Hong Kong La police hongkongaise ouvre une enquête

ATS

22.6.2019 - 02:33

La police de Hong Kong a annoncé samedi une enquête contre les manifestants qui ont bloqué la veille son quartier général pour exiger la démission de la cheffe du gouvernement. Elle dit avoir fait preuve de «tolérance» mais «leur action est illégale et irrationnelle».

«La police enquêtera de façon rigoureuse sur ces activités illégales», a-t-elle ajouté. Selon elle, une soixantaine d'appels d'urgence n'ont pu être traités à cause du blocage. Treize membres du personnel de la police ont été «envoyés à l'hôpital pour être soignés», a-t-elle par ailleurs affirmé, sans préciser les raisons de ces hospitalisations.

Vendredi, des milliers de personnes, vêtus de noir et armés de parapluies, se sont massées devant le quartier général de la police pour exiger la démission de la cheffe de l'exécutif pro-Pékin Carrie Lam. Elles exigeaient aussi la libération des manifestants arrêtés et une enquête sur la répression musclée des rassemblements par la police, au cours de la plus grave crise traversée par l'ex-colonie britannique depuis des dizaines d'années.

Le territoire semi-autonome est depuis plusieurs semaines le théâtre d'une contestation historique – un million de personnes dans les rues le 9 juin, près de deux millions de protestataires le 16, contre un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale. Devant la pression de la rue, Mme Lam a annoncé la suspension du texte, mais les contestataires réclament sa démission ainsi que le retrait définitif du projet de loi.

Désobéissance civile

Sans leader, les manifestants jeunes et pacifiques ont mené diverses actions de désobéissance civile dans la ville vendredi, semblant vouloir prendre de court les autorités. Pour beaucoup vêtus de noir, la couleur choisie pour le rassemblement monstre de dimanche dernier, ils se sont d'abord rassemblés tôt le matin devant le parlement local.

Ils ont ensuite bloqué temporairement Harcourt Road, une grande artère située à proximité, et ils se sont introduits dans plusieurs administrations. Puis ils ont convergé dans une chaleur étouffante vers le quartier général de la police en exigeant la libération des manifestants arrêtés ces derniers jours et en criant «Honte aux policiers voyous».

Certains protestataires ont déplacé des barrières de sécurité pour ériger des barricades devant le siège de la police, tandis que d'autres bloquaient les caméras de surveillance. La manifestation s'est finalement dispersée vers 04h00 du matin (22h00 en Suisse vendredi).

Semi-autonomie

La mobilisation lancée par des syndicats d'étudiants ainsi que par des organisateurs informels s'est faite via les réseaux sociaux et des applications de messagerie comme Telegram.

La question de l'extradition a mis le territoire en ébullition depuis des mois. Mais de nombreux Hongkongais dénoncent depuis des années une ingérence grandissante de Pékin, en violation du principe «un pays, deux systèmes» qui garantit à Hong Kong, en théorie jusqu'en 2047, une semi-autonomie et des libertés inexistantes ailleurs en Chine.

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