Soulagés Les zadistes libérés de la plupart des accusations

Les premiers zadistes du Mormont (VD) à passer au tribunal ont vu leur peine largement réduite lundi. La plupart ont été condamnés par des jours-amende avec sursis, alors que le Ministère public réclamait de la prison ferme.

Ces militants étaient accusés d'avoir résisté, le 30 mars 2021, à l'évacuation de la Zone à défendre (ZAD) du Mormont créée pour s'opposer à l'extension de la carrière du cimentier Holcim.

Sept prévenus ont été entendus séparément la semaine dernière par le Tribunal d'arrondissement de la Côte à Nyon et les verdicts ont été rendus lundi. Bien que différents, les jugements présentent de nombreuses similitudes.

À commencer par le fait que les militants ne peuvent pas être condamnés pour violation de domicile, sachant qu'Holcim avait finalement retiré sa plainte. Egalement contre l'avis du Ministère public, ils ont été libérés de l'accusation d'insoumission à une décision de l'autorité.

La plupart ont, en revanche, été reconnus coupables d'empêchement d'accomplir un acte officiel. La Cour a estimé qu'ils avaient entravé le travail de la police lors de l'évacuation de la ZAD, par exemple en s'accrochant à une corde ou en se réfugiant sur le toit d'une vieille bâtisse.

Pas de prison

Cela leur a valu des peines d'une dizaine de jours-amende avec sursis. Le Ministère public, qui s'était montré d'autant plus sévère que plusieurs militants avaient d'abord refusé de décliner leur identité, avait exigé deux mois de prison ferme.

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Le Parquet avait même requis six mois à l'encontre d'un prévenu. Il était accusé, sur la base d'une trace ADN retrouvée dans un gant, d'avoir jeté des projectiles sur la police. Il s'est toutefois avéré que ce jeune homme n'était pas sur la ZAD ce jour-là. Il a été totalement acquitté.

Le syndic de la Sarraz se dit "assez déçu du jugement"

L'occupation du Mormont a provoqué quelques tensions avec les communes alentours. Daniel Develey, syndic de la Sarraz, aurait souhaité que les zadistes soient jugés plus sévèrement.

«La ZAD c'était la première zone à défendre de Suisse, mais on peut aussi parler de première zone de non-droit et je suis d’avis qu’une zone de non-droit c’est franchement inacceptable.»

«On s’attendait de toute façon à un verdict très très politisé. Mais je suis, je dirais, assez déçu du jugement. Défendre le climat OK, mais il y a aussi d’autres moyens de le faire. A un moment donné, il y a des limites. »

Daniel Develey a aussi rappelé que l'arrêt de la carrière du Mormont pourrait avoir pour conséquence la nécessité de faire venir du calcaire en camion depuis l'étranger, ce qui ne serait pas sans conséquence sur le climat non plus.

gsi, ats