Birmanie Le forces de sécurité sur le qui-vive après une nuit d'arrestations

ATS

9.3.2021 - 05:07

Les forces de sécurité se sont déployées mardi à Rangoun après avoir encerclé des centaines de manifestants pro-démocratie dans le centre-ville la nuit dernière. Elles ont multiplié les raids contre des habitations et les arrestations.

Keystone-SDA

Les forces de sécurité ont fouillé les maisons à Rangoun à la recherche de manifestants et des détonations ont été régulièrement entendues.
Les forces de sécurité ont fouillé les maisons à Rangoun à la recherche de manifestants et des détonations ont été régulièrement entendues.
ATS

Des axes de la capitale économique étaient bloqués mardi matin par les militaires, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les commerçants se dépêchaient d'écouler leur marchandise avant d'éventuelles nouvelles violences

Dans la nuit de lundi à mardi, des centaines de contestataires, dont de nombreuses Birmanes venues célébrer la journée internationale des droits des femmes, ont été acculés pendant des heures dans le quartier de Sanchaung, théâtre de multiples rassemblements anti-junte ces derniers jours. Les forces de sécurité ont fouillé les maisons à la recherche de manifestants et des détonations ont été régulièrement entendues.

Quiconque sera surpris en train de cacher des protestataires sera puni, ont averti les médias d'Etat. «La police a inspecté toutes les habitations de la rue. Ils sont venus dans notre appartement, mais nous n'avions caché personne», a relaté un résident. «Ils nous ont dit de ne pas les regarder, sinon ils allaient tirer», a raconté un autre.

Couvre-feu bravé

Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, selon des témoignages recueillis par l'AFP. Pour soutenir les manifestants assiégés, des centaines d'habitants ont bravé le couvre-feu imposé par les autorités en descendant dans les rues. «Libérez les étudiants», ont-ils scandé, les forces de sécurité tirant, notamment des grenades assourdissantes, pour tenter de les disperser.

Les protestataires ont pu quitter le quartier aux premières heures du jour.

«La patience du gouvernement est épuisée», ont mis en garde les médias d'Etat après cinq semaines de manifestations pro-démocratie quotidiennes. Les événements de Sanchaung ont conduit à un nouveau concert de protestations internationales.

La junte militaire poursuit plus que jamais sa répression pour tenter d'éteindre l'insurrection pacifique contre le coup d'Etat qui a renversé Aung San Suu Kyi le 1er février. Trois manifestants ont été tués lundi et plusieurs blessés.