La conseillère fédérale Doris Leuthard a annoncé jeudi sa démission pour la fin 2018. Notre suivi en continu, avec les principales réactions et analyses.
14h: Le PDC revendique sa place
Pour les Verts, le double retrait survenu cette semaine au Conseil fédéral est plus que jamais l'occasion de ménager plus de place aux femmes, "afin de leur assurer une représentation adéquate", a tweeté le parti. C'est également l'avis des Jeunes socialistes, qui réclament d'ores et déjà un double ticket féminin.
"Au vingtième siècle, un parti ne peut pas se permettre de ne pas accorder d'attention à la représentation féminine", a déclaré à Keytone-ats Gerhard Pfister, président du PDC. Quant à l'éventualité d'une candidature de sa part, le Zougois s'est montré ferme, insistant sur le fait que sa responsabilité et sa priorité, en tant que président de parti, consistaient à organiser les prochaines élections fédérales de 2019.
Parmi les personnalités évoquées pour succéder à Doris Leuthard, la conseillère nationale valaisanne Viola Amherd fait figure de favorite. "Je vais discuter avec mes proches et mon parti d'une éventuelle candidature", a déclaré l'intéressée au micro de Keystone-ats. Le nom de la Bâloise Elisabeth Schneider-Schneiter est aussi souvent avancé.
12h30: "Incomparable présence"
Le PDC suisse a rendu un hommage appuyé à sa conseillère fédérale sur Twitter. "Au cours des vingt dernières années, Doris Leuthard a façonné la politique suisse en tant que conseillère nationale, présidente du parti et conseillère fédérale par son incomparable présence. Doris Leuthard a beaucoup donné à la Suisse et au PDC", a notamment communiqué son parti.
Pour le socialiste neuchâtelois Jacques-André Maire, la conseillère fédérale sortante a su tenir compte "des minorités géographiques, mais aussi des différentes tendances politiques. C'était vraiment une rassembleuse", selon.
Plus critique, le socialiste valaisan Mathias Reynard estime que la ministre s'est montrée trop passive en ce qui concerne la protection des Alpes, même si son bilan est globalement bon. Le jeune conseiller national pointe en particulier le projet de construction d'un deuxième tube dans le tunnel du Gothard, qui "sape plutôt la politique des transports", notamment au niveau de l'augmentation probable du nombre de camions.
L'UDC fribourgeois Jean-François Rime, président de l'Union suisse des arts et métiers (usam), souligne la forte personnalité de Doris Leuthard. "Elle avait peut-être du mal à accepter la contradiction", a-t-il déclaré à la RTS. Et d'ajouter que, du fait de l'équilibre des partis au sein du gouvernement, "elle a eu des années un peu faciles au Conseil fédéral au niveau politique", selon lui.
"Comme ministre de l’économie, Doris Leuthard a suivi une ligne favorable à l’économie; mais son bilan au DETEC est, aux yeux de l’économie, mitigé", a communiqué l'usam. Elle laisse à son successeur des chantiers tels que la loi sur les médias et la mise en œuvre de la stratégie énergétique.
Tout comme l'organisation Greeenpeace, la conseillère nationale Adèle Thorens (Verts/VD) salue la prise de position de la ministre en ce qui concerne le nucléaire. "Elle a su, elle a osé changer d'avis, elle a eu le courage avec le Conseil fédéral de décider la sortie du nucléaire", a-t-elle rappelé, soulignant le fait que "Doris Leuthard a du courage politique et une vision".
11h55: "la source directe est toujours la meilleure"
Souvent évoquée depuis le début de l'année, la question de la démission de Doris Leuthard a fait l'objet de nombreuses spéculations. Dès l'ouverture de la conférence de presse, la conseillère fédérale sortante l'a mentionnée en soulignant avec malice le fait que: "la source directe est toujours la meilleure". Puis d'avouer un peu plus tard qu'elle a avancé l'annonce de sa décision d'un jour, afin de surprendre les médias. Elle a également rappelé le rôle important de ceux-ci, de l'information sûre et des explications claires à l'intention de la population.
Par son charisme, la conseillère fédérale a pu donner l'impression que son parti restait fort au plan national. À une question sur le futur du PDC qui perd des voix au profit d'autres partis, Doris Leuthard a rappelé l'importance du consensus et des décisions orientées vers les solutions.
"A mon avis il faudrait plus de femmes au gouvernement mais la priorité c'est la qualité de la personne. Et il y a des hommes et des femmes qui pourraient être membres du Conseil fédéral".
Quant à la question d'une possible "droitisation" du Conseil fédéral, Doris Leuthard est restée ferme: motus sur les question internes au Conseil, même un jour de démission. La conseillère fédérale est restée évasive sur ses projets personnels pour la suite.
11h30: Adieux émus de Doris Leuthard
"J'ai accompli cette tâche avec beaucoup de plaisir" a déclaré la conseillère fédérale sortante, la voix chargée d'émotion. Elle s'est exprimée en allemand, en français et en italien.
Elle a remercié ses collègues, du Conseil fédéral et du Département, en rendant hommage à leur professionnalisme, ainsi que son parti, le PDC. Dans son hommage, la conseillère fédérale n'a oublié ni sa famille ni les médias.
La Suisse est un pays puissant sur le plan économique. Elle a beaucoup changé en dix ans. Il est important de conserver un équilibre entre les différents intérêts et de ne pas chercher la confrontation, a souligné Doris Leuthard. Ce sera l'un des défis de la prochaine législature.
10h55: Les premières réactions
Le conseiller d'Etat valaisan et ancien président du PDC suisse Christophe Darbellay a rapidement réagi sur Twitter à la démission de Doris Leuthard. "Une grande dame de la politique suisse s‘apprête à tirer sa révérence. Merci Doris pour tout ce que tu as apporté à la Suisse et au Conseil fédéral", a-t-il écrit. Et la conseillère nationale vaudoise Adèle Thorens (Les Verts) de souligner: "Une femme extrêmement compétente, fiable, courageuse, souvent visionnaire. Cela a été un honneur et un plaisir de collaborer avec elle. Merci Doris, tu vas beaucoup nous manquer."
Pour les Verts, le double retrait survenu cette semaine au Conseil fédéral est plus que jamais l'occasion de faire la place aux femmes, "afin de leur assurer une représentation adéquate", a tweeté le parti. C'est également l'avis des Jeunes socialistes, qui réclament d'ores et déjà un double ticket femmes.
"Le PDC ne peut pas se permettre de ne pas avoir au moins une femme sur le ticket", a déclaré Gerhard Pfister, président du PDC, à la RTS. Quant à l'éventualité d'une candidature de sa part, le Zougois s'est montré ferme, insistant sur le fait que sa responsabilité et sa priorité, en tant que président de parti, consistaient à organiser les prochaines élections fédérales de 2019.
10h30: Annonce au Conseil national
Le président du Conseil national Dominique de Buman a lu la lettre de démission de Doris Leuthard. Les membres de l'assemblée ont accueilli cette annonce par un long applaudissement.
Entrée en fonction en 2006, Doris Leuthard est la doyenne du gouvernement. L'Argovienne, âgée de 55 ans, aura passé douze ans au gouvernement. En 2010 elle a pris la tête du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).u Conseil national Dominique de Buman a lu la lettre de démission de Doris Leuthard. Les membres de l'assemblée ont accueilli cette annonce par un long applaudissement.
Entrée en fonction en 2006, Doris Leuthard est la doyenne du gouvernement. L'Argovienne, âgée de 55 ans, aura passé douze ans au gouvernement. En 2010 elle a pris la tête du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).
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