Marioupol Des centaines de combattants libérés de l'enfer d'Azovstal

ATS

16.5.2022 - 23:51

Une opération de sauvetage des combattants ukrainiens de l'aciérie Azovstal, l'ultime poche de résistance face à l'armée russe à Marioupol, était en cours mardi. Les premiers évacués ont été transportés en territoire sous contrôle russe, mais devraient être échangés.

16.5.2022 - 23:51

Les soldats de la garnison stationnée à Azovstal, dont plus de 260 ont déjà été évacués lundi, ont «rempli leur mission de combat», a salué l'état-major de l'armée ukrainienne dans un communiqué. Ordre a été donné à leurs commandants de «sauver la vie» de ceux qui restent.

«Malheureusement, aujourd'hui, l'Ukraine ne peut pas débloquer Azovstal par des moyens militaires», a expliqué de son côté le ministère de la défense ukrainien sur Telegram. Les autorités ukrainiennes avaient affirmé la semaine dernière que plus de 1000 soldats ukrainiens, dont 600 blessés, se trouvaient dans ce complexe industriel.

Ils s'y étaient retranchés après avoir subi pendant plus d'un mois le siège de Marioupol, attaquée par l'armée russe dès le début de la guerre, déclenchée le 24 février, et aujourd'hui totalement ravagée.

«Procédure d'échange»

Ce port, au bord de la mer d'Azov, est stratégiquement situé entre la Crimée annexée par Moscou en 2014 et la région minière du Donbass (est de l'Ukraine), où se trouvent deux «républiques» séparatistes pro-russes et où la Russie intensifie actuellement son offensive.

«53 blessés graves ont été évacués d'Azovstal vers Novoazovsk pour assistance médicale et 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire», a annoncé la vice-ministre ukrainienne de la défense, Ganna Malyar, lundi soir dans une vidéo.

Ces deux localités se trouvent en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses dans l'est de l'Ukraine, mais les combattants devaient être rapatriés en territoire contrôlé par l'Ukraine «dans le cadre d'une procédure d'échange», a-t-elle précisé.

L'état-major ukrainien a confirmé l'évacuation de ces 264 soldats et indiqué dans la nuit de lundi à mardi que «l'opération de sauvetage des défenseurs de l'Ukraine bloqués» sur le site d'Azovstal «se poursuit», sans préciser leur nombre.

Offensive russe freinée

Leur résistance acharnée a notamment empêché la prise rapide par l'armée russe de la grande ville ukrainienne de Zaporijjia, 200 km à l'ouest, selon l'état-major.

Le ministère russe de la défense avait annoncé lundi avoir instauré un cessez-le-feu autour d'Azovstal, pour permettre l'évacuation des soldats ukrainiens blessés.

Dans l'est de l'Ukraine, où les combats s'intensifient, «au moins 10 personnes ont été tuées» dans des bombardements russes à Severodonetsk, une ville devenue importante pour les Ukrainiens depuis que des forces séparatistes soutenues par Moscou se sont emparées d'une partie du Donbass en 2014, a annoncé lundi le gouverneur de la région. Cette cité est quasiment encerclée par les forces de Moscou.

Dans un précédent message lundi, Serguiï Gaïdaï avait fait état de frappes d'artillerie sur Severodonetsk et sur sa ville jumelle de Lyssytchank, ayant provoqué des incendies dans des quartiers d'habitations.

«Soldats russes expulsés»

Malgré les appels des autorités ukrainiennes à évacuer Lyssytchansk, qui n'est séparée de Severodonetsk que par un cours d'eau, le Siversky Donets, et qui est régulièrement bombardée, plus de 20'000 civils – contre 100'000 habitants avant la guerre – sont restés, selon des volontaires qui distribuent de l'aide dans la région.

Dans le nord-est en revanche, les Ukrainiens ont repris le contrôle d'une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev. Diffusant sur son compte Facebook une vidéo montrant des soldats ukrainiens devant un poteau-frontière peint aux couleurs de l'Ukraine, jaune et bleu, le ministère de la défense s'est félicité lundi que ses forces aient «expulsé les Russes».

Les autorités ukrainiennes s'attendent désormais à ce que les unités désengagées de la région de Kharkiv aillent renforcer les troupes russes dans le Donbass, où elles ne progressent que laborieusement, selon Oleksiï Arestovytch, un conseiller de la présidence ukrainienne.

ATS