Habitants terrorisés Une chasse à l'homme tient le Brésil en haleine

ATS

24.6.2021 - 07:31

Malgré la mobilisation de plus de 300 policiers, avec des drones et des hélicoptères, dans une chasse à l'homme digne d'un film hollywoodien près de Brasilia, l'assassin présumé de quatre personnes reste introuvable et les habitants sont terrorisés.

24.6.2021 - 07:31

Des policiers participent à une opération pour capturer Lazaro Barbosa, soupçonné de meurtres en série, à Cocalzinho de Goias, Brésil, le 20 juin 2021.
Des policiers participent à une opération pour capturer Lazaro Barbosa, soupçonné de meurtres en série, à Cocalzinho de Goias, Brésil, le 20 juin 2021.
AFP via Getty Images

«Au moindre bruit, c'est la panique», confie à l'AFP Aurizênia Batista da Silva, qui vit à Cocalzinho de Goiás, petite ville nichée au coeur du Cerrado, la savane brésilienne, à 75 km de la capitale fédérale. Le seul nom de Lazaro Barbosa, détenu en cavale de 32 ans devenu l'homme le plus recherché du Brésil, suffit à lui glacer le sang: «On dit que c'est le diable en personne».

Mais Lazaro Barboza, c'est d'abord un visage, dont les médias dans tout le Brésil diffusent la photo en boucle: mèches folles qui recouvrent le front, fine moustache, collier de barbe. Et surtout le métis a un regard perçant et menaçant. Certains l'appellent le «tueur en série de Brasilia», d'autres disent qu'il est «pire que la pandémie de Covid», qui a fait plus d'un demi-million de morts au Brésil.

Ce natif de l'Etat de Bahia (nord-est) a été incarcéré en 2011 pour viol. Il s'est évadé en 2016, a été repris, avant de s'échapper à nouveau en 2018. Mais Lazaro Barbosa est devenu le danger public numéro un le 9 juin, quand quatre membres d'une même famille ont été assassinés à coups de couteau, dans la zone rurale de Cocalzinho de Goiás.

Interventions musclées

Depuis, les rumeurs n'ont cessé d'alimenter la panique des habitants: certains disent avoir entendu des coups de feu, d'autres évoquent des vols et des prises d'otages.

Les policiers écument la campagne depuis deux semaines et leurs interventions sont parfois trop musclées au goût de certains habitants. C'est le cas de Tata Ngunzetala, responsable d'un lieu de culte de Candomblé, qui déplore que l'assassin présumé ait été associé à cette religion afro-brésilienne considérée comme démoniaque par ses détracteurs.

«Plus de 40 policiers ont sauté le mur, fouillé mon téléphone et mon ordinateur sans mandat et m'ont menacée avec des fusils d'assaut, m'accusant de protéger Lazaro», explique-t-elle à l'AFP. Une douzaine d'autres lieux de culte de Candomblé ont été la cible d'incursions policières similaires.

ATS