Le Hezbollah menace L'«assassinat» du numéro 2 du Hamas ne restera pas «impuni»

ATS

2.1.2024 - 18:11

Le numéro deux du Hamas a été tué mardi dans une frappe attribuée à Israël près de Beyrouth, ont annoncé le mouvement islamiste palestinien et des responsables libanais. Cet incident ravive les craintes d'une extension du conflit opposant à Gaza le Hamas et Israël.

De nombreuses personnes se sont réunies sur le site de l'explosion qui a coûté la vie à six personnes dont le numéro deux du Hamas.
De nombreuses personnes se sont réunies sur le site de l'explosion qui a coûté la vie à six personnes dont le numéro deux du Hamas.
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Keystone-SDA

Exilé au Liban depuis plusieurs années, Saleh al-Arouri a été tué dans une frappe imputée à l'armée israélienne qui a visé le bureau du Hamas dans la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du Hezbollah pro-iranien, selon deux responsables libanais de la sécurité.

Après avoir passé près de vingt ans dans les prisons israéliennes, Saleh al-Arouri avait été libéré en 2010 à la condition qu'il s'exile.
Après avoir passé près de vingt ans dans les prisons israéliennes, Saleh al-Arouri avait été libéré en 2010 à la condition qu'il s'exile.
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Selon le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, qui a fustigé un «acte terroriste» et assuré que le mouvement ne serait «jamais vaincu», deux chefs de la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, Samir Fandi et Azzam al-Aqraa, ont aussi été tués dans la frappe. Tout comme quatre autres cadres du mouvement, Mahmoud Zaki Chahine, Mohammad Bashasha, Mohammad al-Raïs et Ahmad Hammoud.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué «ne pas commenter les informations des médias étrangers». Son porte-parole Daniel Hagari, sans évoquer directement la frappe qui a tué Salah al-Arouri, a affirmé dans la soirée qu'elle était prête à faire face à «tout scénario», alors que la mort du dirigeant du Hamas au Liban a ravivé les craintes d'un embrasement régional.

Un «assassinat» qui ne «restera pas impuni»

Mardi soir, le Hezbollah libanais, qui soutient le Hamas, a assuré que «l'assassinat» de Saleh al Arouri ne «restera(it) pas sans riposte ou impuni», le Premier ministre libanais dénonçant aussi un «nouveau crime israélien (qui) vise à entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation» avec Israël.

Même son de cloche du côté du Premier ministre de l'Autorité palestinienne, qui a mis en garde «contre les risques et les conséquences qui pourraient en découler», et du Djihad islamique, un autre groupe armé de Gaza, qui a dénoncé une «tentative de l'ennemi sioniste (...) d'entraîner toute la région dans la guerre».

Depuis le début du conflit, la frontière israélo-libanaise était déjà le théâtre quasi-quotidien d'échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah, qui soutient le Hamas, mais jamais une frappe n'avait touché les abords de la capitale libanaise depuis le début de la guerre.

Jamais non plus un dirigeant du Hamas aussi haut placé que Saleh al-Arouri n'avait été tué depuis le début du conflit, qui a vu l'armée israélienne annoncer plusieurs fois qu'elle avait réussi à tuer des responsables du mouvement dans la bande de Gaza.

Rassemblement à Ramallah

Mardi soir, de nombreux habitants avaient afflué aux abords de l'immeuble touché dans la banlieue de Beyrouth, dont la façade apparaissait très endommagée sur deux étages. A travers les murs totalement éventrés d'un de ces étages, plusieurs silhouettes de personnes étaient visibles, tentant apparemment de relever des éléments sur la frappe.

De nombreux Palestiniens se sont par ailleurs rassemblés après l'annonce de la mort de Saleh al-Arouri dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée, où les heurts avec l'armée et les colons israéliens se sont multipliés depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, selon des images de l'AFPTV.

Après avoir passé près de vingt ans dans les prisons israéliennes, Saleh al-Arouri avait été libéré en 2010 à la condition qu'il s'exile. Sa maison, vide, avait été détruite à l'explosif par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée fin octobre, selon des témoins.

Croissant-Rouge palestinien touché

Sur le terrain à Gaza, l'armée israélienne a par ailleurs poursuivi sans relâche mardi ses opérations au sol et ses bombardements.

Dans la guerre qui l’oppose au Hama depuis une attaque d’une ampleur inédite sur son sol, l’armée israélienne a affirmé récemment se préparer à des «combats prolongés», qui devraient durer «tout au long de l'année», malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu. Les combats ont fait 22’185 morts dans l’enclave palestinienne, selon un nouveau décompte du Hamas publié mardi. 1140 personnes ont trouvé la mort sur sol israélien le 7 octobre, et 129 sont toujours retenues en otage.

Des témoins ont fait état, dans la nuit de lundi à mardi, de tirs de missiles en direction de la ville de Rafah (sud) et de bombardements autour du camp de réfugiés de Jabaliya (nord). Des combats ont également été signalés dans les zones d'al-Maghazi et de Bureij, ainsi qu'à Khan Younès, grande ville du sud du territoire, devenue l'épicentre des opérations de l'armée israélienne.

Le Croissant-Rouge palestinien a aussi déclaré sur le réseau social X (anciennement Twitter) que ses locaux à Khan Younès avaient été visés par des frappes israéliennes. Selon le ministère de la Santé du Hamas, elles ont fait quatre morts, dont un nourrisson.