Mort de Mike Manifestation à Lausanne à quelques jours du procès

gsi, ats

3.6.2023 - 17:59

Entre 400 et 500 personnes se sont rassemblées samedi après-midi à Lausanne, à quelques jours du procès des six policiers impliqués dans l'intervention qui a coûté la vie à Mike Ben Peter en février 2018. Les manifestants ont réclamé la «justice pour Mike.»

Les manifestants ont exigé que justice soit faite pour Mike, mort lors de son arrestation par la police en 2018.
Les manifestants ont exigé que justice soit faite pour Mike, mort lors de son arrestation par la police en 2018.
ATS

3.6.2023 - 17:59

C'est le collectif lausannois Kiboko, créé après la mort du Nigérian, qui a initié ce nouveau rassemblement aux côtés de plusieurs autres organisations. «Notre rôle est de continuer de dénoncer les violences policières et raciales, ainsi que le silence voire le soutien des autorités», a déclaré Sasha, l'une des membres du collectif, interrogée par Keystone-ATS. La manifestation se voulait aussi «commémorative» afin de «garder en mémoire qui était Mike», a-t-elle ajouté.

Parti sous le soleil de la Riponne, le cortège a dû ensuite affronter une pluie battante lors de son circuit au centre-ville. Si plusieurs personnes ont préféré renoncer et se mettre à l'abri, la majeure partie a tenu jusqu'au bout. Plusieurs discours ont été prononcés au fil du parcours, principalement pour conspuer la police et «son racisme meurtrier».

Les manifestants se sont notamment arrêtés plusieurs minutes devant l'hôtel de police, rue St-Martin, pour siffler et crier des slogans hostiles aux forces de l'ordre. Aucun débordement n'a toutefois été constaté.

Trois jours d'audience

Très attendu, le procès des six policiers est programmé du 12 au 14 juin à la salle d'audience cantonale de Renens. Tandis que leurs avocats plaideront l'acquittement, le Ministère public a retenu l'homicide par négligence.

Pour l'avocat de la famille de la victime, c'est l'homicide par dol éventuel qui doit s'appliquer. Autrement dit: le comportement des policiers rendait possible une issue fatale pour la victime, et ils s'en seraient accommodés.

L'acte d'accusation fait le récit d'une arrestation musclée le 28 février 2018, à proximité de la gare de Lausanne, lors d'un contrôle antidrogue. Mike Ben Peter, qui avait caché des boulettes de cocaïne dans sa bouche, s'était débattu face aux forces de l'ordre. Pour le contenir, les policiers l'avaient frappé et usé d'un spray au poivre, avant de l'immobiliser sur le ventre et de le menotter. Il était décédé d'un arrêt cardiaque.

«Restituer» le procès

Pour le collectif Kiboko, il est «stupéfiant» de parler d'homicide par négligence, ce qui revient à «nier la brutalité intentionnellement infligée à Mike». Samedi encore lors de la manifestation, les différents discours ont dénoncé «un passage à tabac», «une expédition raciste» ou encore «une authentique ratonnade».

Le collectif et ses soutiens ont prévu de se rendre au tribunal lors du procès, «avant tout pour soutenir la famille», a indiqué sa militante Sasha. Une «permanence» sera aussi installée au centre-ville de Lausanne, où chaque journée d'audience fera l'objet d'une «restitution» afin d'assurer «une transparence maximale» à ce procès, a-t-elle ajouté.

gsi, ats