Echange avec Poutine«Le pire est à venir», estime Macron
ATS
3.3.2022 - 15:16
Emmanuel Macron pense que «le pire est à venir» en Ukraine après son échange avec Vladimir Poutine, qui a fait part de «sa très grande détermination» à poursuivre son offensive, dont le but est «de prendre le contrôle» de tout le pays, selon l'Elysée.
03.03.2022, 15:16
03.03.2022, 16:15
ATS
Lors d'une discussion téléphonique d'une heure et demie à sa demande, le président russe a affirmé à son homologue français que l'opération de l'armée russe se développait «selon le plan» prévu par Moscou et qu'elle allait «s'aggraver» si les Ukrainiens n'acceptaient pas ses conditions, a indiqué la présidence.
«L'anticipation du président (Macron) est que le pire est à venir compte tenu de ce que lui a dit le président Poutine», selon l'Elysée.
«Sans compromis»
«La Russie a l'intention de poursuivre sans faire de compromis son combat contre les membres des groupes nationalistes qui commettent des crimes de guerre», a déclaré M. Poutine lors de cet entretien, a, de son côté, rapporté le Kremlin dans un communiqué.
Lors de cette conversation qualifiée de «franche» par le Kremlin, le dirigeant russe a en outre «commenté par le menu le discours prononcé la veille par le président français sur la guerre en Ukraine, exprimant son désaccord avec plusieurs de ses thèses. Cela concerne en particulier la déclaration d'Emmanuel Macron qualifiant de ‹mensonge› le fait que la Russie combat le nazisme en Ukraine», selon le Kremlin.
Moscou présente son invasion de l'Ukraine, qui s'accompagne de bombardements sur plusieurs villes ayant tué de nombreux civils, comme une «opération spéciale» circonscrite à l'est du pays et visant notamment à «dénazifier» l'Etat ukrainien. L'actuel président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est de confession juive.
La Russie est «l'agresseur»
Lors d'une adresse à la nation consacrée à l'Ukraine mercredi soir, M. Macron avait insisté sur le fait que «la Russie n'est pas agressée, elle est l'agresseur». «Cette guerre n'est pas un conflit entre l'Otan et la Russie» et «encore moins une lutte contre le nazisme, c'est un mensonge», avait-il affirmé.
Alors que de nouveaux pourparlers doivent avoir lieu jeudi à la frontière polono-bélarusse entre une délégation ukrainienne et des responsables russes, M. Poutine a également menacé d'allonger la liste d'exigences de Moscou.
«Nous parlons de la démilitarisation et d'un statut neutre de l'Ukraine, afin que jamais une menace quelconque visant la Russie n'émane de ce territoire», a déclaré M. Poutine à M. Macron, selon le Kremlin. «Toute tentative de gagner du temps par les négociations ne mènera qu'à l'ajout d'exigences supplémentaires vis-à-vis de Kiev», a-t-il mis en garde.
Au moment où l'ONU et nombre d'ONG s'alarment de la situation des populations civiles en Ukraine, M. Poutine s'est par ailleurs dit prêt à «coopérer avec des partenaires étrangers afin de résoudre les problèmes humanitaires». L'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a débuté le 24 février, a suscité un tollé mondial et une pluie de sanctions économiques contre Moscou.