Coiffure Suisse se réjouit de la reprise de l'activité des salons, où l'ambiance était à la fête après six semaines de confinement. La faîtière appelle néanmoins les collègues coiffeurs ou barbiers à respecter les normes d'hygiène et les cantons à faire des contrôles.
«La reprise s'est bien passée», explique Damien Ojetti, président de coiffureSuisse, mardi, au lendemain de la réouverture d'une partie des salons. Quelques millions de francs ont été généré. L'association se réjouit que la branche qui compte environ 12'000 salons ait pu récupérer du chiffre d'affaires.
Moins réjouissant, «il semblerait que certains barbiers aient travaillé sans masques et n'aient pas protégé leurs clients», note le président de Coiffure Suisse. D'où cet appel aux professionnels et aux cantons.
Jouer le jeu
Heureusement la très grande majorité des salons ont joué le jeu. Malgré les contraintes, ils ont respecté le plan de protection de Coiffure Suisse. «L'ambiance était d’ailleurs à la fête, tant chez les clients que chez les coiffeurs», a-t-il constaté.
«Une belle journée de chaos laborieux», confirme Sonia Cottini du salon le «Boudoir Coiffure» à Lausanne. L'indépendante qui travaille en solo se dit ravie d'avoir quitter «ses quatre murs» et d'avoir retrouvé ses relations sociales et commerciales. Sa clientèle le lui rend bien.
Cette reprise a été «un truc de malade», note-t-elle, masque sur le visage, bouteille de désinfectant à la main. De la journée, le téléphone n'a cessé de sonner, tant est si bien qu'elle a dû renoncer à prendre des dizaines d'appels.
Ces sacrées racines
Son carnet de rendez-vous est d'ores et déjà complet pour les dix prochains jours. Les plus pressés après six semaines de fermeture? Les femmes qui veulent refaire leurs racines. Les hommes aux cheveux très courts qui d'habitude ne supportent pas la repousse, sont plus patients.
La propriétaire du salon, qui dispose de deux fauteuils, mais ne peut désormais accueillir qu'une personne à la fois, va renoncer à prendre en charge certains clients: «Les barbes – qui nécessitent le port d'une visière en plexiglas – attendront, les seniors à risque aussi. Et ce sera shampooing obligatoire pour tous».
Masques en suffisance
Pour répondre aux normes sanitaires, la quinquagénaire a acheté des gobelets en carton pour le café, des peignoirs supplémentaires. Et les magazines ont disparu. «Heureusement, j'ai pu compter sur mon fournisseur qui a été présent tout au long de la crise et qui a pu m'équiper en masques», explique Sonia Cottini.
Le facteur passe et sourit à la vue de la coiffeuse et de sa cliente masquées: «On va enfin moins parler chez le coiffeur», taquine-t-il. «Même pas sûr», plaisante-t-elle.
Incommodant
Le port du masque n'emballe pourtant guère la professionnelle qui le trouve incommodant. «Cela tient chaud, c'est l'enfer», note-t-elle. «Il est intrusif, on l'a dans le champ de vision quoi que l'on fasse. Il irrite derrière les oreilles. Mais, au dire de certains professionnels, on devrait s'habituer», soupire-t-elle.
Les mesures d'hygiène prennent plus de temps que prévu. L'indépendante avait prévu 20 minutes entre chaque rendez-vous afin de nettoyer et de désinfecter la zone de travail. «Insuffisant», constate-t-elle.
Quant au fait d'être parmi les premières professions à ouvrir, la coiffeuse estime avoir été lâchée par les autorités: «Choisir de déconfiner en premier les métiers qui n'ont pas la distance sociale requise, le concept est difficile à comprendre», regrette-t-elle, tandis que la cliente suivante patiente à l'extérieur.
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