Boudin boudé Il y a trop de cochons en Suisse!

L'offre dépasse largement la demande en matière de viande de porc cet été en terres helvétiques. Dressé par la RTS, le constat donne du grain à moudre aux défenseurs de l'initiative contre l'élevage intensif soumise au vote le 25 septembre.

En Suisse, plus de 50'000 porcs seraient en attente d'un passage à l'abattoir, informaient mardi nos confrères de la RTS. Le hic: faute de demande, les éleveurs ne savent plus que faire de leurs bêtes. «Il est toujours difficile de savoir quand nous pourrons sortir des bêtes et faire de la place», déplore l'un d'entre eux, l'Argovien Peter Anderhub.

L'après-Covid, la reprise du tourisme d'achat et la pléthore de l'offre seraient les principales causes de cette situation. La conséquence: les prix s'effondrent. Fin juillet, relève le reportage signé Pascal Jeannerat, le kilo a dégringolé à 3 francs, un seuil jamais atteint auparavant. 

Interrogé sur les moyens envisagés pour sortir de cette situation alors que le marché du porc n'est pas régulé dans notre pays, le président de Suisseporcs Meinrad Pfister répond: «Nous manquons d'outils. Tous les éleveurs sont indépendants et sont des commerçants qui ont le droit de commercer. Nous devons trouver un instrument, un outil pour piloter cela, car jusqu'ici ça ne marche pas»

Argument tout trouvé

Sur les réseaux, cette surabondance de porcs fait réagir. Beaucoup y voient un argument tout trouvé conte l'élevage intensif. Un sujet qui figure au menu des prochaines votations.

AgricultureLancement de la campagne de l'initiative contre l'élevage intensif

Le président de Pro Natura Valais, Willy Geiger, rebondit à l'information pour prôner le oui à l'initiative le 25 septembre. «50’000 porcs en trop… les prix chutent. Un OUI à l’initiative élevage intensif va donc dans le bon sens», affirme-t-il sur Twitter.

Sur le compte Instagram rtsinfo, de nombreux internautes abondent: «De l’inefficacité et de l’absence de justification éthique à l’élevage intensif. Les animaux ne sont pas des ressources inépuisables que l’on peut tuer comme on les convertit en jambon, saucisses et travers de porc», considère une abonnée.

«Nous mangeons trois fois trop de viande en Suisse», argumente un lecteur. «Tout simplement baissez les prix et freinez l’élevage intensif….. car je pense que la race humaine devrait apprendre à penser aux autres organismes vivants qui l’entourent et non à son porte monnaie …» commente encore un autre membre du réseau social.