Coronavirus Coronavirus: premiers contrevenants

ATS

18.3.2020 - 16:48

La police vaudoise s'est montrée sans pitié pour les piques-niqueurs.
La police vaudoise s'est montrée sans pitié pour les piques-niqueurs.
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Les premières dénonciations pour non respect des prescriptions fédérales visant à ralentir le coronavirus sont tombées en Valais. Comme annoncé, les polices cantonales et municipales ont renforcé leur présence sur le terrain pour faire appliquer les règles.

La police valaisanne a procédé mardi après-midi à trois dénonciations à Haute-Nendaz, Steg et Sion. Dans deux cas, des restaurants ont servi des boissons à des clients et dans l'un c'est un magasin de vêtements qui n'avait pas fermé. Selon l'ordonnance du Conseil fédéral, les contrevenants s'exposent à une peine privative de liberté de trois ans au plus ou une peine pécuniaire, a rappelé mercredi la police valaisanne.

En Valais et ailleurs, les agents ont multiplié les patrouilles. Un effort particulier est mis sur les lieux de réunion les plus courants, a indiqué la police fribourgeoise qui s'est coordonnée avec les polices communales.

Pas de pique-nique au bord du lac

Au bord du lac, dans les parcs et au centre-ville, des policiers lausannois ont patrouillé à pied et à vélo pour informer la population. Il s'agit pour l'heure de sensibilisation. Le ton pourrait se durcir si les règles ne sont pas respectées.

«La promenade isolée, oui. Les pique-niques non», répète sans relâche Pierre-Antoine Hildbrand, municipal de police. Et la promenade isolée, ce n'est pas pour les personnes à risques qui doivent rester à domicile. «C'est le moment de rester chez soi».

Jurassiens réfractaires

Dans le canton du Jura, tout le monde ne respecte pas les mesures pour freiner la propagation du coronavirus, déplore le canton. Des jeunes se regroupent sans prendre garde aux limites fixées par les instances fédérales et cantonales.

Il n'y a toutefois pas encore eu de dénonciations. Le procureur général Nicolas Theurillat ne veut pas faire une chasse aux sorcières. Les autorités misent d'abord sur la prévention avant de passer à la répression.

A Berne, la porte-parole, Jolanda Egger a précisé qu'il n'y avait pas davantage de policiers dans la rue, mais qu'ils étaient sans doute plus remarqués par la population. Selon les premiers retours des agents, les gens se tiennent aux nouvelles règles, a-t-elle précisé.

Calme à Bâle-Ville et à Zurich

A Bâle-Ville, le calme règne, selon le porte-parole de la police Toprak Yerguz. «Nous parlons aux gens et leur expliquons ce qui est encore possible et ce qui ne l'est pas». «Aux commerçants qui ont gardé leur échoppe ouverte, nous leur signalons qu'ils doivent fermer immédiatement».

A Zurich, il n'y avait pratiquement personne dans les rues jusqu'à midi. La police municipale n'avait encore eu aucun groupe à disperser ni aucun commerçant à dénoncer. Elle a déjà averti que les groupes de 15 personnes et plus seraient dissous dans tout le canton.

La population doit être responsable

Pour les services de police, la première préoccupation «est que la population soit consciente de sa responsabilité et qu'elle respecte les lignes directrices émises», selon la Conférence des commandants des polices cantonales (CCPCS). Les polices cantonales se sont concertées pour avoir une approche aussi uniforme que possible.

Les sanctions visent les personnes ne respectant pas l'interdiction de manifestations ou la fermeture jusqu'au 19 avril des magasins, restaurants, bars et établissements de divertissements et de loisirs. Dans les établissements autorisés à rester ouverts, il est obligatoire de respecter les recommandations de l'Office fédéral de la santé publique en matière d'hygiène et d'éloignement social.

Couac au parking

La présence policière plus marquée dans les rues a aussi entraîné un ou deux couacs. A Berne, une infirmière s'est fait amender pour avoir parqué sa voiture près de l'hôpital, rapporte la Berner Zeitung. Elle avait pourtant mis un billet sur son pare-brise pour demander l'indulgence des pandores.

En vain. La police bernoise a après-coup reconnu sur Twitter que les agents auraient pu faire preuve d'un peu plus de clairvoyance.

A Genève, la Fondation des parkings a anticipé le problème: elle annoncé vouloir faciliter le stationnement du personnel hospitalier qui vient travailler en voiture. Plus généralement, elle ne sanctionnera désormais que les infractions de stationnement portant atteinte à la sécurité des usagers. La décision concerne la Ville de Genève et les communes de Lancy, de Vernier, de Carouge et de Plan-les-Ouates.

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