Etats-Unis Relance américaine: Trump prêt à agir

ATS

8.8.2020 - 06:05

«Si les démocrates continuent de tenir ce soutien crucial en otage, j'agirai par mon autorité de président pour donner aux Américains le soutien dont ils ont besoin», a déclaré Donald Trump.
«Si les démocrates continuent de tenir ce soutien crucial en otage, j'agirai par mon autorité de président pour donner aux Américains le soutien dont ils ont besoin», a déclaré Donald Trump.
Source: KEYSTONE/AP/Susan Walsh

Donald Trump est prêt à signer des décrets «d'ici la fin de la semaine» pour venir en aide aux Américains menacés d'expulsion et frappés par le chômage à cause de la pandémie. Les négociations entre la Maison-Blanche et les démocrates n'ont jusqu'ici rien donné.

Les deux camps négocient depuis deux semaines. Un accord est nécessaire puisque les démocrates contrôlent la Chambre des représentants et les républicains le Sénat.

«Si les démocrates continuent de tenir ce soutien crucial en otage, j'agirai par mon autorité de président pour donner aux Américains le soutien dont ils ont besoin», a déclaré Donald Trump, lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte dans la soirée à son golf de Bedminster, dans le New Jersey.

Après une nouvelle réunion infructueuse vendredi, ses conseillers avaient indiqué que des premiers décrets pourraient être adoptés dès «ce week-end» mais le président républicain n'a pas donné de date précise et a indiqué que les discussions se poursuivraient.

«Cela pourrait arriver d'ici la fin de la semaine, ils sont en train d'être rédigés par les avocats en ce moment», a-t-il déclaré. «Mon administration continue de travailler de bonne foi pour parvenir à un accord avec les démocrates du Congrès».

«Faibles et insuffisants»

Les décrets envisagés portent sur quatre grands points:

- Des coupes dans les charges salariales, qui s'appliqueraient «jusqu'à la fin de l'année et seraient rétroactives jusqu'au 1er juillet», a expliqué Donald Trump.

- Une allocation chômage prolongée «jusqu'à la fin de l'année» mais dont il n'a pas précisé le montant.

- Un prolongement du moratoire sur les expulsions de locataires.

- Une suspension du remboursement des emprunts étudiants.

«Cela serait bien de le faire avec les démocrates mais ils sont juste intéressés par une chose: protéger ceux qui ont mal géré des villes et Etats» démocrates, a affirmé le président républicain, en référence à l'aide qu'exige l'opposition pour les Etats et collectivités locales, démocrates comme républicains, en première ligne dans la réponse au Covid-19 dans ce pays fédéral.

Les décrets, «faibles et insuffisants», ne feront que reporter les paiements et ne seront donc «pas efficaces», avait mis en garde plus tôt le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.

Toutes les parties se sont toutefois montrées prêtes vendredi à poursuivre les négociations. Les démocrates avaient proposé dès le mois de mai des mesures à hauteur de 3000 milliards de dollars, face à 1000 milliards côté républicain.

«Perdre son élan»

«En l'absence d'aide budgétaire supplémentaire, l'économie dans son ensemble risque de perdre son élan», ont averti les analystes d'Oxford Economics.

Car les milliards de dollars distribués depuis le mois de mars ont permis à des entreprises de continuer à payer les salaires, ou à des ménages de continuer à consommer, évitant à des commerces de mettre la clé sous la porte.

Le plan titanesque de 2200 milliards de dollars adopté fin mars incluait un moratoire pour empêcher les expulsions, et une aide de 600 dollars par semaine pour les chômeurs, en plus de celles allouées par les Etats.

Ces mesures sont arrivées à terme fin juillet. La prolongation de cette aide, qui a empêché des millions de foyers de tomber dans la pauvreté, ne fait pas débat. Mais le montant de l'allocation chômage est l'un des grands points de désaccord: les républicains proposent de l'abaisser à 200 dollars, la Maison Blanche négocie 400 dollars, et les démocrates veulent conserver 600 dollars.

Chômage en baisse

Le taux de chômage a continué à reculer en juillet, à 10,2% contre 11,1% en juin. Il est désormais bien loin des 14,7% du mois d'avril, mais toujours très supérieur aux 3,5% de février.

Les licenciements de mars et avril ont été si massifs que les emplois créés depuis mai laissent encore des dizaines de millions d'Américains sans travail.

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