Coronavirus Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni jeudi

ATS

7.4.2020 - 01:27

Jeudi dernier, neuf membres non permanents sur dix avaient réclamé formellement une session du Conseil sur le Covid-19 avec un exposé du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (photo).
Jeudi dernier, neuf membres non permanents sur dix avaient réclamé formellement une session du Conseil sur le Covid-19 avec un exposé du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (photo).
Source: KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE

Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra jeudi sa première réunion sur la pandémie de Covid-19, ont indiqué lundi des sources diplomatiques. Ses cinq membres permanents, notamment, tergiversaient depuis des semaines sur la tenue d'une session.

Jeudi dernier, excédés par les divisions opposant entre autres la Chine aux Etats-Unis, paralysant l'instance, neuf membres non permanents sur dix avaient réclamé formellement une session du Conseil sur le Covid-19 avec un exposé du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

«La réunion est confirmée pour jeudi» et se tiendra à huis clos à 20h00 (heure suisse) par visioconférence, a indiqué lundi un diplomate. «Ce sera jeudi», a dit une autre source.

A ce stade, la tournure que pourrait prendre cette session reste inconnue: règlement de comptes ou affichage d'une unité et d'une volonté de coopérer, à l'instar de la résolution adoptée jeudi dernier par consensus par les 193 pays membres de l'Assemblée générale de l'ONU, malgré une tentative de la Russie de s'y opposer?

Pays sceptiques

Pendant longtemps, Washington a réclamé que toute réunion ou document adopté souligne l'origine chinoise de la pandémie, au grand dam de Pékin. Ce lundi, l'opposition à une réunion était plutôt du côté de la Russie et de la Chine, selon des diplomates.

Ces deux pays jugent suffisant que le Conseil de sécurité parle du Covid-19 lorsqu'il traite d'un pays en conflit, sans qu'il soit besoin qu'il s'en préoccupe de manière transversale, a-t-on précisé de mêmes sources.

Selon plusieurs diplomates, la France s'est aussi montrée hésitante. Elle tente depuis la semaine dernière d'organiser une visioconférence des dirigeants des cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) pour tenter d'aplanir les différends et elle préférait qu'elle se tienne avant une réunion des 15 membres du Conseil de sécurité.

Emmenés par l'Allemagne, les pays ayant demandé la première réunion du Conseil de sécurité sur la pandémie sont le Niger, l'Estonie, la République dominicaine, la Belgique, l'Indonésie, le Vietnam, la Tunisie et Saint-Vincent et les Grenadines.

Dernier membre non-permanent, l'Afrique du Sud ne s'était pas jointe à la demande. Elle avait jugé, selon un diplomate, que le Conseil de sécurité, chargé de la paix et de la sécurité, ne devait pas se saisir d'un sujet surtout sanitaire et économique jusqu'à présent.

«Action internationale urgente»

Pour les membres non permanents, il est «vraiment irresponsable de faire obstruction» à une réunion du Conseil «et de le paralyser» depuis le début de la crise sanitaire, avait rapporté un diplomate sous couvert d'anonymat. Les membres permanents «se ridiculisent avec cela alors qu'on se tait depuis des semaines».

Le 30 mars, cherchant à sortir de l'impasse, la Tunisie avait remis à ses 14 partenaires un projet de résolution, très vite repris à leur compte par les neuf autres membres non permanents du Conseil.

La première version de ce texte, obtenue par l'AFP, réclamait «une action internationale urgente pour limiter l'impact» de la pandémie. Le texte appelait aussi «à un cessez-le-feu humanitaire mondial» pour mieux combattre la maladie, faisant ainsi écho à une demande similaire faite le 23 mars par le secrétaire général Antonio Guterres pour les pays en conflits.

Parallèlement à cette initiative, la France a cherché depuis une dizaine de jours à avoir l'adhésion des quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité à son propre texte avant de pouvoir le partager à 15. Sans résultat probant jusqu'à présent, selon des diplomates.

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