La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour Gaza a transmis mardi aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU le sentiment d'abandon des Palestiniens en l'absence de «volonté politique» pour améliorer l'aide. Ils «survivent» dans des «conditions inhumaines», dit elle.
11.12.2024, 01:56
11.12.2024, 07:27
ATS
«J'ai peint un tableau très très lugubre, alors que les civils à Gaza continuent à souffrir», a déclaré Sigrid Kaag à la presse après avoir fait son rapport régulier au Conseil de sécurité lors d'une réunion à huis clos. «Comme je l'ai dit au conseil, je me suis rendue à Gaza dans différents rôles au cours de ma carrière depuis les années 1980 [...] mais rien ne vous prépare à ce que vous voyez, à ce que vous entendez».
«Les gens se sentent abandonnés par nous tous, et je l'ai dit au conseil», a-t-elle insisté. Ils demandent «où est la communauté internationale».
Et «en réponse au cessez-le-feu au Liban, les Palestiniens s'inquiètent: 'Serons-nous oubliés ou est-ce que ce sera notre tour ensuite?», a-t-elle ajouté, décrivant des habitants qui vivent entre «un peu d'espoir et un désespoir extrême».
La diplomate néerlandaise a été nommée il y a un an à la demande du Conseil de sécurité pour coordonner l'aide humanitaire à Gaza. Mais l'ampleur de cette aide reste largement insuffisante pour faire face à une situation catastrophique, répète inlassablement l'ONU, déplorant notamment le nombre important de mouvements de convois humanitaires refusés par les autorités israéliennes.
«Aucun système ne peut se substituer ou compenser l'absence ou le manque de volonté politique. C'est politique, il s'agit d'une volonté politique et d'un choix politique», a insisté Sigrid Kaag.
Le 7 octobre 2023, une attaque du Hamas palestinien a entraîné la mort de 1208 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
La campagne militaire de représailles lancée par Israël a fait au moins 44'786 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.