force Covid-19 de la Confédération, Urs Karrer. La façon dont la Suisse va passer l'hiver dépend du comportement actuel, relève-t-il.
«Je suis vraiment étonné de la nonchalance avec laquelle nous continuons à faire face à ce virus en Europe, alors que le nombre de cas diminue à peine», déclare M. Karrer dans un entretien diffusé dimanche par le SonntagsBlick. La situation épidémiologique sur le continent n'est actuellement pas suffisamment bonne pour que des événements de masse puissent être permis sans contrôle, souligne-t-il.
«L'Euro de football est un terrain idéal pour le virus» SARS-CoV-2, ajoute le médecin-chef des maladies infectieuses à l'hôpital cantonal de Winterthour. Plusieurs infections massives ont déjà été signalées, note-t-il, lisant près de 2000 fans écossais contaminés à Londres ainsi que des centaines de Finlandais lors de deux matchs à Saint-Pétersbourg. Les points chauds comme l'Angleterre ou la Russie ont besoin de mesures de protection beaucoup plus cohérentes, selon lui.
Nouvelle vague possible en été
Dans les semaines à venir, on saura dans quelle mesure le championnat d'Europe de football aura contribué à la propagation du coronavirus et à l'intensification de la pandémie, poursuit M. Karrer. «Il est concevable qu'un revirement de tendance se produise également en Suisse après une longue période de baisse du nombre de cas».
La contagiosité du variant Delta, également appelé indien, est telle qu'une nouvelle vague parmi les personnes non vaccinées est possible déjà en été, remarque l'infectiologue. «Dans tous les cas, nous devons faire attention à ne pas nous retrouver avec une quatrième vague en Suisse».
M. Karrer s'attend à ce qu'à partir de la mi-juillet, la mutation delta du virus, qui est deux fois plus contagieuse, domine en Suisse. Il espère un taux de vaccination contre le coronavirus de 80%. Mais «avec le variant Delta, il serait bon qu'il soit encore plus élevé, surtout chez les plus de 50 ans».