Sri Lanka – Suisse Une employée de l'ambassade suisse arrêtée, Berne s'inquiète

ATS

16.12.2019 - 18:07

La police sri-lankaise accuse l'employée de l'ambassade de Suisse à Colombo de faux témoignage.
La police sri-lankaise accuse l'employée de l'ambassade de Suisse à Colombo de faux témoignage.
Source: KEYSTONE/EPA/CHAMILA KARUNARATHNE

La police du Sri Lanka a arrêté lundi une employée sri-lankaise de l'ambassade suisse à Colombo, pour faux témoignage, a indiqué mardi le DFAE. Se disant «préoccupé» par la décision, il exige que les autorités sri-lankaises protègent mieux les droits de son employée.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) assure dans un communiqué qu'il continue à la soutenir. D'après la diplomatie suisse, la collaboratrice a été enlevée le 25 novembre dans une voiture et forcée de révéler des informations confidentielles en lien avec son travail, un jour après qu'un policier sri-lankais de haut rang a demandé l'asile en Suisse.

Le DFAE rappelle dans son communiqué qu'il a demandé à plusieurs reprises que les règles d'un Etat de droit soient respectées. Il critique en particulier un interrogatoire de 30 heures réparties sur trois jours que son employée a subi, malgré un mauvais état de santé. .

Le département demande à nouveau aux autorités judiciaires sri-lankaises de respecter ses propres règles, ainsi que les normes internationales. Il souligne que la réputation du Sri Lanka en tant qu'État de droit est en jeu.

Inculpation incertaine

Le procureur général du Sri Lanka a demandé à la police d'arrêter l'employée «et de la traduire en justice pour avoir attisé la désaffection contre le gouvernement [sri-lankais, ndlr] et avoir fabriqué de fausses preuves destinées à être utilisée dans une procédure judiciaire», ont annoncé lundi les autorités sri-lankaises.

Il n'était pas clair dans l'immédiat si la femme était formellement inculpée. Selon le DailyMirror online, elle a été mise en détention provisoire jusqu'au 30 décembre.

Le cas de l'employée arrêtée est au centre d'un incident diplomatique entre Berne et Colombo. Le Sri Lanka met en doute le récit de la femme. A la fin novembre, le DFAE avait déclaré «considérer l'incident comme très grave et constituant une attaque inacceptable contre l'une de ses missions diplomatiques et ses employés». L'ambassadeur avait protesté auprès du gouvernement sri-lankais.

Enquêtes au Sri-Lanka

Selon des médias, la collaboratrice aurait été forcée d'ouvrir son téléphone portable et de révéler les noms de Sri-Lankais qui avaient demandé l'asile en Suisse, notamment d'un officier de police de haut rang. Elle aurait également été interrogée au sujet du visa accordé au policier sri-lankais qui a fui en Suisse.

Ce dernier enquêtait sur plusieurs affaires impliquant le puissant clan des Rajapaksa, qui a repris le pouvoir avec l'élection de Gotabaya Rajapaksa à la présidence le mois dernier. Son frère Mahinda, président de 2005 à 2015, a été nommé premier ministre.

Les enquêtes portent sur des enlèvements et des assassinats de journalistes entre 2005 et 2015, période pendant laquelle Mahinda Rajapaksa était président.

Le gouvernement sri-lankais avait appelé au début du mois les autorités de l'immigration dans les aéroports à empêcher tout officier de police de quitter le pays sans autorisation.

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