TrèveEntrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et Hamas à Gaza
ATS
21.5.2021 - 06:27
La trêve entre Israël et le Hamas est entrée en vigueur vendredi à 02h00 locales dans la bande de Gaza, après plus de 10 jours d'affrontements. La confrontation, la plus meurtrière depuis des années, a fait au moins 232 morts du côté palestinien et douze en Israël.
Keystone-SDA
21.05.2021, 06:27
21.05.2021, 08:16
ATS
Dès l'entrée en vigueur de la trêve, des milliers de Palestiniens ont célébré l'événement dans les rues du centre de Gaza City. «Ceci est l'euphorie de la victoire», a lancé à la foule Khalil al-Hayya, un ténor du mouvement, en promettant de «reconstruire» les maisons détruites par cette escalade militaire.
Des manifestations de joie se sont aussi multipliées dans des villes de la Cisjordanie occupée, tandis que l'armée israélienne ne faisait mention d'aucune nouvelle alerte à la roquette.
Cet accord a été favorisé par l'Egypte, puissance régionale entretenant à la fois des relations avec Israël et le Hamas, mouvement considéré comme «terroriste» par l'Etat hébreu, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Le président américain Joe Biden a estimé, peu avant son entrée en vigueur, que le cessez-le-feu à Gaza était «une vraie opportunité» d'avancer vers la paix entre Israéliens et Palestiniens. «Je suis convaincu que les Palestiniens et les Israéliens méritent tout autant de vivre en sécurité et de jouir d'un même niveau de liberté, de prospérité et de démocratie», a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra au Proche-Orient «dans les prochains jours» pour y rencontrer ses homologues «israélien, palestinien et régionaux» et «travailler ensemble à la construction d'un avenir meilleur pour les Israéliens et les Palestiniens», a annoncé jeudi le département d'Etat.
«Sans condition»
Dans la journée des rumeurs d'une cessation des hostilités fusaient pour mettre un terme à une dizaine de jours d'affrontements. La décision est tombée après une réunion du cabinet de sécurité israélien, regroupant le premier ministre Benyamin Netanyahou, l'état-major de l'armée et des services de renseignements, qui a «accepté à l'unanimité» l'initiative égyptienne de «cessez-le-feu bilatéral sans condition».
Dans la foulée, le Hamas et le Djihad islamique ont confirmé l'entrée en vigueur dès 02h00 locales vendredi (01h00 en Suisse) de cette trêve. «La résistance palestinienne respectera cet accord aussi longtemps que l'occupation [nom donné par le Hamas à Israël, ndlr] le respectera», a indiqué le bureau politique du Hamas.
Le mouvement islamiste avait lancé les hostilités le 10 mai en tirant des salves de roquettes vers Israël en «solidarité» avec les centaines de Palestiniens blessés lors d'affrontements avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam.
4300 roquettes tirées
Après ces tirs de roquette, Israël a lancé une opération visant à «réduire» les capacités militaires du Hamas en multipliant les frappes aériennes contre ce micro-territoire de deux millions d'habitants sous blocus israélien depuis presque 15 ans.
Le Hamas et le Djihad islamique ont pour leur part lancé plus de 4300 roquettes vers Israël, des tirs d'une intensité inégalée contre l'Etat hébreu, qui dispose d'un bouclier antimissile ayant permis d'intercepter 90% de ces projectiles.
Les affrontements ont fait au moins 232 morts du côté palestinien, dont 65 enfants et de nombreux combattants du Hamas et du Djihad islamique, et douze morts en Israël, dont un enfant de six ans, une adolescente de 16 ans et un soldat.
Qatar, Egypte
Après trois guerres en une décennie, le Hamas et Israël s'étaient entendus en 2018 sur une trêve visant à stabiliser mais aussi développer Gaza, territoire aux infrastructures balbutiantes et miné par un chômage endémique, grâce à une médiation de l'ONU, de l'Egypte et du Qatar, émirat du golfe Persique proche de la mouvance des Frères musulmans dont est issu le Hamas.
En coulisses, ces trois acteurs ont multiplié les pourparlers jeudi afin d'en arriver à cet accord de trêve. L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland s'est rendu au Qatar pour rencontrer le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tandis que les Egyptiens ont discuté avec des responsables sécuritaires israéliens pour pousser les parties à ce cessez-le-feu.
Au terme de l'accord, «deux délégations égyptiennes seront envoyées à Tel-Aviv et dans les territoires palestiniens pour surveiller la mise en oeuvre [du cessez-le-feu, ndlr] et le processus pour maintenir des conditions stables de manière permanente», ont déclaré au Caire des sources diplomatiques égyptiennes.