La situation se dégradait mercredi «d'heure en heure» à Marioupol, principal port ukrainien de la mer d'Azov. Le centre-ville et des zones résidentielles ont été bombardés par l'armée russe, selon les autorités locales et des habitants.
Images des dégâts après les bombardements à Kharkiv en Ukraine
IMAGES Des bâtiments effondrés témoignent des bombardements russes dans le centre de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine.
02.03.2022
L'artillerie russe a pilonné des zones résidentielles, y compris une maternité et une école, blessant 42 personnes, selon le conseil municipal.
Le contrôle de Marioupol, ville de 441'000 habitants, revêt un caractère stratégique pour la Russie car il lui permettrait d'assurer une continuité territoriale entre ses forces venues de Crimée et celles venues des territoires séparatistes du Donbass. Les deux groupes ont fait leur jonction mardi, selon Moscou.
Selon le maire de Marioupol Vadym Boïtchenko, les tirs russes ont été ininterrompus pendant 14 heures et les forces russes ont tenté d'empêcher les civils de fuir la zone.
Longues files
«Ca se dégrade d'heure en heure», a témoigné Maryna, une habitante de 28 ans, qui préfère taire son nom de famille. «En huit ans de guerre (depuis le début du conflit dans le Donbass en 2014, ndlr), le centre n'avait jamais été bombardé avant», souligne-t-elle.
Les transports publics de la ville ont été mis à l'arrêt mercredi et certains quartiers sont privés d'électricité depuis vendredi dernier. De longues files d'habitants s'étendent devant les rares magasins restés ouverts, selon des résidents.
Selon l'armée ukrainienne, un missile Totchka s'est abattu mardi sur un quartier du centre. Un adolescent de 16 ans a été tué selon le conseil municipal.
«Sortie possible»
Au septième jour de l'invasion de l'Ukraine, l'armée russe a de son côté annoncé mercredi soir la mise en place de couloirs humanitaires pour permettre la sortie des civils des villes ukrainiennes les plus exposées à l'offensive russe, dont Marioupol.
«Tous les civils qui souhaitent quitter Marioupol peuvent sortir – pour des raisons de sécurité – en direction de l'Est» en empruntant la route vers Chyrokine, a déclaré le porte-parole de l'armée russe Igor Konachenkov, lors d'un briefing télévisé, précisant que des couloirs similaires étaient mis en place à Kiev et Kharkiv.
«Marioupol essuie aujourd'hui des tirs depuis le nord et le sud, c'est une ville assiégée», a déclaré le ministre grec adjoint aux Affaires européennes Miltiadis Varvitsiotis, dont le pays a commencé mercredi à évacuer des dizaines de ses ressortissants de Marioupol en vertu d'une garantie de sécurité fournie par les Russes.