Nuit de cristal, il y a 80 ansComment le jeune Herschel se vengea et déclencha une spirale meurtrière
Philipp Dahm
9.11.2018
Il y a 80 ans: la Nuit de Cristal
Du 9 au 10 novembre 1938, les synagogues brûlèrent à travers tout le Reich. D’innombrables commerces détenus par des juifs furent détruits et des centaines de juifs furent assassinés. Cette boutique de vêtements fut aussi la victime de la terreur nazie.
Photo: Keystone
Plus de 1400 synagogues, salles de prières et lieux de rassemblements juifs furent incendiés, vandalisés ou détruits.
Photo: Keystone
À Berlin, le plus grand lieu de culte de la ville se trouvait dans la Fasanenstrasse. Cette synagogue fut incendiée pendant la Nuit de Cristal.
Photo: Keystone
La synagogue située sur la Prinzregentenstrasse fut également consumée par les flammes.
Photo: Keystone
En Allemagne, en 1938, la destruction de bâtiments juifs ne fut qu’un début. Trois ans plus tard débuta l’Holocauste, l’assassinat systématique de six millions de juives et juifs en Europe.
Photo: Keystone
À Hambourg, le 9 novembre 1938, deux juifs furent contraints d’accrocher des pancartes affichant des messages de haine à leur cou. «En tant que garçon juif, je ne couche qu’avec des filles allemandes!» Voici l’inscription qui se trouvait sur la pancarte d’un propriétaire de cinéma de Cuxhaven. Des hommes de la SA posent à ses côtés.
Photo: Keystone
Le jour du pogrom, un photographe a pris cette photo devant cette pâtisserie juive.
Photo: Keystone
Afin de «prévenir» les acheteurs que les boutiques étaient juives, nombre d’entre elles étaient vandalisées, comme ici à Berlin.
Photo: Keystone
On ne sait pas exactement combien de boutiques furent victimes de la terreur. Les chiffres officiels de 1938 font état de 7500 commerces détruits. On estime le nombre de meurtres à 400.
Photo: Keystone
Il y a 80 ans: la Nuit de Cristal
Du 9 au 10 novembre 1938, les synagogues brûlèrent à travers tout le Reich. D’innombrables commerces détenus par des juifs furent détruits et des centaines de juifs furent assassinés. Cette boutique de vêtements fut aussi la victime de la terreur nazie.
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Plus de 1400 synagogues, salles de prières et lieux de rassemblements juifs furent incendiés, vandalisés ou détruits.
Photo: Keystone
À Berlin, le plus grand lieu de culte de la ville se trouvait dans la Fasanenstrasse. Cette synagogue fut incendiée pendant la Nuit de Cristal.
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La synagogue située sur la Prinzregentenstrasse fut également consumée par les flammes.
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En Allemagne, en 1938, la destruction de bâtiments juifs ne fut qu’un début. Trois ans plus tard débuta l’Holocauste, l’assassinat systématique de six millions de juives et juifs en Europe.
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À Hambourg, le 9 novembre 1938, deux juifs furent contraints d’accrocher des pancartes affichant des messages de haine à leur cou. «En tant que garçon juif, je ne couche qu’avec des filles allemandes!» Voici l’inscription qui se trouvait sur la pancarte d’un propriétaire de cinéma de Cuxhaven. Des hommes de la SA posent à ses côtés.
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Le jour du pogrom, un photographe a pris cette photo devant cette pâtisserie juive.
Photo: Keystone
Afin de «prévenir» les acheteurs que les boutiques étaient juives, nombre d’entre elles étaient vandalisées, comme ici à Berlin.
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On ne sait pas exactement combien de boutiques furent victimes de la terreur. Les chiffres officiels de 1938 font état de 7500 commerces détruits. On estime le nombre de meurtres à 400.
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Le 9 novembre 1938, la Nuit de cristal fut le théâtre du déchaînement d’une foule nazie meurtrière. Le déclencheur: un attentat perpétré à l’encontre d’un Allemand à Paris. L’auteur: un frêle juif de Hanovre malmené par la vie.
Si vous aviez été juif pendant le Troisième Reich en 1936, vous auriez trouvé l’atmosphère pesante et inquiétante. Depuis la prise de fonction d'Adolf Hitler au poste de chancelier du Reich trois auparavant, des troupes de voyous issus de la SA attaquaient constamment les commerces et citoyens juifs. Des centaines de juifs étaient au chômage, car les postes de fonctionnaires, juges ou avocats leur étaient interdits. Depuis 1935, la loi de Nuremberg était en vigueur. Ce texte interdisait à tout personne non juive de fréquenter des juifs, et qualifiait cela de «Rassenschande» (honte raciale).
L’attentat à Davos a failli déclencher la Nuit de cristal
C’était un affront terrible pour les patriotes qui se sont battus pour l’Empereur pendant la Première Guerre mondiale. Sur 550'000 juifs allemands, 100'000 combattirent au front. 12'000 de ces soldats tombèrent au champ d’honneur pour Guillaume II. 35'000 furent récompensés pour leur bravoure. En 1936, les juifs étaient toujours en vue, mais dans la base de donnée de la police secrète d’Etat, la «Judenkartei». Le NSDAP faisait tout son possible pour que la minorité soit considérée comme l’ennemi public numéro un et rendue responsable de tout ce qui n’allait pas dans le Reich.
Herschel Grynszpan ressentait cette atmosphère. Bien que ce jeune juif de Hanovre n'eût que 15 ans, il voulait quitter ce pays qui n’avait plus rien à lui offrir. Son départ tomba presque à l’eau au début de l’année: le ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande du Reich, Joseph Goebbels, réfléchissait à la mise en œuvre d’«actions» d’envergure contre les juifs, car un événement historique en Suisse lui avait offert le prétexte parfait.
L’étudiant juif David Frankfurter abattit un homme du nom de Wilhelm Gustloff devant un appartement à Davos. Toutefois, Goebbels n’exploita pas ce meurtre du chef de la branche suisse du NSDAP pour mettre en œuvre son programme. En effet, Berlin ne voulait pas de mauvaise presse avant les Jeux olympiques.
Un jeune homme de 1,54m, 45kg et 15 ans en fuite
Le jeune Herschel ne soupçonnait rien lors de la préparation de sa fuite. Il disposait d’un passeport polonais. Son père, un tailleur, avait quitté la partie russe de Pologne pour rejoindre Hanovre dix ans avant la naissance de Herschel. C’est en Allemagne que ses trois enfants virent le jour. Son benjamin ne trouvait ni formation ni emploi dans le Reich. Le frêle gamin quitta l’Allemagne en juillet 1936 et se rendit tout d’abord à Bruxelles, chez un oncle, avant qu’un autre oncle ne l’embarquât pour rejoindre Paris en septembre.
Ce frêle garçon juif de 1,54m et 45kg se rendait à la synagogue, mais fréquentait également des établissements où se rendaient des homosexuels. Le jeune garçon intelligent fit beaucoup d’efforts pour obtenir un permis de séjour en France, en vain. En 1938, Herschel, alias Herman Grünspan, se trouva face à un dilemme. Son passeport polonais était périmé et les autorités voulaient l’expulser. Toutefois, il ne pouvait rentrer à Hanovre car il n’avait pas les papiers nécessaires.
L’oncle dut cacher Herschel à partir du mois d’août. Ce dernier ne pouvait pas travailler et était recherché par la police. C’est dans ce contexte désespéré qu’il reçut une carte postale le 3 novembre de la part de sa sœur, Ester Beile «Berta» Grynszpan. Cet événement allait bouleverser sa vie. Cette missive décrivait le «grand malheur» qui avait frappé la famille, ainsi que 17'000 autres juifs en Allemagne.
L’«Action polonaise» toucha profondément Herschel
Le déclencheur: Varsovie adopta une loi, selon laquelle les Polonais à l’étranger perdaient automatiquement leur nationalité s’ils y passaient plus de cinq ans. Berlin réagit à cette mesure à la fin du mois d’octobre avec l’«Action polonaise». Tous les concernés furent touchés de la même façon que le furent les Grynszpan de Hanovre: «Le jeudi soir, la police de la sûreté nous a rendu visite, nous devions aller au commissariat et prendre nos passeports», décrivit Berta. «Tout notre quartier y était réuni. On ne nous a pas dit ce qui se passait, mais on a vite compris qu’on était finis.»
Ces gens comprirent qu’ils devaient quitter le pays aussi rapidement que possible. «J’ai insisté pour pouvoir retourner à la maison afin de prendre quelques objets. J’y suis allée avec un agent de police et j’ai pu prendre quelques vêtements essentiels. C’est tout ce que j’ai pu sauver. Nous n’avons pas le moindre sou.» Les Grynszpan arrivèrent dans la ville polonaise de Zbąszyń, qui s’appelait Bentschen jusqu’en 1920 et qui devait alors héberger des milliers d’expulsés.
Alors que Herschel découvrait les conditions atroces dans les camps d’internement, il prit une décision. Après une dispute avec son oncle à propos d’argent pour ses parents, il quitta sa cachette, prit une chambre individuelle et écrivit une lettre d’adieux à ses parents, Sendel et Ryfka. Le jour suivant, il fit l’acquisition d’un pistolet pour la somme de 235 francs et se rendit à la représentation étrangère allemande. Étant donné que l’ambassadeur n’était pas présent, Herschel dut rechercher une autre cible.
Cinq tirs «au nom de 12'000 juifs »
Grynszpan prétendit avoir besoin de documents importants, c’est ainsi que Ernst Eduard vom Rath le reçut. Herschel et le fonctionnaire se connaissaient: «Vous êtes un sale Allemand», cria Herschel, «et maintenant, au nom de 12'000 juifs, je vais vous donner un autre type de document.» Il dégaina son pistolet et appuya cinq fois sur la gâchette. Une balle toucha l’épaule et une deuxième l’abdomen, tandis que le diplomate quittait la pièce en appelant à l’aide, pour finir par s’écrouler.
Le tireur se laissa prendre sans résister. Deux jours plus tard, le 9 novembre 1938, sa victime succomba à ses blessures. Hitler et Goebbels prirent connaissance de la mort du diplomate alors qu’ils étaient à Munich. Ils planifièrent immédiatement de nouvelles mesures. Le soir même, Goebbels prit la parole devant des hommes du NSDAP et de la SA et fit savoir que le parti ne ferait rien, mais qu’il n’empêcherait rien non plus.
Fortunes juives pour combler le déficit
Son ministère se montra plus précis dans ses directives: «Les synagogues juives doivent brûler sur le champ et les pompiers ne doivent pas intervenir. Le Führer souhaite que la police n’intervienne pas. En cas de résistance, il faut tirer des coups de feu en l’air immédiatement.» C’est le début de la Nuit de cristal qui coûta la vie à 400 hommes et femmes. En outre, 30'000 Juifs furent déportés.
Après l’incendie du Reichstag en 1933 et l’attentat contre Gustloff à Davos, les nazis utilisèrent l’assassinat de vom Rath pour prouver l’existence d’une «conspiration mondiale juive» et ainsi légitimer leurs actions. Ce sont en particulier les riches juifs qui furent déportés lors des pogroms du mois de novembre: Berlin estimait leur fortune à 8,5 milliards de reichsmarks, auxquels s’ajoutaient 4,8 milliards en titres. Les nazis avaient besoin de cet argent afin de combler un immense déficit qui s’élevait alors à 2 milliards de reichsmarks.
Ces pogroms, pourtant prévus depuis longtemps, furent qualifiés «d’expression spontanée de la colère du peuple». Selon la propagande, le Führer n’en savait absolument rien. Ces éclats de violence n'étaient en réalité qu’une étape supplémentaire vers l’Holocauste, analyse le journal «Die Zeit». D’ailleurs, l’organe de presse du NSDAP le concèdait sans atermoiement.
À ce moment, l’organe de presse du NSDAP, le «Völkischer Beobachter» («L'Observateur populaire»), écrivit dans ses pages: «Les tirs qui ont résonné dans l’ambassade allemande à Paris ne marquent pas seulement le début d’une nouvelle attitude allemande vis-à-vis de la question juive, ils sont également un signal à tous les étrangers qui n’ont pas encore compris que seuls les juifs entravent l’entente naturelle de tous les peuples.»
Herschel Grynszpan, qui n’avait que 17 ans à l’époque, servit de «motif» au déclenchement de la Nuit de cristal. Il fut emprisonné à la prison juive, à proximité de Paris et y attendit son procès pendant 20 mois. Après sa victoire sur la France, le régime nazi le transféra à Berlin, dans une prison de la Gestapo, et ce, afin d’organiser un procès public. Toutefois, Hitler veilla à ce que le procès ne se déroula pas, de crainte que l’accusé ne révélât l’homosexualité de hauts dignitaires nazis.
La chanson «Kristallnaach» du groupe de Cologne BAP.
C’est pourquoi Herschel fut transféré au camp de concentration de Sachsenhausen, puis au pénitencier de Magdebourg. La dernière note à son propos date de 1942: les autorités allemandes estimaient qu’il fût assassiné avant la fin de la guerre. Sa sœur Berta périt pendant l’Holocauste. Seuls ses parents et son frère purent se sauver: ils fuirent l’Union soviétique pour débuter une nouvelle vie à Eretz, en Israël.
Seconde Guerre mondiale: la chronologie des événements
Seconde Guerre mondiale: la chronologie des événements
Un escadron des terribles bombardiers en piqué Junkers Ju 87 en action dans le ciel polonais. Apportant un soutien aux formations de chars allemands, ces bombardiers ont joué un grand rôle dans le succès de la Blitzkrieg. Au début de la guerre, personne en Allemagne n'imaginait encore que les bombardements aériens infligeraient au Reich destruction et détresse.
Photo: Bundesarchiv Deutschland
En attaquant la Pologne le 1er septembre 1939, le Reich allemand déclenchait la Seconde Guerre mondiale. Sur la photo: vue d'un bombardier allemand après une attaque sur Varsovie le 7 octobre 1939.
Photo: Getty Images
L'Allemagne d'Hitler n'en était pas à son coup d'essai en matière de provocations militaires, avec pour objectif déclaré de se débarrasser des conditions du Traité de Versailles. Ainsi, le 7 mars 1936, lorsque la Wehrmacht pénètre en Rhénanie démilitarisée, violant ainsi le traité, les puissances occidentales se contentent de condamner verbalement la démarche des Allemands. Sur la photo: des soldats de la Wehrmacht accueillis avec enthousiasme lors de leur entrée dans Cologne.
Photo: Getty Images
La guerre civile espagnole, qui s'est déroulée de juillet 1936 à avril 1939, marque le premier déploiement de soldats allemands à l'étranger depuis la Première Guerre mondiale. Avec la «Légion Condor», Hitler soutient les putschistes de droite, menés par le Général Francisco Franco, contre le gouvernement élu du Front populaire. Grâce à l'aide allemande, Franco peut asseoir son pouvoir en Espagne. Les dernières troupes de la Légion rentrent en Allemagne en mai 1939. Sur la photo: des soldats de la «Légion Condor» entrent le 27 mai 1939 dans la ville espagnole d'Avila.
Photo: Getty Images
En novembre 1937, Hitler avait présenté ses plans d'expansion militaire à son ministre de la Guerre, aux commandants en chef des trois sections de la Wehrmacht et à son ministre des Affaires étrangères, ainsi que le souligne le procès-verbal du Colonel Friedrich Hossbach également présent. L'objectif du dictateur était alors de résoudre d'ici 1943/1945 le problème du manque d'espace allemand et d'agrandir l'espace vital à l'est. D'après les enregistrements de Hossbach, Hitler aurait envisagé l'annexion de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie dès 1938. Sur la photo: Hitler participe à une parade en 1938.
Photo: Getty Images
En Autriche, une votation était prévue le 13 mars 1938 pour savoir si la population souhaitait rester indépendante. Cependant, la nuit du 11 au 12 mars, la situation évolue de façon dramatique, quand le Parti nazi autrichien renverse l'ancien gouvernement. Dès le 12 mars, des troupes allemandes entrent en Autriche. Le nouveau gouvernement fédéral autrichien, dirigé par le nazi Arthur Seyss-Inquardt, décide le 13 mars, en accord avec Hitler, le rattachement de l'Autriche au Reich allemand. Ce rattachement, baptisé «Anschluss», est entériné par votation le 10 avril – les autres grandes puissances acceptent alors l'événement comme un fait accompli. Sur la photo: une affiche de propagande nazie pour l'«Anschluss» de l'Autriche. Portrait d'Adolf Hitler, sur une carte de l'Allemagne. Un aigle et une svastika.
Photo: Getty Images
Après le rattachement de l'Autriche, Hitler aggrave la crise avec la question de la Bohême Moravie, qui dégénérait depuis les années 1920 dans cette région de la Tchécoslovaquie plurinationale où les «Allemands des Sudètes» étaient majoritaires. Hitler encourage le rattachement des Sudètes au Reich allemand. Hitler, le Premier ministre italien Benito Mussolini, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et le Premier ministre français Édouard Daladier se rencontrent finalement le 21 septembre 1938 à Munich. Les accords qui y sont signés établissent que les régions tchécoslovaques périphériques majoritairement allemandes de Bohème, de Moravie et de Silésie doivent être rattachées au Reich allemand entre le 1er et le 10 octobre. En contrepartie, la Grande-Bretagne et la France garantissent les frontières du reste de la Tchécoslovaquie. La menace de guerre qui planait dans la zone est pour l'instant levée, et Chamberlain est alors encore félicité pour sa politique pacifiste. Sur la photo, de gauche à droite: Neville Chamberlain, Édouard Daladier, Adolf Hitler, Benito Mussolini et le ministre italien des Affaires étrangères Ciano à Munich.
Photo: Getty Images
Les événements ont rapidement montré que la fameuse politique d'apaisement (Appeasement) allait échouer lamentablement. Dès le 2 octobre 1938, Hitler donne à la Wehrmacht l'instruction de préparer le terrain pour la conquête du reste de la Tchécoslovaquie. Il s'appuie finalement sur l'escalade du conflit entre Tchèques et Slovaques dans le pays pour marcher sur la Tchécoslovaquie et instaurer le Protectorat de Bohême-Moravie, le 16 mars 1939. Quelques jours plus tard, il place également la Slovaquie sous la protection du Reich. Réagissant face à la politique agressive et imprévisible de l'Allemagne d'Hitler, Chamberlain déclare la fin de la politique d'apaisement: l'embrasement de la guerre est proche. Sur la photo: des chars allemands entrent dans Prague.
Photo: Getty Images
La soif d'annexion d'Hitler à l'est est loin d'être étanchée. De plus, le dictateur pense que la guerre doit avoir lieu rapidement, tant que l'Allemagne dispose encore d'un avantage en matière d'armement. Le 22 mai 1939, les hostilités continuent d'être préparées par les diplomates: le «Pacte d'acier», un traité d'alliance, est conclu entre l'Allemagne et l'Italie et signé par le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop et son homologue italien Galeazzo Ciano à Berlin. L'Italie avait longtemps refusé de signer un traité d'alliance ferme avec le Reich allemand. Les deux pays se garantissent désormais un soutien absolu en cas de conflit, et ce même en cas de guerre d'agression. Sur la photo, de gauche à droite: le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop, le chef de la marine allemande, le Grand amiral Erich Raeder, le ministre italien des Affaires étrangères, le comte Galeazzo Ciano, le colonel-général Walter von Brauchitsch, Adolf Hitler, le chef du Haut commandement de la Wehrmacht, le maréchal Wilhelm Keitel et le maréchal Hermann Göring.
Photo: Keystone
Hitler fait un pas de plus vers la guerre le 23 août 1939 en signant un pacte de non-agression avec Moscou, également entré dans l'histoire sous le nom de «Pacte germano-soviétique», «Pacte Hitler-Staline» ou «Pacte Molotov-Ribbentrop». Mais c'est le protocole additionnel secret qu’il contient qui est le plus important. Le Reich allemand et l'Union soviétique y définissent la répartition de l'Europe centrale et orientale en cas de guerre: Moscou devait obtenir la Finlande, la Bessarabie et les États baltes d'Estonie et de Lettonie. À l'origine, la Lituanie devait revenir au Reich allemand et la Pologne devait quant à elle être répartie entre les deux pays. Sur la photo: Joseph Staline (2e en partant de la droite), le ministre soviétique des Affaires étrangères Viatcheslav Molotov (assis) et le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop (3e en partant de la droite) lors de la signature du traité à Moscou.
Photo: Keystone
Fort de ce pacte de non-agression, Hitler peut continuer son escalade et faire avancer ses prétentions territoriales sur la Pologne, car il n'a plus à craindre d'agression de la part de l'Union soviétique. Le IIIe Reich demande désormais l'annulation d’autres dispositions du Traité de Versailles: le Reich veut récupérer la ville libre de Dantzig ainsi qu’un corridor pour rattacher la Prusse orientale au Reich, ce que la Pologne refuse. Sur la photo: en 1938, un professeur allemand explique à ses élèves l'importance stratégique de Dantzig.
Photo: Getty Images
Le Führer avait initialement donné l'ordre d'attaquer la Pologne le 26 août, mais recule au dernier moment. Les Britanniques et le gouvernement polonais viennent en effet de signer un pacte formel d'assistance mutuelle et Mussolini a laissé entendre que l'Italie ne participerait pas à une guerre. Mais ces évolutions diplomatiques ne retiennent pas longtemps l’attaque d’Hitler. Le lendemain de la simulation de l'attaque d'un groupe de francs-tireurs polonais contre un émetteur radio à Gleiwitz, le 1er septembre 1939, la Wehrmacht donne l'assaut. La plus grande catastrophe du XXe siècle peut commencer. Sur la photo: des soldats de la Wehrmacht abattent une barrière à la frontière germano-polonaise le 1er septembre 1939.
Photo: Keystone
«Cette nuit, pour la première fois, des soldats réguliers polonais ont tiré sur notre territoire. Depuis 5 h 45, nous répliquons et désormais les bombes répondront aux bombes!», annonce Hitler le 1er septembre 1939 dans un discours retransmis à la radio. Sur la photo: Adolf Hitler lors de son discours au Reichstag le 1er septembre 1939.
Photo: Keystone
Auparavant, dans le port de Dantzig, le navire «Schleswig-Holstein» avait ouvert le feu sur la Westerplatte, une presqu'île de l'enclave polonaise. Le 1er septembre, dès le petit matin, l'armée de l’air allemande commence à attaquer la ville polonaise de Wielun. Il s'agit probablement du premier combat de la Seconde Guerre mondiale. Sur la photo: des incendies font rage du côté polonais suite aux tirs du «Schleswig-Holstein».
Photo: Keystone
L'attaque de la Pologne, qui va à l'encontre des droits de l'homme, est menée par les envahisseurs allemands sous forme de «Blitzkrieg» ou guerre éclair et dure quelques semaines, jusqu'à l'arrêt des combats le 6 octobre 1939. Dans ce combat inégal, les unités allemandes, motorisées, modernes et très bien équipées, comptant environ 1,5 million d'hommes, sont combattues par des Polonais désespérés, parfois à cheval et uniquement équipés de lances et de sabres. Sur la photo: une unité de la cavalerie polonaise se prépare à l'attaque en 1939.
Photo: Getty Images
Dès le 3 septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne, dans le cadre de leur traité d'assistance mutuelle avec la Pologne, déclarent la guerre au Reich allemand, mais restent d'abord inactives sur le plan militaire et ne peuvent pas soulager efficacement la Pologne alliée. Sur la photo: le Premier ministre britannique Neville Chamberlain déclare l'entrée en guerre des Britanniques le 3 septembre 1939 dans une allocution radiophonique.
Photo: Getty Imgaes
Au cours du premier hiver de la guerre, celui de 1939/40, le plus froid depuis une centaine d'années dans une grande partie de l'Europe, entrent officiellement en guerre, outre le Reich allemand, la République de Slovaquie et la Pologne, la France, l'Union soviétique et certains des États du Commonwealth: le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Inde et l'Union sud-africaine. Cet hiver-là, la situation reste calme dans l'ensemble. Seule la Guerre d'Hiver entre la Finlande et l'Union soviétique fait rage et vise à créer en Carélie une zone-tampon pour protéger Leningrad. Lorsque cette guerre prend fin le 13 mars 1940, la Finlande a certes préservé son indépendance, mais doit faire des concessions territoriales considérables à l'Union soviétique. 70'000 Finlandais sont morts ou ont été blessés pendant ces combats. On estime que cette guerre a également fait beaucoup de victimes dans l'Armée rouge. La guerre mondiale dégénère rapidement en 1940. Et seulement cinq ans plus tard, l'Allemagne capitule les 8 et 9 mai 1945 et le Japon, le 2 septembre 1945. La guerre a coûté la vie à environ 60 millions de soldats et de civils, dont 6 millions sont morts dans les camps de concentration et d'extermination nazis. Sur la photo: des soldats finlandais sur le front russe en 1939.
Le feld-maréchal Erwin Rommel (1891-1944) dans son Horch 901 en Afrique du Nord. Les nazis ont fait du «Renard du Désert» une légende vivante.
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Même s’il n’était pas membre du NSDAP, Rommel était considéré comme le «général préféré d’Hitler» et lui aurait été fidèle jusqu’à la fin.
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Dans le musée consacré à Rommel à Herrlingen près d’Ulm, des portraits du maréchal côtoient une maquette en bois de char d’assaut offerte par des anciens combattants britanniques en Afrique. On y trouve un ramassis d’objets de dévotion, mais aussi des lettres et des documents du plus grand intérêt sur le plan historique et militaire. En octobre 1943, la famille Rommel avait quitté Wiener-Neustadt pour s’installer dans ce petit village à l’ouest d’Ulm.
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Erwin Rommel en 1943 avec les enfants de Joseph Goebbels, proche confident d’Hitler et ministre du Reich à l’éducation du peuple et à la propagande. Pendant le Troisième Reich, Goebbels a fait de l’ambitieux Rommel un véritable héros national.
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Plus tard, le très populaire «Renard du Désert» a été contraint de se retirer secrètement d’Afrique, la défaite étant devenue inévitable. Goebbels nota à l’époque dans son journal que Rommel «n’était pas un pantin que l’on pouvait manipuler à sa guise».
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La maison dans laquelle vivait Erwin Rommel à Herrlingen. Le 14 octobre 1944, une Mercedes noire stoppe devant la résidence. Au volant, un SS, à l’arrière, les généraux de la Wehrmacht Wilhelm Burgdorf et Ernst Maisel.
Photo: dpa
La délégation de Berlin est venue reprocher à Rommel d’être impliqué dans la conspiration contre Hitler, et d’avoir eu connaissance de la tentative d’assassinat du 20 juillet 1944. Le général Burgdorf rapporte des déclarations de conspirateurs selon lesquelles Rommel est entré en résistance lors de sa dernière affectation sur le mur de l’Atlantique en France (photo).
Photo: Getty Images
Rommel nie toute implication dans la tentative d’assassinat d’Hitler jusqu’au bout, mais il accepte finalement de se suicider sous la contrainte. Après la conversation, il dit au revoir à sa femme Lucie-Maria et à son fils Manfred, futur maire de Stuttgart, également présent. Puis il part avec les deux généraux dans la voiture.
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La Mercedes s’arrête peu après la sortie du village d’Herrlingen. Une fois les généraux et le chauffeur descendus du véhicule, Rommel avale le poison et s’effondre peu de temps après.
Photo: dpa
Rommel est conduit dans un hôpital d’Ulm, où les médecins attestent qu’il a succombé à une crise cardiaque. Officiellement, le feld-maréchal est mort suite à un accident de voiture.
Photo: Getty Images
Hitler fit donner à Rommel des funérailles nationales. Ses obsèques se sont déroulées le 18 octobre 1944 à l’hôtel de ville d’Ulm. L’éloge funèbre a été prononcé par le feld-maréchal Gerd von Rundstedt. Hitler fit envoyer une énorme couronne (à droite de la photo).
Photo: ADN-Zentralbild/ Archiv CC BY-SA 3.0
A Herrlingen, l’exposition consacrée au feld-maréchal, la stèle commémorative et la tombe de Rommel sont aujourd’hui presque plus visités par les étrangers que par les Allemands, comme le rapporte Karlo Hafner, historien amateur et ancien directeur d’école. Principalement des Américains, des Français, des Britanniques et même des Chinois. «Nous essayons de montrer à la fois le côté lumineux et le côté sombre de Rommel.»
Photo: dpa
Au musée, Hafner (avec une brochure sur la photo) propose aux visiteurs un jeu de rôle permettant de montrer le pire et le meilleur du personnage de Rommel. Il adore notamment proposer ce jeu aux soldats de la Bundeswehr. Les participants tirent chacun une carte portant une inscription («héros national», «fonceur», «fasciste», «criminel de guerre», «héros nazi» ou «résistant») et sont invités à s’exprimer dans le cadre d’un débat.
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