Masqués mais heureux Masqués mais heureux: 5’000 fans d’Indochine ont vibré à Bercy pour un concert-test

ATS

29.5.2021 - 21:49

Keystone-SDA

«Ça fait si longtemps»: 5000 spectateurs ont dansé samedi sur les tubes d'Indochine, avec masque mais serrés dans l'arène de Bercy à Paris, lors d'un concert doublé d'une étude scientifique très attendu par un secteur durement éprouvé par le Covid-19.

«Nous on veut vivre... encore plus fort». Samedi soir, les paroles de la chanson «Marilyn» avaient une résonance particulière pour la foule, privée de concert depuis des mois, à qui Nicola Sirkis a demandé de «faire du bruit» pour les soignants, les chercheurs. Et pour rendre hommage «à tous les morts du Covid».

Lors de ce concert pour l'instant exceptionnel, car il s'agit d'une expérimentation scientifique, le groupe vétéran, formé en 1981, a déroulé ses classiques, enchaînant les tubes qui ont traversé les générations: «3e sexe», «J'ai demandé à la lune», «Tes yeux noirs»... Une nuée de bras levés a répondu à «Trois nuits par semaine», puis la clameur a envahi Bercy quand ont surgi les premières notes de «L'aventurier».

Indochine, précédé par le DJ Etienne de Crécy, remontait sur scène pour la première fois après avoir dû reporter d'un an (au printemps-été 2022) la tournée de ses 40 ans, à cause de la crise sanitaire.

«On reprend goût à la vie»

«Ça fait des mois qu'on n'a pas de concert. Revoir la foule, ça fait du bien, on reprend goût à la vie», a témoigné Loïs, une technicienne de laboratoire de 30 ans, postée au plus près de la scène.

«Ça fait si longtemps qu'on attend (...) Donc là, retrouver un concert, en plus Indochine, c'est assez formidable», s'est aussi enthousiasmée Camille, 26 ans, venue du Val d'Oise pour revoir, «pour la cinquième ou sixième fois» le groupe.

Avant d'entrer dans l'arène, la jeune femme a dû remettre l'enveloppe contenant un test salivaire effectué samedi, après un premier test antigénique réalisé ces trois derniers jours et qui s'est avéré négatif au virus du Covid-19, l'une des conditions pour participer à l'étude.

Reporté plusieurs fois

Cette expérimentation, déjà réalisée ailleurs en Europe, est devenue un serpent de mer en France, où elle a été reportée plusieurs fois. Elle a finalement lieu sur fond de nette amélioration de la situation sanitaire, à deux jours de l'ouverture de la vaccination pour tous les adultes.

Mais l'enjeu reste important pour le secteur du spectacle, qui voit la reprise en pointillés, malgré la reprise des concerts assis avec distanciation.

Nombre de festivals ont jeté l'éponge

Pour l'instant, les festivals debout ont été autorisés cet été, mais avec une limite d'une personne tous les 4 m2. Rien à voir avec la promiscuité qui régnait samedi à Bercy.

Nombre de festivals ont déjà jeté l'éponge (Solidays, Eurockéennes), seuls de rares événements se tenant, le plus souvent en format assis et avec jauge (Francofolies, Printemps de Bourges, Vieilles Charrues).

Plusieurs politiques avaient fait le déplacement, dont les ministres de la Santé et de la Culture Olivier Véran et Roselyne Bachelot, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et la maire de Paris Anne Hidalgo.

Résultats fin juin

L'étude doit démontrer que s'ils sont testés négatifs au Covid-19 en amont, les spectateurs ne courent pas plus de risque de se contaminer au concert qu'en temps normal.

L'expérimentation, dont de premiers résultats sont attendus fin juin, n'est ouverte qu'aux 18-45 ans qui ne présentent pas de risques de formes graves en cas de contamination. Sur 20'000 volontaires, un groupe de 7500 a été sélectionné après un premier test antigénique négatif entre mercredi et vendredi.

Parcours du combattant

Parmi eux, 5000 personnes ont pu danser à Bercy, tandis que 2500 devaient rester chez elles. Tous les participants étaient invités à se soumettre à un test salivaire samedi, puis un autre sept jours plus tard. «Quel parcours du combattant!», les a remerciés le chanteur d'Indochine.

Le nombre de cas positifs sera comparé dans les deux groupes. Les expériences similaires, en Espagne ou au Royaume-Uni, n'ont pas montré de risque élevé de contamination.