Présidentielle américaine Obama appelle à se mobiliser contre Trump

ATS

22.10.2020 - 06:23

L'ex-président américain Barack Obama a appelé mercredi les démocrates à se mobiliser d'ici au 3 novembre pour leur candidat à la Maison-Blanche, Joe Biden. Il ne faut pas croire que l'élection est déjà gagnée car les sondages lui sont favorables, a-t-il averti.

«Je ne m'intéresse pas aux sondages», a lancé l'ancien président à Philadelphie, rappelant qu'ils étaient favorables en 2016 à Hillary Clinton avant sa défaite surprise. «Beaucoup de gens sont restés chez eux, ont été flemmards et complaisants», a-t-il souligné. «Pas cette fois! Pas lors de cette élection!«, a-t-il martelé, à treize jours du scrutin.

Dans un réquisitoire cinglant contre son successeur, Barack Obama a dénoncé un président qui s'est montré incapable de prendre son poste «au sérieux». «Tweeter en regardant la télévision ne résout pas les problèmes», a-t-il lâché, lors d'une réunion de campagne en mode «drive in» devant des sympathisants à bord de leur voiture, coronavirus oblige.

Barack Obama a été président des Etats-Unis de 2008 à 2016.
Barack Obama a été président des Etats-Unis de 2008 à 2016.
Source: KEYSTONE/AP/Matt Slocum

Biden chez lui, Trump à Gastonia

«La pandémie aurait été difficile pour n'importe quel président», a reconnu Barack Obama. «Mais le niveau d'incompétence et de désinformation, le nombre de gens qui ne seraient peut-être pas morts, si nous n'avions fait que les choses évidentes», a-t-il lâché. Avec plus de 221'000 morts du Covid-19, les Etats-Unis affichent le plus lourd bilan du monde pour un seul pays.

Si Barack Obama a fait son retour en pleine lumière après des mois de campagne virtuelle, Joe Biden n'avait, pour le troisième jour consécutif, rien à son programme public mercredi. Donald Trump continuait lui de sillonner les Etats-Unis.

Le tempétueux président, 74 ans, récemment remis du Covid-19, était à Gastonia, en Caroline du Nord, un Etat-clé. Le républicain a accentué ces derniers jours ses attaques personnelles contre son adversaire. Il martèle depuis plusieurs semaines, sans éléments concrets à l'appui, que la famille Biden est une «entreprise criminelle».

Dernier débat jeudi

Les deux candidats à la Maison-Blanche doivent se retrouver jeudi soir à Nashville pour leur dernier duel télévisé. Leur premier débat, à la fin septembre, avait tourné au pugilat. Pour éviter la cacophonie de leur premier affrontement, les micros des deux candidats seront coupés lorsqu'ils n'auront pas la parole.

Plus de 40 millions d'Américains ont déjà voté par courrier ou en personne, soit quelque 30% de la participation totale en 2016, selon l'organisation indépendante Elections Project.

En 2016, la Russie avait interféré dans l'élection américaine au profit de Donald Trump, dont l'équipe de campagne a été accusée de collusion avec Moscou, avaient indiqué après le scrutin les agences de renseignements américaines.

Or, mercredi soir, le directeur du renseignement américain John Ratcliffe a accusé la Russie et l'Iran d'avoir mis la main sur les données de certains électeurs américains et d'avoir entrepris des actions pour les influencer à l'approche de la présidentielle du 3 novembre.

L'Iran a ainsi envoyé des e-mails «visant à intimider les électeurs, à inciter aux troubles sociaux et à nuire au président Trump», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.

«Actions spécifiques» de Moscou

Moscou et Téhéran «ont entrepris des actions spécifiques pour influencer l'opinion publique en lien avec notre élection [...] Nous avons pu confirmer que des informations sur les listes électorales avaient été obtenues par l'Iran et, séparément, par la Russie», a-t-il ajouté.

«Ces données peuvent être utilisées par des acteurs étrangers pour tenter de donner de fausses informations à des électeurs inscrits sur les listes, dont ils espèrent qu'elles sèmeront la confusion et le chaos et saperont la confiance dans la démocratie américaine», a-t-il encore dit.

Cette annonce a été faite après que des électeurs démocrates ont indiqué avoir reçu des e-mails menaçants qui leur étaient personnellement adressés, au nom des «Proud Boys», un groupuscule d'extrême droite. Les messages leur intimaient l'ordre de voter pour Donald Trump.

«Nous sommes en possession de toutes vos informations. Vous êtes actuellement enregistré comme démocrate et nous le savons parce que nous avons accès à l'infrastructure électorale tout entière», disait l'un de ces e-mails. «Vous allez voter Trump le jour de l'élection, ou vous aurez affaire à nous».

Le directeur du renseignement a également affirmé que l'Iran, bête noire de Donald Trump, avait diffusé une vidéo laissant entendre que des gens pouvaient envoyer des bulletins de vote frauduleux, y compris de l'étranger.

Page spéciale USA 2020 Retour à la page d'accueil

ATS