Coronavirus Covid: efforts «incroyables» du Royaume-Uni

ATS

10.6.2020 - 19:12

Boris Johnson a salué la manière «incroyable» dont le pays s'est mobilisé pour permettre «d'avoir le virus sous contrôle».
Boris Johnson a salué la manière «incroyable» dont le pays s'est mobilisé pour permettre «d'avoir le virus sous contrôle».
Source: KEYSTONE/EPA/JESSICA TAYLOR / UK PARLIAMENT HANDOUT

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a vanté mercredi les efforts «incroyables» de son pays pour combattre le nouveau coronavirus. Il est critiqué pour le bilan très lourd de la pandémie au Royaume-Uni et pour les ratés du déconfinement.

Plus de 41'000 personnes testées positives au virus sont décédées au Royaume-Uni, selon les chiffres des autorités sanitaires mercredi, et même plus de 50'000 en incluant les cas suspects. C'est le bilan le plus lourd en Europe, et le deuxième au monde après les Etats-Unis.

«La semaine dernière, le Premier ministre a dit qu'il était fier du bilan du gouvernement», a rappelé le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, en interpellant le dirigeant à la Chambre des communes. «Mais il n'y a aucune fierté dans ces chiffres, n'est-ce pas?»

Hôpitaux de campagne

«Nous pleurons chacun d'eux», a rétorqué Boris Johnson dans un échange acerbe. Mais «en ce qui concerne ce que ce pays a fait pour combattre l'épidémie, je dois dire que je ne suis pas du tout d'accord avec la manière dont vous présentez les choses».

Et de citer «la réussite incroyable» du service public de santé (NHS) qui a construit en urgence des hôpitaux de campagne – qui n'ont finalement pratiquement pas été utilisés – ou la manière «incroyable» dont le pays s'est mobilisé pour permettre «d'avoir le virus sous contrôle».

Critiqué pour avoir tardé à confiner le pays, ce qui aurait coûté des milliers de vies, Boris Johnson a estimé qu'il était prématuré d'établir des comparaisons avec d'autres pays, comme ont mis en garde des experts, en raison de méthodes d'enregistrement différentes et de la pandémie qui est toujours en cours.

Les zoos avant les écoles

Parmi les voix critiques, celle de l'épidémiologiste Neil Ferguson, de l'Imperial College London. L'épidémie doublant alors en ampleur «tous les trois à quatre jours», «si nous avions introduit le confinement une semaine plus tôt, nous aurions réduit le nombre final de morts au moins de moitié», a-t-il asséné mercredi devant les députés de la Commission des sciences et technologies.

Concernant la levée progressive des restrictions depuis début juin et jugée prématuré par certains scientifiques, Boris Johnson a assuré: «Nous avons un plan, nous le suivons et nous allons nous y tenir».

Les écoles ont partiellement rouvert début juin et tous les commerces de détail pourront rouvrir leurs portes lundi prochain en Angleterre. Les bars, restaurants et coiffeurs devront attendre le 4 juillet «au plus tôt».

Mardi, le gouvernement a en revanche renoncé à son projet de permettre à tous les écoliers de retourner en classe avant les vacances d'été, lui valant une nouvelle salve de critiques alors que dans le même temps, il a décidé de rouvrir les zoos dès lundi.

«Les parents ont perdu confiance dans l'approche du gouvernement», a estimé Keir Starmer. «Des millions d'enfants vont manquer six mois de scolarité et les inégalités vont augmenter».

Selon les responsables du secteur et des associations antiracistes, les cours à domicile vont creuser les inégalités, car ils nuisent plus aux enfants défavorisés, qui n'ont pas toujours accès à des ordinateurs ou dont les écoles proposent parfois moins de cours en ligne.

Retour à la page d'accueil