Présidentielle américaine Trump attaqué sur sa gestion du Covid-19

ATS

23.10.2020 - 08:00

Le président américain Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés jeudi à Nashville lors d'un ultime débat à douze jours de la présidentielle américaine. La tonalité des échanges a été plutôt constructive et respectueuse, mais ne devrait pas changer la dynamique.

Visiblement désireux d'offrir un visage plus discipliné, après un premier tête-à-tête cacophonique, le président sortant, à la traîne dans les sondages, a accusé son adversaire démocrate vouloir «reconfiner» le pays en raison du Covid-19.

«Quelqu'un qui est responsable d'autant de morts ne devrait pas pouvoir rester président des Etats-Unis d'Amérique», a lancé le candidat démocrate, en prédisant «un hiver sombre» pour le pays le plus endeuillé au monde, avec plus de 222'000 décès dus au coronavirus.

Le vieux routier de la politique a reproché au président républicain de ne «toujours pas avoir de plan» pour endiguer la maladie. «Il n'y a pas un seul scientifique sérieux au monde qui pense que cela va disparaître bientôt», a-t-il martelé.

«Nous le combattons très fermement», a répondu le locataire de la Maison-Blanche, arrivé sans masque sur la scène, trois semaines après avoir été diagnostiqué positif au coronavirus.

Leçons retenues

Les échanges, bien que vifs, étaient nettement plus audibles que la fois précédente, lorsque le démocrate de 77 ans avait traité le 45e président des Etats-Unis, 74 ans, de «menteur», de «raciste» puis de «clown». «Il n'y a rien d'intelligent en vous», avait rétorqué l'ex-homme d'affaires.

«Les deux candidats ont clairement retenu les leçons de leur premier débat», a déclaré Aaron Kall, enseignant à l'université du Michigan et spécialiste des duels présidentiels. «Un statu quo à l'issue du débat de ce soir sera probablement perçu comme une bonne nouvelle pour la campagne de M. Biden, qui bénéficie d'une avance stable dans les sondages au niveau national et dans les Etats-clés», a-t-il ajouté.

A Donald Trump qui l'accusait de vouloir mettre en place la politique de «la gauche radicale», Joe Biden a rappelé qu'il l'avait emporté lors des primaires démocrates, où d'autres candidats étaient plus ancrés à gauche que lui. «Il est un peu perdu, il croit qu'il affronte quelqu'un d'autre. il affronte Joe Biden!«, a-t-il ironisé.

«Vous devez une explication»

Pour éviter la cacophonie, les organisateurs avaient décidé cette fois de couper le micro d'un candidat pendant les deux premières minutes de prise de parole de l'autre pour chacune des questions, sur la pandémie, les questions raciales, le changement climatique ou encore la politique étrangère.

Donald Trump a demandé à Joe Biden de «s'expliquer» sur des allégations de corruption au sujet des activités de son fils Hunter en Chine et en Ukraine, quand le candidat démocrate était vice-président de Barack Obama (2009-2017).

«Joe, je pense que vous devez une explication aux Américains», a insisté le président-candidat, qui a accentué ces derniers jours ses attaques personnelles sur l'intégrité de son adversaire, martelant, sans éléments concrets à l'appui, que la famille Biden est une «entreprise criminelle».

«Que cachez-vous?»

«Vous étiez vice-président quand c'est arrivé et cela n'aurait jamais dû arriver», a ajouté l'ex-magnat de l'immobilier, qui avait invité dans le public un ex-associé d'Hunter Biden, qui accuse le fils du candidat d'avoir utilisé son nom de famille pour gagner «des millions» à l'étranger, avec l'assentiment de son père.

«Jamais de ma vie je n'ai pris un centime d'une source étrangère», a protesté le démocrate, qui a jusqu'ici esquivé les questions sur ce sujet. «Ce n'est pas vrai, pas vrai», a-t-il dit à plusieurs reprises. Il a contre-attaqué en reprochant au président de n'avoir jamais accepté de publier ses déclarations d'impôts. «Que cachez-vous?«, a-t-il demandé.

Les parois en plexiglas, qui avaient été installées sur la scène pour séparer les deux septuagénaires, ont finalement été retirées.

Plus de 47 millions d'Américains ont voté par courrier ou en personne, soit près de 35% de la participation totale d'il y a quatre ans, selon l'organisation indépendante Elections Project.

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ATS