En criseLes milieux culturels romands crient à l'aide
za, ats
13.2.2021 - 16:59
Quelque 200 comédiens, danseurs, techniciens, musiciens, auteurs ou simples spectateurs se sont réunis samedi après-midi à Genève. Objectif: alerter les pouvoirs publics sur la situation des acteurs culturels, frappés par les mesures sanitaires.
Placée sous le slogan «No culture, no future, l'action a eu lieu en même temps dans dix villes de Suisse romande. Autant de rassemblements pour demander que la «culture demeure présente et vivante» malgré la crise, a déclaré à la place du Molard Olivia Csiky Trnka, au nom du TIGRE, la Faîtière des producteur.rice.x.s genevoi.se.x.s de théâtre indépendant et professionnel.
Et la comédienne, dramaturge et metteuse en scène de rappeler que la culture est un secteur économique. Il représente près de 300'000 emplois et plus de 3% du PIB. «Il contribue au développement individuel et collectif, il aide à penser les sociétés et des futurs possibles», a-t-elle poursuivi, avant de demander qu'il soit reconnu comme une «activité essentielle par les collectivités publiques».
Large soutien
Les acteurs culturels connaissent des difficultés depuis le début de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 et la fermeture des salles de spectacle. Dans une lettre ouverte aux autorités et à l'opinion publique, 31 faîtières et organisations professionnelles romandes exigent la réouverture progressive des lieux culturels, fermés depuis près de quatre mois.
Parmi les autres revendications urgentes figurent la reconnaissance du statut spécifique des travailleurs culturels au niveau fédéral, le développement des soutiens financiers à la recherche artistique et à la formation ainsi que la simplification des démarches administratives pour l'obtention des indemnités.
Selon un sondage publié mercredi par la Task Force Culture Romande, 43% des acteurs culturels romands craignent de devoir changer de profession à cause de leurs difficultés financières dues à la crise du Covid-19, le personnel technique (58%) se sentant plus menacé que les artistes (41%). Et près d'une entreprise culturelle sur deux (46%) considère sa situation de sérieuse à catastrophique.
Minutes de silence
La lettre ouverte est soutenue par plus de 120 théâtres, musées, cinémas, festivals et bibliothèques. Elle sera distribuée jusqu'au 25 février, date anniversaire du premier cas de Covid-19 détecté en Suisse.
A Genève, sa lecture par la comédienne Céline Bolomey a été suivie de longs applaudissements puis de plusieurs minutes de postures en silence, sur proposition du danseur Foofwa d'Imobilité. A Lausanne, où l'action a aussi duré un quart d'heure, les quelque 250 personnes rassemblées à la place de l'Europe sont restées silencieuses pendant onze minutes.