Guerre au Proche-OrientLe Hamas se dit prêt à prolonger la trêve de quatre jours
ATS
29.11.2023 - 09:24
Le Hamas s'est dit prêt mercredi à prolonger de quatre jours la trêve dans la bande de Gaza et libérer de nouveaux otages. Pendant ce temps, les médiateurs internationaux multiplient les efforts pour obtenir un arrêt durable des combats entre le mouvement et Israël.
29.11.2023, 09:24
29.11.2023, 13:53
ATS
Un nouvel échange d'otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël est attendu mercredi, au sixième jour de cette trêve qui a permis l'entrée massive d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, dévasté par sept semaines de bombardements israéliens.
Après une première extension de la trêve jusqu'à jeudi 05h00 GMT (7h en Suisse), une source proche du Hamas a indiqué mercredi à l'AFP que le mouvement islamiste était «d'accord» pour la prolonger «de quatre jours» supplémentaires.
Au compte-gouttes
«Le Hamas est en mesure de libérer des prisonniers israéliens qu'il retient avec d'autres mouvements de la résistance et d'autres parties durant cette période, dans le cadre de l'accord actuel et aux mêmes conditions», a affirmé cette source.
Chaque jour depuis le 24 novembre, le Hamas relâche une dizaine de femmes et d'enfants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre, contre la libération de trois fois plus de prisonniers palestiniens.
L'accord de trêve, négocié principalement par le Qatar avec l'appui de l'Egypte et des Etats-Unis, a déjà permis la libération de 60 otages israéliens et de 180 détenus palestiniens.
En outre, 21 otages étrangers, en majorité des Thaïlandais vivant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord. Le Hamas a annoncé que «plusieurs» otages russes allaient ainsi être libérés mercredi.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté déclaré avoir reçu la liste des otages devant être libérés dans la journée.
Seize jours à l'isolement
Peu de témoignages directs ont filtré sur les conditions de vie des otages à Gaza. Mais la grand-mère d'Eitan Yahalomi, un enfant de 12 ans libéré lundi, a raconté qu'il avait été détenu à l'isolement pendant 16 jours.
«Les jours où il a été seul ont été horribles», a déclaré Esther Yaeli au site d'information israélien Walla. «Maintenant, Eitan semble très renfermé.»
Benjamin Netanyahu a de nouveau promis mardi de «libérer tous les otages» du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
«L'armée israélienne est prête à reprendre les combats. Nous profitons des jours de pause pour (...) renforcer notre préparation», a affirmé le chef d'état-major israélien, Herzi Halevi.
Mardi, dix otages israéliens et deux Thaïlandais ont été libérés, de même que 30 prisonniers palestiniens.
A Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, Ahmed Salaima, un ex-détenu palestinien de 14 ans, a retrouvé sa famille mardi soir, selon des images de l'AFP. Il s'agit du plus jeune prisonnier palestinien à avoir été libéré depuis le début de la trêve.
«Je ne remercierai jamais assez Dieu pour la libération de mon fils», s'est exclamé son père, Nayef Salaima, qui a expliqué avoir «perdu tout contact» avec lui lorsque la guerre a commencé.
Les médiateurs s'activent
En coulisses, les médiateurs s'activent pour prolonger encore la trêve. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu de nouveau en Israël et en Cisjordanie jeudi. Il a déclaré mercredi à Bruxelles qu'il s'y rendait notamment pour tenter de prolonger la trêve.
«Notre objectif principal à l'heure actuelle, et notre espoir, est de parvenir à une trêve durable qui mènera à de nouvelles négociations et, finalement, à la fin de la guerre», a déclaré de son côté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari.
Les chefs des services de renseignement américain et israélien se sont rendus à Doha mardi pour discuter avec le Premier ministre du Qatar des moyens de «consolider» la trêve, selon une source informée.
Malgré l'arrivée depuis le 24 novembre, via l'Egypte, de centaines de camions d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, la situation y reste «catastrophique», a jugé le Programme alimentaire mondial (PAM), estimant qu'"il existe un risque de famine".
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit avoir constaté une «augmentation massive» de certaines maladies contagieuses, notamment 45 fois plus de cas de diarrhée chez les jeunes enfants qu'habituellement, alors même que la plupart des hôpitaux de la bande de Gaza sont à l'arrêt.
«Ni eau, ni nourriture»
Déjà soumis à un blocus israélien terrestre, maritime et aérien depuis 2007, le petit territoire surpeuplé a été placé le 9 octobre en état de siège total par Israël.
Selon l'ONU, 1,7 million de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre et plus de la moitié des logements ont été endommagés ou détruits.
«Nous n'avons ni eau, ni nourriture, ni farine depuis dix jours. La situation est dure, très dure», raconte à l'AFP Achraf Selim, un habitant de Gaza.
Des milliers de Palestiniens, déplacés dans le sud de la bande de Gaza, ont profité de la trêve pour rentrer chez eux dans le nord, la région la plus dévastée, ignorant l'interdiction de l'armée israélienne qui y a pris le contrôle de plusieurs secteurs.
Mercredi, dans la ville de Gaza, des gens portant des bidons faisaient la queue près d'une citerne pour s'approvisionner en eau potable.