Brésil Projet de coup d'Etat contre Lula: un proche de Bolsonaro arrêté

ATS

14.12.2024 - 17:36

Un ex-ministre de la Défense du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, soupçonné d'entrave à l'enquête sur un projet présumé de coup d'Etat, a été arrêté samedi au Brésil.

Ministre en 2021-2022, M. Braga Netto (D) fut ensuite le colistier de M. Bolsonaro à l'élection présidentielle d'octobre 2022, qu'ils ont perdue face à l'actuel chef de l'Etat de gauche, Lula
Ministre en 2021-2022, M. Braga Netto (D) fut ensuite le colistier de M. Bolsonaro à l'élection présidentielle d'octobre 2022, qu'ils ont perdue face à l'actuel chef de l'Etat de gauche, Lula
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Dans le cadre de perquisitions visant des «personnes qui feraient obstruction» à la production de preuves, selon la police fédérale (PF), le général Walter «Braga Netto a été arrêté», a déclaré à l'AFP une source policière.

Ministre en 2021-2022, il fut ensuite le colistier de M. Bolsonaro à l'élection présidentielle d'octobre 2022, qu'ils ont perdue face à l'actuel chef de l'Etat de gauche, Lula.

Fin novembre, la PF avait recommandé d'inculper M. Bolsonaro, 69 ans, et plusieurs de ses proches, pour leur implication présumée dans ce projet de coup d'Etat visant à empêcher l'investiture de Lula.

Parmi eux, M. Braga Netto, dont la détention a été ordonnée par un juge du Tribunal fédéral suprême (STF), Alexandre de Moraes, à la suite d'une demande de la PF.

«Participation active»

Selon les éléments de l'enquête, M. Braga Netto a eu une «participation active» dans la tentative de faire pression sur des commandants des forces armées brésiliennes pour «rejoindre le projet de coup d'Etat».

Le général serait aussi impliqué dans l'obtention et la remise de fonds pour des opérations de surveillance, et pour «la planification d'enlèvements et, possiblement, d'homicides de personnes dépositaires de l'autorité publique».

Il aurait aussi agi pour avoir des informations protégées par le secret judiciaire sur le déroulement de l'enquête.

Le général avait déjà été l'objet d'une opération policière en février dans le cadre de l'enquête sur «l'organisation criminelle qui a agi dans la tentative de coup d'Etat», mais n'avait pas alors été incarcéré.

La police fédérale estime que M. Bolsonaro et 36 de ses proches devraient être poursuivis pour «les crimes d'abolition violente de l'Etat de droit, de coup d'Etat et d'organisation criminelle».

La PF a rassemblé des preuves pendant deux ans et rédigé un rapport de 884 pages, désormais entre les mains du procureur de la République Paulo Gonet, qui doit décider s'il donne suite aux demandes d'inculpation.

Selon les enquêteurs, M. Bolsonaro avait «pleinement conscience» des «actes clandestins visant à abolir l'Etat de droit» et y avait «participé activement».

«Poignard vert et jaune»

Il avait en outre «pleinement conscience» d'une opération visant à assassiner Lula.

Outre le leader de gauche, les assassinats d'autres personnes étaient également prévus, notamment Geraldo Alckmin, alors vice-président élu, et le juge de Moraes, qui mène plusieurs enquêtes visant M. Bolsonaro et son entourage.

Appelé «Poignard vert et jaune», le projet de tuer Lula aurait été discuté dans la maison même du général Braga Netto. Et le plan en a été imprimé au Planalto, le palais présidentiel, selon les enquêteurs.

Parmi les preuves réunies par la PF figure aussi un manuscrit saisi au siège du Parti libéral (PL) de M. Bolsonaro, dans les affaires d'un conseiller de M. Braga Netto.

Sous le nom de code «Opération 142», le document mentionne des options comme «interruption du processus de transition», «annulation des élections» et «prorogation des mandats».

Lula l'avait emporté d'une courte marge au second tour de la présidentielle, fin octobre 2022, et avait entamé son troisième mandat le 1er janvier 2023. Il avait déjà été président de 2003 à 2010.

Le coup d'Etat n'a pas eu lieu, mais le 8 janvier 2023, quelques jours après l'investiture de Lula, des milliers de partisans de Jair Bolsonaro avaient envahi et vandalisé à Brasilia les bâtiments abritant la présidence, le STF et le Parlement.

M. Bolsonaro, qui était parti quelques jours avant aux Etats-Unis, fait l'objet d'une autre enquête pour déterminer s'il était à l'origine de ces émeutes.