Il plaide coupable L'homme qui voulait tuer la reine d'Angleterre à l'arbalète

ATS

3.2.2023 - 15:20

Un homme de 21 ans a admis vendredi devant la justice britannique avoir voulu attaquer Elizabeth II avec une arbalète le jour de Noël 2021. Il a déclaré s'être introduit au château de Windsor «pour tuer la reine» à cause du passé colonial du Royaume-Uni.

3.2.2023 - 15:20

Jaswant Singh Chail avait été arrêté le matin du 25 décembre 2021. Il avait le visage couvert d'un masque métallique et portait une arbalète à proximité des appartements de la souveraine, 95 ans à l'époque.

Poursuivi dans le cadre du «Treason Act», utilisé de manière rarissime, il a plaidé coupable lors d'une audience à Londres d'avoir «délibérément produit ou détenu une arbalète chargée avec l'intention de l'utiliser pour blesser la personne de Sa Majesté la Reine Elizabeth II, ou pour nuire à sa Majesté».

Puisqu'il a plaidé coupable, un procès ne sera pas nécessaire. Le juge a annoncé qu'il prononcerait sa peine le 31 mars. Le jeune homme a également plaidé coupable de menace de mort et de possession illégale d'arme.

Interné en psychiatrie

Au moment de son arrestation, après avoir pénétré dans le périmètre du château, il avait déclaré aux policiers être «là pour tuer la reine», selon l'accusation. Il avait ensuite été interné en soins psychiatriques.

Elizabeth II passait alors les fêtes de fin d'année – ses dernières – à Windsor, sa résidence principale, avec son héritier Charles, devenu roi lors du décès de la souveraine en septembre. Elle avait renoncé à se rendre comme elle le faisait d'habitude à Sandringham, dans l'est de l'Angleterre, en raison de la résurgence du Covid-19 au Royaume-Uni due au variant Omicron.

Message vidéo

Selon les procureurs, M. Chail avait envoyé une vidéo peu avant de passer à l'acte à une vingtaine de personnes affirmant qu'il allait essayer d'assassiner Elizabeth II. Selon l'accusation, il expliquait agir par ressentiment envers l'Empire britannique, cherchant à se venger de «l'establishment» pour le traitement des Indiens.

Peu après l'incident, le tabloïd The Sun a publié des images d'une vidéo présentée comme issue de son compte Snapchat. En pull à capuche noir et en masque blanc, cet ancien employé de supermarché vivant à Southampton (sud de l'Angleterre) manipule l'arbalète et dit: «Je suis désolé pour ce que j'ai fait et ce que je vais faire. Je vais tenter d'assassiner la reine Elizabeth».

L'incident avait suscité des inquiétudes concernant les mesures de sécurité en place pour protéger la monarque. Selon les médias britanniques, M. Chail s'était introduit sur le territoire du château à l'aide d'une échelle de cordes.

A l'époque, la police avait souligné que les procédures de sécurité avaient été «déclenchées quelques instants après l'entrée de l'homme sur le site» et qu'il n'était «entré dans aucun bâtiment».

«Treason act»

Les tentatives d'intrusion à Windsor comme au palais de Buckingham, résidence de la reine au coeur de Londres, ne sont toutefois pas exceptionnelles. La plus spectaculaire remonte à 1982, à Buckingham, quand un trentenaire, Michael Fagan, avait réussi à se frayer un chemin jusqu'à la chambre à coucher de la reine qui se trouvait au lit.

En 2021, un homme souffrant de problèmes mentaux avait été vu escaladant l'enceinte des Royal Mews, les écuries de la famille royale britannique, puis la repassant dans le sens inverse vers la rue peu après. Il s'était fait arrêter rapidement avec de la cocaïne et un couteau de cuisine. Elizabeth II ne s'y trouvait pas.

Depuis 1842, l'article 2 du «Treason Act» punit les tentatives de «blesser ou nuire à Sa Majesté» mais les recours au texte sont rarissimes. Le cas le plus célèbre remonte à 1981 quand Marcus Sarjaent avait été condamné à cinq ans de prison après avoir plaidé coupable d'avoir tiré cinq coups à blanc en direction d'Elizabeth II lors d'une parade.

ATS