Mesures restrictivesAu Japon, les réfractaires pourraient aller en prison
ATS
22.1.2021 - 07:45
Le gouvernement japonais a approuvé vendredi deux projets de loi visant à renforcer l'efficacité des mesures restrictives pour lutter contre le coronavirus. Ils permettraient, s'ils sont adoptés tels quels, d'infliger des amendes et même des peines de prison aux réfractaires.
A tout juste six mois de l'ouverture prévue des Jeux olympiques de Tokyo-2020, reportés l'an dernier à cause de la pandémie, une partie du Japon, dont sa capitale, vit à l'heure de l'état d'urgence déclaré début janvier face à la forte recrudescence des cas de Covid-19.
Mais, contrairement aux mesures prises dans d'autres pays, les appels des autorités à la population à limiter ses sorties et aux bars et restaurants à fermer plus tôt le soir ne sont pour l'instant assortis d'aucune sanction en cas de non-respect.
Le gouvernement nippon tente de trouver un équilibre entre les mesures contre le coronavirus et le maintien de l'activité économique, mais l'action perçue comme insuffisante du Premier ministre Yoshihide Suga face à la crise sanitaire est vivement critiquée et sa popularité s'est effondrée, selon de récents sondages.
Jusqu'à un an de prison
Les nouveaux projets de loi, dont M. Suga a appelé le Parlement à débattre «promptement», prévoient des peines d'emprisonnement allant jusqu'à un an pour les personnes testées positives mais refusant d'être hospitalisées, une mesure qualifiée d'«excessive» par l'opposition.
Ils fixent également des amendes allant jusqu'à 500'000 yens (près de 4300 francs) pour les bars et restaurants refusant de fermer à 20h00, comme recommandé actuellement dans le cadre de l'état d'urgence.
Relativement épargné jusqu'ici par la pandémie comparé à beaucoup d'autres pays, avec quelque 4700 morts recensés en un an, le Japon subit depuis novembre une nouvelle vague d'infections qui, selon des spécialistes, menace d'engorgement son système hospitalier.
Alors que les hôpitaux privés peuvent actuellement refuser des patients atteints du coronavirus, le nouveau projet de loi permettrait aux autorités locales d'accroître la pression sur eux en publiant leur nom.